ORGANISATION RÉVOLUTIONNAIRE ANARCHISTE

Finding a balance between efficiency and participation: better assemblies, not less of them

Ce texte a originellement été publié en marge de l’assemblée publique du 26 février 2023 à titre de texte de réflexion dans le processus ayant mené à la fondation de l’Organisation révolutionnaire anarchiste (ORA). Ce processus s’est étalé sur près d’un an et demi et a rassemblée plusieurs dizaines de militant-es autour de comités de réflexion et d’assemblées publiques.

Lorsqu’on se demande comment aller de l’avant avec notre organisation, il est important d’identifier clairement quelle est la place que nous voulons occuper dans le paysage politique du soi-disant « Québec », notamment par rapport aux groupes, partis et acteurs politiques qui s’y trouvent. Dans ce court texte, je tenterai premièrement d’esquisser certains traits importants du paysage politique de la gauche au soi-disant « Québec ». Ensuite, je mettrai de l’avant une certaine prise de position dans ce paysage politique qui, je l’espère, pourra alimenter les réflexions et éclairer notre travail pour aller de l’avant avec la création de notre organisation politique révolutionnaire.

Premièrement, présentons brièvement certains éléments du paysage politique de la gauche du « Québec », et particulièrement celui de la gauche. Ceci est une présentation très brève qui n’est évidemment pas exhaustive et qui est fondée sur mes connaissances. J’invite tous.te.s camarades à la corriger ou l’enrichir dans le futur. Il n’y a pas d’organisation de gauche révolutionnaire forte et ancrée dans les masses ici au soi-disant « Québec ». La plupart des groupes et partis dits socialistes ou communistes (comme le Parti communiste du Québec, la Riposte socialiste, etc.) n’arrivent pas à rejoindre et s’instaurer solidement dans le prolétariat et les masses, ils tiennent souvent certaines positions arriérés et ils ne représentent pas ou plus une menace révolutionnaire réelle pour l’ordre capitaliste. De l’autre côté, les groupes anarchistes manquent sérieusement d’organisation, d’un discours clair et intéressant pour des travailleur.se.s et des personnes opprimés puis d’une culture théorique forte. Plusieurs anarchistes frôlent avec des positions libérales à plusieurs égards, plusieurs se limitent à de la simple « lutte » contre-culturelle et plusieurs rejettent même explicitement l’organisation. Certains des groupes qui intéressent et rallient le plus de jeunes en ce moment sont des groupes écologistes comme la CEVES ou Extinction Rébellion qui n’ont pas vraiment de bagage théorique fort, qui tiennent des discours généralement assez réformistes et qui se concentrent sur des actions symboliques. En même temps, un parti bourgeois comme Québec Solidaire continue de représenter pour plusieurs personnes “la gauche” malgré sa droitisation accrue à partir de ses positions sociales démocrates et libérales initiales.

Donc, face à l’état franchement misérable de la gauche radicale et face à la montée de la droite, du nationalisme et du néo-fascisme, je soutiens que la nouvelle organisation révolutionnaire doit jouer un rôle bien précis et occuper une place particulière dans le paysage politique : rallier les les militant.e.s sérieux.se.s des organisations communistes et anarchistes puis rallier les personnes qui sont désenchanté.e.s et frustré.e.s dans les groupes et organisations réformistes pour former une organisation politique révolutionnaire implantée solidement dans les masses puis fondée sur l’action autonome de la classe pour la destruction du système capitaliste, l’État bourgeois et les oppressions liés à ce système, puis la constitution d’une nouvelle société réellement libre, égalitaire et démocratique. Notre organisation doit se distinguer des autres groupes de gauche principalement par son ancrage au sein des classes populaires (entretenir des centres sociaux dans les quartiers populaires, avoir des représentants dans les syndicats de travailleur.se.s et de locataires, offrir des services essentiels et de l’éducation gratuite, organiser des manifestations, actions et événements sociaux gratuit, etc.) son fonctionnement aussi démocratique que possible à l’interne (AG ouverte, comités de travail accessible pour membres avec formation minimale, délégués élus et révocables en tout temps pour représenter les comités, etc.) ainsi que son engagement inébranlable pour la révolution et un programme puis des actions qui reflètent cet engagement.