ORGANISATION RÉVOLUTIONNAIRE ANARCHISTE

Congrès de fondation du 26-27 août 2023

À propos

À des fins d’efficacité et afin de mettre rapidement en marche l’organisation, les amendements et les suggestions de modification du projet de charte devront être reçues d’avance pour pouvoir être traitées pendant le congrès.

Merci de nous faire parvenir vos amendements, vos suggestions de modification et commentaires au orga-revolutionnaire@riseup.net avant le congrès. Une personne du comité organisateur prendra contact avec vous.

Invitation pour le congrès de fondation

Lire l'invitation au congrès de fondation

Le 26 et 27 août de 10h à 17h, à l’Achoppe, se tiendra le congrès de fondation et le premier congrès annuel d’une nouvelle Organisation Révolutionnaire Anarchiste large et publique. Cette organisation nait d’une année de travail de coalition, de réflexion et de rédaction en vue de créer un nouveau véhicule politique capable d’accueillir, de former, d’organiser et de conserver des militant·e·s dans les années à venir.

À qui s’adresse cette invitation? Cette invitation concerne les gens ayant participé d’une manière ou l’autre au processus cette année, mais vous pouvez la transmettre de personne à personne à des camarades intéressé.es à devenir membre d’une organisation anarchiste.

Informations importantes
Où:
À l’Achoppe dans Hochelaga-Maisonneuve à Montréal
Quand: 10h à 17h samedi 26 et dimanche 27 août 2023
Inscription: Merci de vous inscrire via le formulaire suivant afin de nous aider à préparer l’assemblée.

Sur le fonctionnement du congrès

Le samedi 26 aout, première journée du congrès, sera principalement consacré à la fondation de l’organisation (voter sur les principes, les fonctions et la structure).

Puisque nous avons passé plus d’une année à travailler sur ces structures et ces règlements, nous souhaitons arriver à les adopter relativement rapidement, sans avoir à rediscuter de chacun des points. Cependant il est important pour nous qu’il y ait de l’espace pour reconsidérer les éléments qui pourraient être litigieux ou qui n’auraient pas été assez développés. Bien que beaucoup de travail ait été investi dans la création de ces structures et règlements, nous souhaitons souligner qu’ils ne sont évidemment pas parfaits. Il nous a semblé préférable de tenter de les afinner au fur et à mesure que l’organisation se développera et que nos besoins se préciseront. L’objectif du congrès de fondation n’est donc pas d’arriver à la meilleure formulation possible, mais de se doter d’une structure minimale, inclusive et malléable qui nous permette de nous mettre en mouvement le plus rapidement possible.

C’est pourquoi, à des fins d’efficacité, nous vous demandons donc de nous faire faire parvenir d’avances vos suggestions de modifications des règlements. Il sera possible de proposer des changements aux principes et à la charte durant l’assemblée, mais nous souhaitons minimiser cette pratique qui ne devrait être utilisée qu’exceptionnellement durant la première journée du congrès.

Merci de nous faire parvenir vos amendements, vos suggestions de modification et commentaires au orga-revolutionnaire@riseup.net avant le congrès.  Dans la mesure du possible, incluez une formulation alternative de la manière dont vous modifieriez les documents.

Proposition de charte pour l’organisation

Le dimanche 27 août, sera consacré à réfléchir au rôle politique que souhaite avoir l’organisation et à réfléchir aux luttes que nous aimerions menées durant la prochaine année. Il n’est pas nécessaire de faire parvenir à l’avance les propositions.​​​​​​​

Le travail des comités effectués sur la charte et la structure depuis plusieurs mois sera bientôt rendu accessible au https://appeldetextes.org.​​​​​​​

Liens utiles
Site web de l’organisation
Formulaire d’inscription
Horaire du congrès
Ordre du jour du congrès
Proposition de charte

Au plaisir de vous y voir!

Le comité organisateur du congrès de fondation

Ordre du jour du congrès de fondation

26 août 2023 - Adoption de la charte et création de l'organisation

En AM

0. Ouverture et procédures

0.1 Présentation de l’équipe d’animation, de l’ordre du jour et du mode de fonctionnement.

1. Structure – Présentation générale

1.1 Membres/Sympathisant-e-s
1.2 Cotisations
1.3 Instances décisionnelles (Congrès et rencontres générales)
1.4 Comités autonomes
1.5 Gestion internes
1.6 Mandats externes
1.7 Comité permanents

En PM

2. Positions politiques – Présentation générale

2.1Anarchiste

2.1.1 Révolutionnaires
2.1.2 Anti-autoritaires
2.1.3 Anti-capitalistes

2.2 Vers une nouvelle manière de répondre à nos besoins

2.2.1 Écologistes
2.2.2 Pour l’émancipation des salariés
2.2.3 Pour l’émancipation des exploité-e-s domestiques
2.2.4 Anti-capacitistes

2.3 Vers une société libre d’oppressions

2.3.1 Féministes
2.3.2 Queer
2.3.3 Anti-raciste

2.4 Internationaliste

2.4.1 Anti-impérialiste
2.4.2 Anti-colonialiste
2.4.3 Contre les frontières

2.5 Abolitionnistes

2.5.1 Abolitionnistes de la police et de l’armée
2.5.2 Abolitionnistes du système carcéral
2.5.3 Abolitionnistes de l’école-usine

3. Nom?

4. Fondation de l’Organisation anarchiste

5. Varia

6. Levée

27 août 2023 - Discussions sur les luttes de l'année à venir et élections

Partie 1 – Élections et comités

0. Ouverture et explication du déroulement

1. Présentation des mandats permanents

1.1 Candidatures et présentations des candidats
1.2 Éventuelles questions aux candidats (ne pas s’éterniser please)
1.3 Vote

2. Présentation des comités

2.1 Autodésignation des personnes souhaitant intégrer les comités
2.2 Désignation entre les personnes des comités d’une personne secrétaire

Partie 1 – Axes pour l’année à venir

3. Séparation en groupes

4. Retour en grand groupe

4.1 Présentation des propositions
4.2 Ordre des propositions

5. Traitrement des propositions

5.1 Discussion sur les propositions
5.2 Pause et amendements
5.3 Vote sur les amendements et sur la proposition

6. Clôture

 

Proposition de charte

Section 1 - Principes

I.  Anarchistes

Pour une société basée sur la libre association des individus et le partage juste et équitable des décisions, des responsabilités et des ressources.

En ce sens, nous sommes:

1. Révolutionnaires

L’Organisation aspire à une transformation social et politique de grande ampleur.

Nous croyons que cela est seulement possible par un renversement de l’ordre actuel de la société et de ses institutions, notammenent par un dépassement de la démocratie représentative.

​Nous souhaitons donc participer à créer les conditions permettant la reprise en main de la société par la population.  ​​​​​​

L’Organisation croit à la coordination non-coercitive d’instances démocratiques décisionnelles directes et participatives. L’Organisation considère le développement de ces pouvoirs et autonomies comme le processus révolutionnaire lui-même.

L’Organisation aspire donc à l’avènement d’une situation de double pouvoir où la légitimité de l’État sera remplacée par celles de diverses formes d’auto-organisation libres.

​​​2. Anti-autoritaires

L’Organisation défend des structures, des formes de lutte et des relations interpersonnelles qui décentralisent le pouvoir, brisent les hiérarchies et encouragent les relations horizontales entre les individus et les groupes. Ainsi, l’Organisation lutte contre toutes les formes d’autorité illégitimes.

3. Anti-capitalistes

L’Organisation reconnaît que le système capitaliste actuel est un ensemble complexe de structures sociales mondiales qui transforme le monde vivant en marchandises mortes. Ces structures servent à dépossèder les classes laborieuses des fruits de leur travail en plus de menacer la vie sur cette planète à travers sa course à la croissance infinie.

Ce système est dirigée par une classe dominante de riches et de personnes possédantes qui maintiennent leur pouvoir à travers les gouvernements, institutions, et autres structures d’oppression et de domination.

Les objectifs de l’Organisation passent donc par le dépassement de toute société de classe.

 

II. Vers une nouvelle manière de répondre à nos besoins

Pour une production émancipée des contraintes de profits et de genre.

En ce sens nous sommes:

1) Écologistes

L’Organisation reconnait que la destruction des environnements est la conséquence de l’impératif de croissance de l’économie capitaliste. Elle reconnaît aussi que les populations pauvres et racisées sont disproportionnellement touchées par l’extractivisme et les catastrophes environnementales, ici comme ailleurs.

L’Organistion aspire plutôt à l’usage perrein des ressources partagées des écosystèmes dans lesquels les personnes évoluent en dépassant le rapport d’exploitation de la nature par l’humain. Elle s’oppose particulièrement à ce qui, dans le rapport capitaliste à la nature, constitue un système violent à l’endroit d’autres êtres sentients.

L’organisation rejette ainsi le rapport à la nature par lequel elle apparaît comme séparée des êtres humains, et comme un puits de ressources d’où il serait possible de puiser à l’infini, indistinctement des conséquences.

2) Pour l’émancipation des salariées

L’Organisation envisage le salariat comme un contrat inégal : la personne travailleuse arrive sur le marché de l’emploi avec rien d’autre que sa force de travail à vendre, et doit contracter une entente avec un patron en mesure de l’acheter. Que ce dernier s’en serve ou non pour dégager du profit, l’employeur dirige arbitrairement un travail qu’il n’accomplit pas.

L’Organisation reconnaît le salariat capitaliste comme une forme de vol : le salaire y représente seulement une part de ce que le travail produit; le reste est empoché indument par les patrons.

L’Organisation reconnaît que les personnes racisées et les femmes tendent à subir une oppression au travail et une exploitation plus importantes, et que ces dernières prennent des formes spécifiques.

Également, l’Organisation sait bien que les travailleuses et les travailleurs les plus aptes à organiser leur ouvrage et devraient donc pouvoir le faire sans l’interférence malvenue des patrons.

3) Pour l’émancipation des exploitées domestiques

L’Organisation reconnaît le travail gratuit « reproductif » fourni très majoritairement par les femmes comme le lieu d’un vol de temps et d’énergie d’un genre par un autre dans le cadre du système patriarcal.

L’Organisation reconnaît que ce travail invisible permet la réalisation du travail salarié en assurant l’atteinte des besoins de reproduction de la force de travail.

L’Organisation reconnait qu’il existe une inégalité de pouvoir au sein même de ce travail domestique, où des femmes blanches de la bourgeoisie se libèrent de ce travail en exploitant des femmes racisées.

4) Anti-capacitistes

L’Organisation reconnait que la situation de handicap est dûe à la construction de normes valorisant des corps et des neurotypes selon l’idée capitaliste de performance, d’esthétisme, de productivité et de travail prestigieux. Cette situation est le produit de l’inadaptation de notre mode de production et de vie à la diversité des capacités.

L’Organisation aspire à ce que l’inclusion devienne une responsabilité sociale où l’organisation collective reconnait la multitude des besoins et des façons d’être.

 

III. Vers une nouvelle société libre d’oppressions

Pour la déconstructions des systèmes d’oppressions qui maintiennent des groupes en positions subalternes et qui dictent nos manières de vivres ensembles.

En ce sens nous sommes:

1) Féministes

​L’Organisation entend construire un monde sans dominations, violences et discriminations patriarcales, où les femmes et les personnes non-hommes cisgenres pourront évoluer sans craintes ni barrières.​​​​​​

Noous comprenons que ces formes de domination intersectent avec d’autres formes de domination (race, classe, situation de handicape, etc.). Par exemple, les violences se traduisent par diverses formes de misogynies : transmisogynie, misogynoire, lesbophobie.

2) Queers

L’Organisation reconnaît la diversité d’expression de genres et de sexualités comme étant le produit nécessaire d’une liberté individuelle fondamentale à la réalisation de toustes.

L’Organisation reconnait que l’imposition de catégories de binarités de genre exclut et marginalise les personnes trans et non-binaires, et normalise la violence à leur égard.

L’Organisation aspire à la désuétude des normes sociales actuelles en fait de genre et de sexualité, et s’oppose aux normes homophobes, transphobes et généralement cissexistes.

3) Anti-racistes

L’Organisation s’oppose à la domination raciste, et particulièrement à la supprémacie blanche sous tous ses aspects. Elle s’oppose de surcroît à toute forme de violences et de discrimination sur la base de la race ainsi qu’à toute forme de ségrégation raciste des personnes racisées, dans la sphère publique comme privée.

​L’organisation reconnait que la suprématie blanche est un aspect important du capitalisme. La hiérachisation entre les être humains selon la construction sociale de la race sert en effet à justifier la domination sociale, politique et économique des personnes racisées, ainsi que les violences physique et psychologiques envers elles. Ce phénomène s’est manifesté à travers la colonisation, l’esclavagisme et les génocides, et structure toujours notre société.

 

IV. Internationaliste

Pour un monde solidaire et sans-frontières.

En ce sens nous sommes:

1. Anti-impérialistes

L’Organisation s’oppose à l’exploitation du Sud global par le Nord.

L’Organisation comprend que cette domination du Sud global par le Nord s’articule tant à travers les rapports économiques inégaux que les institutions financières et politiques internationales. Elle reconnait de plus que nous profitons, passivement ou pas, de cette inéquité.

L’Organisation reconnait cette domination et cette exploitation comme l’une des formes majeures que prend le racisme aujourd’hui et aspire donc à s’inscrire dans la lutte internationale des peuples pour leur libération et autodétermination.

2. Anti-colonialistes

L’Organisation vise à porter assistance aux luttes de décolonisation; elle reconnait la responsabilité des personnes de descendance européenne à la dépossession continue des peuples autochtones de l’Ile de la Tortue particulièrement et du monde généralement.

L’Organisation vise conséquemment à la fin du caractère colonial des rapports entre les peuples, et particulièrement à la fin du caractère colonial des sociétés allochtones d’Amérique, et ce par l’appui aux peuples autochtones dans leur luttes, notamment pour la reprise de leur souveraineté traditionnelle sur leurs territoires (Land Back).

L’Organisation reconnait le leadership autochtone et des autres peuples colonisés en matière de décolonisation.

3. Contre les frontières

L’Organisation s’opposent au système international des frontières qui réprime violemment les personnes migrantes pour maintenir les inégalités géographiques du capitalisme mondial. Nous soutenons la liberté de mouvement de tous les peuples et reconnaissons la nécessité du démantèlement des institutions de contrôle et de détention des personnes migrantes.

 

V. Abolitionniste

Pour l’abolition des appareils répressifs.

En ce sens nous sommes:

1. Abolitionnistes de la police et de l’armée

L’Organisation reconnait que la police et l’armée servent le pouvoir dominant en contrôlant et en réprimant les personnes afin de les maintenir dans le cadre des systèmes d’exploitation et d’oppressions, leurs violences n’ont donc rien de légitime.

L’Organisation aspire à l’autodétermination des communautés pour leur protection, incluant la création de réseaux de sécurité populaires locaux, spécialisés et redevables à leur communauté.

2. Abolitionnistes du système carcéral

L’Organisation reconnait que nombres de lois régissants notre société ne sont pas faites dans l’intérêt de la majorité, mais pour le maintien de l’ordre capitaliste, blanc et hétéropatriarcal.

L’Organisation reconnait que les dynamiques produisant l’inégalité et l’oppression sont à l’origine de la plupart des crimes et que la prison est un outil le plus souvent utilisé pour perpétuer la marginalisation socio-économique de certains groupes et que, plutôt de les briser, elle perpétue les cycles de la violence.

L’Organisation travaille donc à l’abolition des prisons et aspire à rendre désuète toute forme de contrainte physique des personnes à travers des méthodes préventives (aide mutuelle, soutien psycho-social, etc) et correctrice (justice réparatrice et transformative).

3. Abolitionnistes de l’école-usine.

L’Organisation reconnait que l’école telle qu’elle existe actuellement est un mécanisme de l’État pour reproduire le système capitaliste, à savoir faire des enfants des personnes obéissantes et formatées aux besoins techniques des employeurs. L’appareil scolaire sert donc aussi à l’exclusion de celleux qui ne se plient pas à ses exigences arbitraires. De plus, dans la prescription de programmes et de méthodes pédagogiques, le système scolaire écarte les pratiques et savoirs non-occidentaux et à recours à une pédagogie dogmatique.

L’Organisation aspire à un monde où l’éducation serait libératrice et se rapporterait à des approches dialogiques de construction de savoirs autonomisant les apprenant·e·s.

 

Section 2 - Fonctions

Pour incarner ces principes et les réaliser, nous proposons:

D’être une organisation anarchiste autonome, ouverte, publique et visible.

Par organisation, nous entendons un regroupement d’individus, et non une fédération de groupes, et que l’organisation est le véhicule choisi pour accomplir nos projets collectifs.

Par autonome, nous voulons dire que nous ne dépendons pas d’autres groupes ou institutions quant à nos politiques et moyens d’action.

Par ouverte et public, nous souhaitons que l’organisation intègre de nouvelles personnes, et que toustes peuvent participer aux activités, s’iels sont en accord et travaillent à incarner les principes dans la charte.

Par visible, nous contituons uneorganisation joignable et présente sur la place publique.

L’organisation anarchiste a pour but de remplir ces fonctions dans l’écosystème révolutionnaire: 

  1. de recruter, d’intégrer et de former de nouveaux et nouvelles militant·es;
  2. de produire et diffuser des stratégies et des analyses théoriques;
  3. de faire de l’éducation populaire;
  4. d’avoir une présence politique, sociale et culturelle sur la place publique;
  5. d’appuyer les autres organisations et amplifier les luttes qui partagent les principes de l’organisation sans nécessairement se qualifier d’anarchiste;
  6. d’avoir des espaces physiques et/ou virtuels;
  7. de faire de l’aide mutuelle; 
  8. et de participer à établir un réseau de réflexion, de solidarité et d’action.

Pour remplir ces fonctions et incarner les principes de la charte, l’organisation anarchiste se veut: 

  1. Plurielle et évolutive: en visant des convergences sur les principes et non sur les étiquettes, car toustes ne partagent pas la même définition de l’anarchisme. Rejettant le dogmatisme, nos visions sont mouvantes, évolutives et la remise en question est centrale, car nous nous permettons de nous corriger.
  2. Décentralisée: en respectant une diversité de tactiques incluant l’action directe et l’aide-mutuelle, où des gens s’auto-organisent pour la libération collective.
  3. Viser la cohérence des moyens et des fins:  en expérimentant dès aujourd’hui avec la création de structures, de communautés et de relations sociales des mondes que nous voulons voir advenir. Nous entendons ensuite que ces nouveaux espaces constituent des structures de pouvoirs doubles, c’est-à-dire, qu’elles co-existent pour un temps avec les institutions et structures actuelles afin d’exposer la violence innée de ces dernières avant de les rendre obsolètes et de les abolir.
Section 3 - Programme

À déterminer après le Congrès de fondation

Section 4 - Structure
Structure de l’Organisation révolutionnaire anarchiste

La structure se veut flexible et capable de se remettre en question au fur et à mesure du développement de l’organisation. Toutes les questions ne seront pas fixées lors du congrès de fondation. Les ajouts ou changements seront adoptés au 2/3 lors des prochains congrès.

Membrariat 

Sympathisant.es :

  • Adhère aux valeurs et principes de l’organisation
  • S’est inscrit avec un court formulaire en ligne
  • Peut offrir une cotisation financière de manière récurente ou ponctuelle
  • A participé à une rencontre d’information préparatoire avec un.e membre
  • Peut assister aux rencontres générales et y prendre la parole
  • Peut participer activement aux comités autonomes

 

Un.e sympathisant.e risque de perdre son statut

  • En demandant de se retirer de l’organisation
  • En contrevenant aux valeurs et principes et pratiques de l’organisation (Basé sur des processus internes qui restent à définir)

 

Membres :

  • Était déjà un·e sympathisant·e
  • A assisté à au moins trois rencontres générales en six mois,
  • A participé à la formation trimestrielle pour les nouvelles personnes membres,
  • A participé à la rencontre générale d’accueil (aux 3 mois) sans qu’une opposition sérieuse à son adhésion n’ait été soulevée par la salle
  • Ou est un.e sympathisant·e qui à déjà été membre, désire le redevenir et en fait la demande avant une rencontre générale d’accueil
  • A payé sa cotisation.
  • Peut assister, parler, proposer et voter dans toutes les instances de l’organisation.

Un.e membre qui voit ses possibilités d’implication diminuer peut simplement redevenir sympathisant.e et continuer à s’impliquer à sa mesure dans les comités.

 

Un·e membre risque de perdre son statut

  1. En manquant trois rencontres générales de suite sans fournir de raisons valables
  2. En cessant de payer sa cotisation
  3. En contrevenant aux valeurs et principes de l’organisation
  4. En faisant la demande de se retirer de l’organisation ou du statut de membre.

(Dans les cas 1 et 2, les membres sont invité.es à rester sympathisant)

 

Cotisation

Idéalement, les cotisations seront récoltées par virement bancaire et si possible une fois par année.​​​​​​​

Les membres doivent verser entre 5 et 15$/mois selon leurs revenus. Les personnes qui en ont les moyens sont invitées à faire des dons à l’organisation. Des exceptions à cette règle peuvent être traité en Rencontres générales.​​​​​​​

Instances

Congrès annuel

Instance suprème de l’organisation :

  • Décide des grandes lignes pour l’année à venir,
  • Tranche les débats et peut revenir sur les décisions prises en amont.

Seuls les membres peuvent participer.

Une fois par année en juin ou en août.

 

Rencontres générales

Instance de travail et de suivi de l’organisation :

  • Suit l’évolution des campagnes en cours
  • Recevoir les comptes-rendus des comités

Pour les membres et les sympathisant·e·s désirants devenir membres.

Une fois par mois, sauf en juillet et le mois du congrès annuel, donc 10x/an.

 

Comités autonomes

Instances qui mènent au quotidien les campagnes et projets de l’organisation.

  • Sont créés ou approuvés par le Congrès annuel ou aux rencontres générales
  • Font un compte-rendu de leurs activités aux Rencontres générales et au Congrès annuel.

Au moins un.e membres de l’organisation doit faire partie du comité. Le reste de la composition est laissé à la discrétion du comité (membres, sympathisant·e·s ou personnes de l’extérieur).

 

Gestion interne et externe

Les tâches de gestion interne sont effectuées par mandat d’un an en binôme (secrétaire de comité y compris). Les rotations s’effectuent aux six mois pour assurer les transferts de connaissance.

Mandats internes :

  • Finances: S’assure du suivi financier de l’organisation.
  • Suivi: Supervise l’accomplissement des tâches prises en Congrès et rencontre larges.
  • Membrariat: Tiens la liste des membres à jour et de la collecte des cotisations, s’assure du respect des procédures dans l’intégration de nouvelles personnes.
  • Communication interne: Veille à ce que les moyens de communications internes soient optimaux et s’occupe de la boite courriel.

 

Mandat externes

  • Externes liaisons: Assure des liaisons avec d’autres groupes politiques. Peut faire appel à d’autres mandaté·e·s lors de la rencontre générale.
  • Externes solidarités : S’occupe de superviser la liaison avec d’autres luttes et d’autres groupes en général. Peut faire appel à d’autres mandaté·e·s pour des tâches précises et ponctuelles lors de la rencontre générale.

 

Comités permanents

  • Le comité communication: En charge des Réseaux Sociaux et des relations médias, du site. Doit s’occuper aussi de résumer les axes théoriques du journal ou venu d’ailleurs pour en faire des posts sur les médias sociaux.
  • Le comité journal: En charge du journal et des contenus en profondeur, d’une partie de la propagande en coordination avec les comités autonomes.
  • Le comité formation et accueil: S’assurer des procédures d’accueil et d’intégration et produire des formations s’adressant à la fois aux membres, sympathisant et au public.
  • Le comité care et justice transformatrice : Le comité s’occupe des processus de justice transformatrice au besoin, organise des moments de care et de senti, met en place des éléments de prévention aux conflits et au burnout, et propose des réflexions sur la justice transformatrice.

 

Les comités devront élire une personne comme secrétaire de comité qui aura pour charge de s’assurer que :

  • Les réunions seront affichées publiquement et qu’un lieu et une date soient bien prévus.
  • Qu’un rapport soit produit pour la rencontre générale
  • Qu’elle est un point d’entrée pour des personnes souhaitant joindre le comité.

 

La personne secrétaire n’est pas un exécutif et n’a pas de pouvoir de décision autre que logistique.

Assemblée du 26 février 2023

Cahier d’assemblée du 26 février

Appel de textes pour l’assemblée du 26 février

Lire l'appel de textes pour l'assemblée du 26 février

(english follows)

Comme nous l’avions annoncé, la prochaine assemblée aura lieu le 26 février 2023 à l’UQAM (locaux à suivre).

Nous proposons que cette prochaine assemblée se déroule de la manière suivante :

– En matinée, un retour sur l’assemblée en mixité choisie de genre qui a lieu le 11 février.

– En après-midi, un moment d’assemblée générale.

Ceci-dit, comme nous l’avions indiqué dans un courriel du 5 janvier, le comité de suivi s’est rencontré de manière élargie le 14 janvier pour tenter de trouver une solution à la formule d’assemblée, qui ne semblait pas convenir pour le processus de création d’une organisation, voire était contreproductive. À cette rencontre, une proposition a été présentée, discutée et adoptée, proposition que nous vous soumettons ici :

   Recommandé, tant que cette recommandation ne va pas à l’encontre de la volonté de l’assemblée en mixité choisie du 11 février 2023, de ne pas tenir d’autres assemblées où sont discutés des principes généraux et structurels avant un congrès de fondation;

   Recommandé de fonder des comités de travail lors de l’assemblée mixte du 26 février 2023 dont la fonction serait de produire en vue d’un congrès de fondation des propositions concernant les objectifs et principes de l’organisation (charte, visées) et la structure (membrariat, financement, dynamiques métropole-régions, etc);

    Recommandé que lesdits comités de travail constituent les comités de fondation provisionnels et que le travail se fasse à l’interne de là jusqu’à la fondation.

La proposition entend prendre acte d’un certain nombre d’insuffisances de l’assemblée, qui paraissait démobilisante, empêchait de créer de l’unité et favorisait l’inertie. La proposition, dans son esprit, entend alors créer des comités qui pourraient travailler plus longuement sur des propositions (notamment dans la continuité des discussions en groupe du matin des autres assemblées, qui semblaient aboutir à des échanges plus satisfaisants). Si la proposition était votée en assemblée, nous abolirions le processus d’assemblée jusqu’à la tenue d’un congrès fondateur de l’organisation, lequel entérinera le travail des comités, ou bien pourra être le lieu de débats instruits sur des enjeux qui auraient émergés dans lesdits comités.

Si la proposition plus haut était votée, l’assemblée prendrait alors immédiatement fin, et les personnes qui désireraient rejoindre les comités pourraient alors commencer à travailler sur des contenus propositionnels.

Nous espérons que cette proposition suscitera de nombreuses réactions, c’est pourquoi nous vous appelons à envoyer des textes sur le thème « Comment aller de l’avant? » avant le 22 février 2023. Ces textes peuvent prendre l’orientation de votre choix, mais peuvent aussi prendre la forme de contre-propositions, commentaires ou amendements de la proposition du comité suivi présentée ci-haut.

Les informations, documents, textes de réflexion, procès-verbaux des assemblées précédentes peuvent être trouvés sur www.appeldetextes.info.

N’hésitez pas à nous contacter pour toute information supplémentaire à orga-revolutionnaire@riseup.net

__________
As announced, the next meeting will be held on February 26, 2023 at UQAM (location to follow).
We propose that this next assembly will take place as follows:
– In the morning, a return on the assembly in chosen gender mixity that took place on February 11.
– In the afternoon, a moment of general assembly.
This being said, as we had indicated in an email of January 5th, the follow-up committee met in an enlarged way on January 14th to try to find a solution to the assembly formula, which did not seem to be appropriate for the process of creating an organization, and was even counterproductive. At this meeting, a proposal was presented, discussed and adopted, which we submit here:
   Recommended, as long as this recommendation does not go against the will of the assembly in chosen mix of February 11, 2023, not to hold other assemblies where general and structural principles are discussed before a founding convention;
   Recommended that working committees be established at the mixed assembly of February 26, 2023, whose function would be to produce, in view of a founding congress, proposals concerning the objectives and principles of the organization (charter, aims) and the structure (membership, financing, metropolis-region dynamics, etc.)
    Recommended that the said working committees constitute the provisional foundation committees and that the work be done internally from there until the foundation.
The proposal intends to take note of a number of shortcomings of the assembly, which seemed demobilizing, prevented the creation of unity and promoted inertia. The proposal, in its spirit, intends to create committees that could work longer on proposals (notably in the continuity of the morning group discussions of other assemblies, which seemed to lead to more satisfactory exchanges). If the proposal were to be voted on in the assembly, we would abolish the assembly process until a founding convention of the organization is held, which would either endorse the work of the committees, or could be the site of informed debate on issues that have emerged in those committees.
If the above proposal were to be voted on, the meeting would then end immediately, and those who wished to join the committees could then begin working on proposal content.
We hope that this proposal will generate many reactions, so we call on you to send texts on the theme « How to move forward? » before February 22, 2023. These texts can take the direction of your choice, but can also take the form of counter-proposals, comments or amendments to the proposal of the follow-up committee presented above.
Information, documents, discussion papers, minutes of previous meetings can be found at www.appeldetextes.info.
Do not hesitate to contact us for any additional information at orga-revolutionnaire@riseup.net

Textes de réflexion pour l’assemblée du 26 février

Retour de l'Assemblée en mixité choisie

Proposition 1

Proposition discutée mais non-adoptée lors de l’Assemblée du 11 février

(Une prochaine date d’Assemblée en mixité choisie a été fixée au 19 mars, il sera notamment question de revenir sur cette proposition)

 

Que l’Assemblée en mixité choisie sans hommes-cis se constitue en comité autonome du processus d’organisation large.
Que ce comité soit autonome sur l’établissement de ses priorités, de ses moyens d’actions et de sa direction.
Que ce comité participe à des concertations avec les autres comités autonomes dans le but d’établir, par la recherche de consensus, des lignes et des directions communes.
Que ce comité offre son soutien logistique à d’autres comités identitaires dans le but de multiplier les foyers de pouvoir.
Que ce comité ne soit pas qu’un espace de réflexion, mais bien un espace d’action politique.

***

From the assembly without cis-dudes, the decision was taken to move forward as an autonomous committee of the larger organisation.
That this committee be autonomous on the basis of its priorities, actions, and strategic direction.
That this committee take part alongside other autonomous committees with the intention of establishing, through the search for consensus, collective positions and directions.
That this committee offer a logistical support to other identity-based committees with the goal of multiplying the decision-making spaces.
That this committee not only be a space for reflexion, but also a space for political action.

 

Perspective révolutionnaire Trans, sur notre participation à une organisation révolutionnaire large

Prélude

Ce texte présente une réflexion radicale trans sur la question d’une organisation révolutionnaire large. Nous y présentons notre vision sur comment construire au sein de cette organisation des foyers de puissances suffisants pour contrer (autant que faire se peut) les dynamiques oppressives. Il est rédigé dans l’idée que la direction à prendre des militant-e-s femmes, trans et/ou non-binaires est d’investir en masse et de manière réfléchie cette organisation pour qu’elle se transforme en une organisation féministe et queer. En d’autres mots, nous nous opposons à une approche séparatiste.

Notre perspective étant que la concentration des forces féministes dans une organisation séparée ne ferait que les affaiblir et affaiblir l’organisation large. De plus, le séparatisme féministe et séparatisme lesbien se sont prouvés encore et encore incapables de démonter les dynamiques d’oppression et les logiques de pouvoir. En tant que militant-e-s trans, nous ne voyons pas l’intérêt de donner de notre énergie à construire une organisation séparée simplement pour que nos oppresseurs y soient des femmes cisgenres privilégiées. Nous préférons bâtir un mouvement large où nous pourrons construire des foyers de pouvoir suffisant pour y combattre ceuses qui nous opprimeraient au sein de la lutte.

Ceci ayant étant mise au clair voici le coeur de notre propos:

Distribuer le pouvoir pour combattre l’oppression de l’intérieur

La question des enjeux anti-oppressifs est liée de façon inhérente à la question de la distribution de pouvoir. Si le présent texte se positionne plus particulièrement en ayant en tête la question des oppressions liées au genre, il demeure, à notre sens, pertinent même en adoptant un point de vue issu d’autres pratiques anti-oppressives. En effet, si la longue liste des « istes », nous le fait souvent perdre de vue, nos pratiques anti-oppressives sont motivées, à notre sens, par un malaise fondamental face aux inégalités de pouvoir, qu’il soit formel ou informel. Bien que chaque système d’oppression émerge de son propre contexte, il est parfois intéressant de se pencher sur les tendances de fond qui les lient entre elles. Les inégalités de pouvoir représentent l’une de ces tendances et donc, par souci de pousser nos lignes jusqu’au bout, nos actions politiques devraient avoir pour but de les réduire au minimum. Or, il ne suffit pas de combattre les inégalités de pouvoir qui occurrent dans la société que nous contestons, il importe également de lutter contre celles qui s’immiscent au sein même de nos organisations politiques. Pour ce faire, nous proposons une approche par l’empowerment démocratique, c’est-à-dire la mise en place de structures qui permettent aux individus qui composent nos organisations d’avoir accès à un pouvoir raisonnable sur celles-ci, sur leur direction, leurs moyens d’action, etc. Ces structures devraient se construire en ayant en tête la multiplication des locus de pouvoir et des lieux de prises de décisions dans l’optique d’obtenir une sorte d’équilibre par contrebalancement des pouvoirs.

Ainsi, la conclusion première de cette analyse doit nécessairement être de ne pas cristalliser le pouvoir autour d’individus, même s’iels sont choisi-e-s par la volonté populaire. Il faut cependant prendre garde à éviter le piège de la désorganisation qui, en l’absence de dirigeant-e-s choisi-e-s tend à centraliser le pouvoir de façon informelle autour d’individus.  Nos modes de prises de décisions doivent donc éviter le double écueil des chefs et de la désorganisation tout en permettant l’action politique démocratique et efficace.

Cela est possible quand il existe une pluralité d’espace démocratique, d’organisation, de réflexion et de décisions, permettant de distribuer le pouvoir dans divers canaux. Ainsi, nous proposons la constitution de comités politiques autonomes dont le mandat serait d’agir politiquement à l’intérieur aussi bien qu’à l’extérieur de l’organisation (notamment un comité féministe et un comité queer). Ces comités pourraient ensuite se réunir en instances séparées des assemblées larges dans le but de coordonner leurs actions et d’échanger de l’information. Ces comités devraient adopter une posture auto-critique capable de questionner les mécanismes de centralisation des pouvoirs et d’exclusion qui opèrent au sein des différents espaces formels et informels qui constituent l’organisation. Ceci ne formant qu’une forme d’espace démocratique parallèle, officielle et structurée. L’idéale serait qu’il en existe une pluralité permettant différent mode d’entrée en relation avec les processus décisionnels de l’organisation. Ces comités politiques devraient être investis en masse par les militant-e-s concerné-e-s et être conçus comme plus grand que des simples comités de dénonciations. Il est vital pour l’organisation, si elle prétend avoir un caractère féministe et queer, de reconnaître à ses groupes une position de leadership sur les enjeux les concernant. L’araignée ne pouvant comprendre les malheurs de la fourmi, c’est à cette dernière de dicter sa libération. Dans cette logique, l’organisation large devrait concevoir ces comités politiques autonomes « identitaires » non pas que comme de simples chiens de garde contre l’abus, mais comme de véritables lieux de réflexion et d’élaboration politique riche de potentiel révolutionnaire.

Finalement, si les pratiques de non-mixité devraient être encouragées au sein de l’organisation afin de favoriser l’apparition d’un positionnement anti-oppressif, l’existence des espaces non-mixtes ne devraient jamais servir à y cantonner les réflexions et débats sur les oppressions spécifiques. Les personnes positionnées dans une perspective de puissance au sein des mécanismes d’oppressions et d’exclusions devrait au contraire avoir à faire face à cette réalité fréquemment et directement.

La non-mixité doit servir à créer de nouveaux espaces réflectifs au mode de fonctionnement différent (par leur composition) non pas comme une limitation aux discussions sur le genre, l’identité et l’oppression.

Reconnaître notre pouvoir

Une réalité du moment historique présent qui nous ouvre des portes est la force des femmes et des minorités de genre au sein des mouvements d’opposition et de la contre-culture. Jamais autant de militant-e-s ont été issus des communautés queers ou femmes et beaucoup des milieux de la gauche révolutionnaire, jadis réputé des repères de gauchiste mascu et de douchebag au drapeau noir, ne compte plus ou presque plus d’homme cis dans leur rang. Nous constituons une masse critique dans nos mouvements et la jeunesse enragé a pleinement embrassé la logique queer et la remise en question radicale du genre. Des assos étudiantes, des rangs des masses, de la scène musicale, artistiques et généralement contre-culturelle, ce sont les femmes, trans et les personnes non-binaires qui émergent de plus en plus dans une position de leader de l’opposition. En d’autres mots, le boys-club ne peut plus tenir sa main gardée sur la gauche et un exode en masse de l’organisation mixte par les opprimées du genre viendrait à tuer celle-ci. Dans ce contexte, nous sommes dans une position de dicter nos termes et forcer nos camarades hommes à céder leur pouvoir ou à se retrouver marginalisés dans nos mouvements.

Conclusion

Nous croyons fermement qu’il nous est possible de bâtir un mouvement large, révolutionnaire, mixte qui soit fondamentalement queer et féministe. Qui, plus que simplement parler la langue du féminisme et du queer, en marche la marche. À condition que nous soyons prêt-e-s à en être les instigatrices et les gardiennes! Nous croyons aussi que si les camarades hommes veulent faire la lutte, ils devront la faire avec nous et ils devront accepter que notre participation est conditionnelle à la cession de leurs pouvoirs.

Une réflexion du comité scribe à propos de la proposition soumise à l'AG du 26 février

À la suite de l’Assemblée mixte du 4 décembre, l’état du procès-verbal et des notes liées aux discussions a nécessité la création d’un comité, nommé comité scribe, pour mettre de l’ordre dans la documentation et pouvoir collectivement évaluer la suite des choses. Les travaux de ce comité ont dans un premier temps permis de résumer l’AG et de fournir un PV simplifié. Dans un deuxième temps, le comité en est venu à prendre acte d’un certain nombre d’insuffisances de l’assemblée, qui paraissait démobilisante, empêchait de créer de l’unité et favorisait l’inertie.

Une recommandation a alors été rédigée, qui, dans son esprit, entend alors créer des comités qui pourraient travailler plus longuement sur des propositions (notamment dans la continuité des discussions en groupe du matin des autres assemblées, qui semblaient aboutir à des échanges plus satisfaisants). Cette recommandation a alors été soumise à une réunion large du comité de suivi. Après de nombreux débats et des différences d’interprétation, qui pourront être adressées lors de l’AG du 26 février, une majorité de personnes présentes a voté en faveur de soumettre à l’assemblée une proposition rendant compte des recommandations suivantes faites par le comité scribe :

   Recommandé, tant que cette recommandation ne va pas à l’encontre de la volonté de l’assemblée en mixité choisie du 11 février 2023, de ne pas tenir d’autres assemblées où sont discutés des principes généraux et structurels avant un congrès de fondation;

   Recommandé de fonder des comités de travail lors de l’assemblée mixte du 26 février 2023 dont la fonction serait de produire en vue d’un congrès de fondation des propositions concernant les objectifs et principes de l’organisation (charte, visées) et la structure (membrariat, financement, dynamiques métropole-régions, etc);

    Recommandé que lesdits comités de travail constituent les comités de fondation provisionnels et que le travail se fasse à l’interne de là jusqu’à la fondation.

Si la proposition était votée en assemblée, nous mettrions un terme au processus d’assemblées semi-publiques jusqu’à la tenue d’un congrès fondateur de l’organisation, lequel entérinera le travail des comités, ou bien pourra être le lieu de débats instruits sur des enjeux qui auraient émergés dans lesdits comités. Cette proposition est conçue pour clore l’assemblée du 26 février, qui prendrait alors fin, et les personnes qui désireraient rejoindre les comités pourraient alors commencer à travailler sur des contenus propositionnels.

Dès lors, les différents comités pourraient travailler plus sérieusement à mettre sur pied une organisation anarchiste ouverte aux différentes tendances de notre mouvement, active dans les luttes, visant au recrutement et à la préservation de ses membres, à la propagande et à l’agitation anarchiste.

Les questions de détails, de projets concrets, et de structures internes précises de l’organisation dépendent de la motivation et du nombre de militantes qui en feront partie. Se donner des tâches sans savoir qui sera là pour les effectuer n’a pas de sens : le travail en comités permettrait de faire une avancée sur ce terrain. Plusieurs thèmes, issus des groupes de discussion de l’AG du 4 décembre au matin, pourraient structurer le travail des comités :

  • Établissement d’un membrariat précis, assorti de cotisations;
  • Création d’une structure ouverte d’accueil et d’intégrations de nouvelles personnes;
  • Création d’une structure interne fermée de gestion de l’organisation;
  • Création de structures de formations;
  • Un groupe montréalais permettant à des personnes de région d’être membres;
  • Créations de comités de gestion permanents;
  • Création de caucus en non-mixité ou en mixité choisie divers;
  • Création de structures de non-mixités au sein des comités et de l’assemblée;
  • Rédaction d’une charte politique et d’un règlement intérieur, et création d’un comité de gestion des conflits;
  • Viser à l’autonomie financière de l’organisation;
  • Lancer la réflexion sur les lieux d’organisations à partir desquels pourrait opérer le groupe.

Si ces points d’accords semblent suffisants à la prochaine AG, les comités permettraient de créer dès maintenant l’organisation et de se répartir les prochaines tâches, notamment :

  • Création d’un moyen de communication collectif;
  • Rédaction d’une charte politique;
  • Rédaction d’un règlement intérieur;
  • Décider ce qu’on veut pour le membrariat et les cotisations;
  • Trouver un nom.

En conclusion, l’adoption de cette proposition et le début du travail en comités permettrait d’aller de l’avant avec le processus de mise sur pied d’une organisation anarchiste, d’augmenter les liens de camaraderie entre les individus qui pourraient commencer à travailler ensemble sur une base plus sérieuse et plus régulière et d’adopter des calendriers de travail et des formes de structuration plus concrets et motivants.

 

Finding a balance between efficiency and participation: better assemblies, not less of them

TL;DR summary of main points:

  • Continue to organize assemblies as part of forming the anarchist organization.
  • Engage with the lessons learned from prior assemblies to improve how we organize future ones.
  • Based on the experience of the first two assemblies:
    • Integrate more of the previous discussion outcomes into the structure/agenda of the upcoming assembly
    • Prioritize decision-making on near-consensus topics
    • Identify the unresolved questions that need further work
  • As proposed by the suivi committee, additional committees could be formed to work between assemblies on preparing proposals regarding specific aspects of the organization.
  • The committees could report on the status of their work enough in advance of each assembly to give participants a chance to write and/or audio record replies that will be distributed before the assembly takes place.

Following our second assembly on December 4th 2022, the suivi committee for the formation of the anarchist organization proposed to replace the assemblies with working committees that would develop proposals for the core elements of the new organization. These major proposals would then be the basis for a « founding congress » where they would either be approved or further debated.

This is a counter-proposal, arguing that we should continue organizing assemblies and intentionally work on making them more effective. However, I also agree with suivi that it could be beneficial for committees to working on proposals between assemblies. This in itself could be one of the important ways to make the assemblies more effective. To encourage informed participation, the committees could share the latest status of their work enough in advance of an assembly that there is time for replies to be written and broadly shared. 

 

 

Though some of my response is necessarily critical of their proposal, I appreciate all the work that the members of the suivi committee have done to support this difficult process of forming a new organization with lots of people already involved. To the extent that I have been an opinionated participant in the assemblies but not been contributing to the suivi work to organize them, this counter-proposal can also be read in part as a self-critique. I write this as part of trying to translate my critical opinions into constructive contributions and I encourage others reading it to do the same.

PART I

Critical questions about the suivi proposal, and arguments for why we shouldn’t get rid of assemblies

If there are no broader discussion spaces, how are the committees getting feedback on their work from anyone not already on them, including from people on other committees?

 

 

I agree that in many contexts a smaller group of people can work more quickly and efficiently towards developing a plan. However, there will inevitably be political perspectives or priorities that are absent from the participants in this smaller group, and without broader feedback guiding their work there will be problems with the outcomes. This is especially significant when the work is as creative and open ended as the formation of a new organization. Thus, there is a balance that must be found between more efficient work by smaller groups, and more participatory political direction from a larger group. The current proposal from suivi risks prioritizing the former concern while completely neglecting the latter.

In order for people to be able to give feedback, a committee would need to more broadly share updates on the status of their work, such as through the existing email list. Once this information is shared, there would have to be some way for people to respond and discuss it. One option would be for the time and place of the committee meetings to be publicized to allow people to show up and share their opinions with the committee though having random people with potentially strong opinions show up to smaller working meetings sounds potentially stressful.

A solution to this problem could be to periodically organize larger, more formal meetings where the direction of the work of all the committees could be discussed together, either to confirm that they have broader support, or to find out that some parts are controversial and may need to be reconsidered. Whether we call these broader meetings assemblies or some other label, it seems unavoidable that something like this is necessary if the formation of the organization is going to be relating in any meaningful way to anyone beyond a handful of individuals who will decide to work on these committees.

Why should all of the potential debate about the formation of the organization be postponed until the end of the process, at a single founding congress?

 

 

The proposal of the suivi committee does include one mechanism for feedback and debate about the proposals of the committees. Unfortunately, this is confined to what sounds like a single big meeting, the « founding congress », and positioned after the committees are supposed to have already completed their work and therefore the organization as they have defined it is ready to officially begin.

To the extent that the organization benefits from broader participation by more people, we should hope that there are many people who want to show up to the founding congress to debate these proposals. However, if this positive outcome is achieved, it greatly increases the chances that the debates are not concluded by the end of a single founding congress meeting. As we all well know, big assemblies debating contentious issues are often not very efficient! Perhaps this means that the committees have to return to their work to modify the proposals based on the feedback they have now finally received, and a second founding congress or assembly or whatever it ends up being called has to be organized to continue where things left off at the end of the first one.

If we want the organization to be larger and more participatory we need to provide a real mechanism such as an assembly for a broader range of people to be involved in its formation. Postponing this mechanism until the end of the process is either going to result in an organization that is smaller and less participatory (which runs counter to the vision of the organization that has been articulated thus far), or it is going to postpone the real work of forming the organization in a way that involves broader discussion and debate.

Why would an organization that is planning to structure itself in part through large assemblies not also use large assemblies as part of the formation of the organization?

 

 

Both as individuals and collectives, the only way we get better at doing things is by doing them, seeing how it goes, and learning from the experience. If we want to more effectively organize big assemblies or meetings that discuss and make decisions on political questions, we need to keep organizing them and learn from our mistakes when they don’t go well.

If the organization is formed through a process of smaller committees that don’t receive broader feedback, it is much more likely to continue operating as an organization of smaller committees that don’t involve many other people. In the first two assemblies, the vision of the organization that has consistently been articulated has focused on it being public facing and open to the involvement of new people. Clearly such an organization will have to be good at organizing assemblies or something like them, and in light of this it seems like a mistake to not continue doing so as part of the formation process.

PART II

Specific ideas for how to improve assemblies based on evaluation of the first two

 

 

The shortcomings of the assembly form briefly listed in the suivi proposal are that it has been « demobilizing, prevented the creation of unity and promoted inertia ». For myself, and many people I talked to afterwards, the first assembly was actually surprisingly mobilizing, giving a feeling of energy and momentum to the formation of this organization. The decision-making outcomes of the first assembly were limited and quite general, but this is not surprising considering the newness of the process.

That leaves us with the second assembly, which considering its timing is the more direct basis for the decision by suivi to make their proposal. I agree that this assembly did not go well, but I am not convinced that one bad assembly is a sufficient basis for stopping assemblies altogether. Instead, I think it is worth reflecting on that second assembly to identify reasons why it may not have gone well, and how similar assemblies could be done better in the future.

Build on the existing work

 

 

For the first assembly, the suivi committee did a good job of drawing on the proposals and other sources to create specific topics for the discussion groups to start the day. However, for the second assembly, now further along in the formation process with more existing work to draw from (the first assembly notes, and the second round of proposals), none of this important information seemed to have been integrated into the planning of the assembly. Furthermore, what outcomes there were from the second round of discussion groups (which didn’t have specific prompts) also didn’t get meaningfully integrated into either the larger afternoon discussion or notes for future agenda making. Future assemblies would benefit from having their content more structured around the priorities and insights of previous discussions.

Start with the near-consensus decisions

Based on the work that has already been done, as well as more subjective impressions of how people related to the discussions, it should be possible to identify at least a few topics that everyone is more or less in agreement on but have not yet been formalized. Prioritizing these points in the assembly allows us to more easily consolidate consensus on how to move forward with forming the organization. I remember this was being done in some way by the facilitator in the first assembly, but seemed to be absent from either the planning or the facilitation of the second assembly.

Identify the unresolved questions that require more work

 

 

Even if there is near-consensus about many important things, inevitably there will still be disagreement and lack of clarity on some issues. However, we can actually view the impasses in our discussions reach as useful to the extent that they indicate the areas where more work is needed to come up with creative solutions, and build consensus across difference when this is possible. In the first assembly, there was more clarity reached about the general political direction of the organization, but very little about its structure. Afterwards, this provided the basis for a call for proposals that focused on structural questions. For future assemblies, we should be seeking to identify the issues in the discussion that are contentious or unresolved so that they can be prioritized for further thought and discussion.
The second assembly not going well is an opportunity for us to learn how to improve how we do assemblies of this kind. To stop doing assemblies at all following one less successful attempt cuts short that learning process and makes it less possible to integrate the relevant lessons into future organizing. This new organization will benefit in both the short and long term from working on improving how we organize, facilitate, and participate in assemblies.
En défense du passage au modèle des comités de travail

Dans le cadre de la dernière rencontre large du comité suivi, il a été décidé de soumettre à l’assemblée la proposition d’arrêter de tenir des assemblées publiques et de passer à un mode de travail en comité pour poursuivre la création de l’organisation révolutionnaire en question. Ces comités de travail auront comme but de créer des propositions d’objectifs, de principes et de structures qui seront discutés puis adoptés à un futur congrès de fondation qui marquera la naissance officielle de l’organisation. Voici un court texte pour défendre cette proposition et pour appeler l’assemblée à voter en faveur de celle-ci.

 

Premier argument. Les assemblées sont arrivées aux limites de ce qu’elles peuvent faire. Bien qu’elles ont eu un rôle essentiel et positif au début de ce processus, notamment pour rallier une quantité significative de personnes au projet et accueillir différentes idées et propositions, elle n’est manifestement plus capable de nous mener plus loin afin d’atteindre notre but. On a pu observer ceci dans la dernière assemblée notamment, où de nombreuses propositions et idées ont été mises de l’avant dans les groupes de discussion, mais où il a été impossible de prendre des décisions et d’avancer lors de l’AG. Il est vital de reconnaître l’impuissance de ce modèle à ce moment-ci pour nous mener plus loin et de le changer pour un autre qui pourra continuer le travail, tout en préservant les éléments positifs qu’ont amenés les assemblées (rallier plusieurs personnes, générer des idées et propositions, etc.).

 

Deuxième argument. La formation des comités et le remplacement de l’assemblée pour les comités et leurs travail ne représente pas quelque chose de non démocratique ou pire « d’antidémocratique. » Ce qui est proposé n’est pas une « scission » dans le processus de constitution de l’organisation révolutionnaire entre les personnes dans les comités et les personnes dans les assemblées, mais une suppression du modèle de l’assemblée et son remplacement par des comités de travail dans lesquels toutes et tous les personnes intéressé.e.s et prêt.e.s à faire du travail sont invité.e.s à se joindre. En d’autres mots : ce n’est pas une « division » du processus et des membres du processus, mais une « métamorphose » de la forme par lesquels ce processus est mené. À la place de tous.te.s se rencontrer en assemblée pour tenter d’adopter des propositions, on se joint à un ou des comités pour faire du travail interne sur des points particuliers (tout en communiquant et se coordonnant ensemble entre comités). Il en suit que c’est absurde de dire que cette proposition est non démocratique ou « anti-démocratique » parce qu’elle ne serait pas « redevable » à « l’assemblée ». Selon cette proposition, il n’existerait plus d’assemblée et plus personne qui feraient partie du processus de création de l’organisation qui ne serait pas dans un comité. Il n’y a donc rien ni personne envers lesquels les comités devaient êtres « redevables ».

 

Troisième argument. Bien que les comités (tout comme le modèle des assemblées d’ailleurs) et le travail de comité peuvent présenter des problèmes, dont le plus grand est celui de l’accessibilité, ceux-ci peuvent être résolus en grande partie. Voici quelques propositions pour rendre plus accessible l’appartenance et la participation aux comités de travail : s’assurer de faire les rencontres à des moments où les gens ne travaillent généralement pas, organiser des évènements/rencontres/discussions informelles, publiques et ludiques pour donner de l’information aux gens et leur montrer comment iels peuvent s’impliquer, voire s’il est possible de faire de l’entraide pour des camarades ayant besoin d’un coup de main matériel ou financier afin que celles et ceux-ci puissent participer, etc.

 

L’assemblée doit prendre conscience de soi et de ses limitations en reconnaissant qu’elle ne peut plus jouer un rôle positif dans le processus de construction de l’organisation révolutionnaire. Elle doit donc se dissoudre elle-même et former à la place des comités de travail. Les gens qui assistaient (ou pas) aux assemblées et qui sont intéressé.e.s de travailler à la construction et éventuellement à la participation dans une organisation révolutionnaire sont invité.e.s a se joindre à un ou des comités pour continuer le processus sous cette nouvelle forme.

Quelle est la place que devrait occuper notre organisation dans le paysage politique du soi-disant “Québec”?

Lorsqu’on se demande comment aller de l’avant avec notre organisation, il est important d’identifier clairement quelle est la place que nous voulons occuper dans le paysage politique du soi-disant « Québec », notamment par rapport aux groupes, partis et acteurs politiques qui s’y trouvent. Dans ce court texte, je tenterai premièrement d’esquisser certains traits importants du paysage politique de la gauche au soi-disant « Québec ». Ensuite, je mettrai de l’avant une certaine prise de position dans ce paysage politique qui, je l’espère, pourra alimenter les réflexions et éclairer notre travail pour aller de l’avant avec la création de notre organisation politique révolutionnaire.

 

Premièrement, présentons brièvement certains éléments du paysage politique de la gauche du « Québec », et particulièrement celui de la gauche. Ceci est une présentation très brève qui n’est évidemment pas exhaustive et qui est fondée sur mes connaissances. J’invite tous.te.s camarades à la corriger ou l’enrichir dans le futur. Il n’y a pas d’organisation de gauche révolutionnaire forte et ancrée dans les masses ici au soi-disant « Québec ». La plupart des groupes et partis dits socialistes ou communistes (comme le Parti communiste du Québec, la Riposte socialiste, etc.) n’arrivent pas à rejoindre et s’instaurer solidement dans le prolétariat et les masses, ils tiennent souvent certaines positions arriérés et ils ne représentent pas ou plus une menace révolutionnaire réelle pour l’ordre capitaliste. De l’autre côté, les groupes anarchistes manquent sérieusement d’organisation, d’un discours clair et intéressant pour des travailleur.se.s et des personnes opprimés puis d’une culture théorique forte. Plusieurs anarchistes frôlent avec des positions libérales à plusieurs égards, plusieurs se limitent à de la simple « lutte » contre-culturelle et plusieurs rejettent même explicitement l’organisation. Certains des groupes qui intéressent et rallient le plus de jeunes en ce moment sont des groupes écologistes comme la CEVES ou Extinction Rébellion qui n’ont pas vraiment de bagage théorique fort, qui tiennent des discours généralement assez réformistes et qui se concentrent sur des actions symboliques. En même temps, un parti bourgeois comme Québec Solidaire continue de représenter pour plusieurs personnes “la gauche” malgré sa droitisation accrue à partir de ses positions sociales démocrates et libérales initiales.

 

Donc, face à l’état franchement misérable de la gauche radicale et face à la montée de la droite, du nationalisme et du néo-fascisme, je soutiens que la nouvelle organisation révolutionnaire doit jouer un rôle bien précis et occuper une place particulière dans le paysage politique : rallier les les militant.e.s sérieux.se.s des organisations communistes et anarchistes puis rallier les personnes qui sont désenchanté.e.s et frustré.e.s dans les groupes et organisations réformistes pour former une organisation politique révolutionnaire implantée solidement dans les masses puis fondée sur l’action autonome de la classe pour la destruction du système capitaliste, l’État bourgeois et les oppressions liés à ce système, puis la constitution d’une nouvelle société réellement libre, égalitaire et démocratique. Notre organisation doit se distinguer des autres groupes de gauche principalement par son ancrage au sein des classes populaires (entretenir des centres sociaux dans les quartiers populaires, avoir des représentants dans les syndicats de travailleur.se.s et de locataires, offrir des services essentiels et de l’éducation gratuite, organiser des manifestations, actions et événements sociaux gratuit, etc.) son fonctionnement aussi démocratique que possible à l’interne (AG ouverte, comités de travail accessible pour membres avec formation minimale, délégués élus et révocables en tout temps pour représenter les comités, etc.) ainsi que son engagement inébranlable pour la révolution et un programme puis des actions qui reflètent cet engagement.

Il faut savoir où on est pour savoir comment aller de l’avant

Sur l’importance d’une investigation sociale et d’une analyse approfondie des conditions objectives du soi-disant “Québec” pour déterminer comment aller de l’avant avec notre organisation

 

Pour savoir comment aller de l’avant, il faut d’abord bien connaître où on se situe. Telle est la thèse simple que je défends dans ce texte. Cela implique que nous devons fonder notre travail de construction et de définition des objectifs, principes, formes et structures de notre organisation en se basant sur une analyse approfondie et critique de la société du soi-disant “Québec” (ou du territoire sur lequel on va lutter). C’est en se basant sur une compréhension claire de la situation objective dans laquelle nous nous situons et dans laquelle nous voulons intervenir que nous serons capables de créer une organisation forte et efficace, adaptée aux conditions particulières de la société capitaliste et coloniale du soi-disant Québec. Dans ce court texte, je présenterai brièvement comment ce travail d’investigation sociale et d’analyse peut être fait.

La première étape est de faire un travail d’investigation sociale, qui vise à recenser directement quelles sont les expériences et opinions des classes populaires pour ensuite les synthétiser afin d’avoir une idée de la conscience générale que la population a de la situation sociale et de ses conditions. Ce travail vise à établir un contact direct avec les masses et à s’intéresser à leurs vécues en leur demandant de détailler comment ils vivent leurs travails, leurs logements, etc. Il vise à créer un lien de confiance et de solidarité avec les masses en même temps de développer une plus grande connaissance de la conscience générale des gens puis de ce qui les préoccupe le plus afin de développer des liens pour travailler ensemble. Voici comment cela est résumé dans un article du journal “Kites” intitulé “A call for communist social investigation a year after the summer of rebellion”: “By summing up the experience (of the masses), you should be able to identify some of the main concerns of the masses, the particular forms of oppression they face, and the best opportunities for organizing them in struggle.” Voici un résumé des étapes concrètes pour pour mener cette investigation sociale, basée sur le même article:

 

Step 1: Unite a group of people to undertake a social investigation project. (…)

Step 2: Make a plan for what kind of social investigation makes the most sense in your area.(…)

Step 3: (can be concurrent with the other preparatory steps): Do some theoretical study to prepare your crew, but don’t feel like you need to study everything before going to talk to the masses. (…)

Step 4: Come up with a basic script to explain to the masses what you’re doing and get them talking. (Focus sur une crise, un problème, etc. en particulier, affectant tout particulièrement cette population.) (…)

Step 5: Get your materials together. (matériel d’information, outils d’enregistrement, cahiers et crayons de notes, etc.) (…)

Step 6: Organize your crew to be most effective on your social investigation trips.

Step 7: During your outings, try and get a broad survey of the different masses in the neighborhood, both demographically and politically. (…)

Step 8: Designate who will do what tasks after the social investigation is complete, and set deadlines. (…)” (lien pour l’article: https://kites-journal.org/2021/04/18/a-call-for-communist-social-investigation-a-year-after-the-summer-of-rebellion/)

 

La deuxième étape ou le deuxième élément de ce travail intellectuel essentiel est une analyse méthodique, approfondie et critique des conditions objectives de la société du soi-disant “Québec”. Il s’agit de faire un “état des lieux” de la situation dans ses dimensions économiques, politiques et sociales en détaillant la structure et le fonctionnement général de la société québécoise. Elle devra détailler quelle est la forme et les manifestations particulières du capitalisme et de la lutte des classes puis du colonialisme ici. Aussi, elle devra montrer au moins brièvement quelle est la position du soi-disant “Québec” dans le système capitaliste impérialiste international et en particulier le rapport du prolétariat québécois avec le reste de la classe ouvrière à l’échelle mondiale. Cette étude devra s’intéresser autant aux structures, institutions et lois qui régissent la vie sociale, politique et économique des personnes situé.e.s au soi-disant Québec qu’ aux faits empiriques concrets sur différents sujets comme le revenu, la production et la croissance économique, etc.  Cette analyse devra déboucher sur un rapport qui exprimera notre compréhension des conditions objectives du soi-disant Québec qui fera office de texte de référence pour définir notre programme et notre stratégie.

 

Avec ses deux projets, l’investigation sociale auprès des masses et le travail d’analyse des conditions objectives de la société du soi-disant “Québec”, nous serons en mesure de faire des choix éclairés dans notre travail de construction de notre organisation. Peu importe ce qu’on pense du personnage, je crois qu’on peut tous.te.s être d’accord avec Lénine lorsqu’il affirme qu’il n’y a pas de mouvement révolutionnaire sans théorie révolutionnaire. Nous devons avoir une compréhension claire et approfondie de la situation puis de la conscience des gens avec lesquels nous voulons lutter afin d’agir de manière sérieuse et efficace pour atteindre nos buts puis d’éviter de se baser sur des préjugés ou de sombrer dans des schémas idéologiques figés qui nous éloignent de la réalité plus qu’ils nous aident à la comprendre et y intervenir.

Contre la proposition du comité de suivi d’abolir les assemblées

1. Je trouve préoccupant le fait qu’après une assemblée qui n’a pas été très efficace, on puisse en arriver à la conclusion qu’il est manifeste que les assemblées ne fonctionnent pas, qu’elles sont démobilisantes et qu’il faut en conséquence les abolir. Je pense que ce ne sera pas la première fois qu’on rencontrera des obstacles. Il va en avoir encore des réunions qui ne marcheront pas très bien. Des moments où on trouve que les choses ne bougent pas assez vite.  Mais je pense que le mieux est de trouver des façons pour améliorer les assemblées/ réunions, et non de changer complètement le modèle décisionnel qui par ailleurs a été adoptée à la deuxième assemblée tenue en décembre (« Que le mode d’organisation du groupe se fasse autour d’assemblées générales régulières. »).

 

2. Je pense que le sentiment de vouloir aller vite peut parfois nous empêcher de bien faire les choses. Ceci est un point que j’ai pu discuter avec d’autres camarades à l’assemblée non-mixte de genre. Vouloir ne pas perdre du temps peut nous amener à ne pas prendre le temps nécessaire pour adresser des enjeux importants (et liés à l’anti oppression) et ainsi continuer à faire les mêmes erreurs qui sapent notre potentiel de puissance.

 

3. Concernant la question de la redevabilité. Je pense qu’il y a une certaine confusion. Lorsqu’on dit « redevables envers l’AG » ce n’est pas envers le local ou le moment. C’est plutôt une redevabilité envers l’Organisation. Si on fait du travail pour l’organisation, il faut être redevable envers cette dernière. Quel est le point où se concentre le plus de légitimité d’une organisation? Et bien, cela dépend de différentes traditions politiques. Généralement, dans l’anarchisme, ce « point » n’est pas un comité central ou un comité de suivi, mais bien la forme d’assemblée. Ainsi, avec la proposition du comité de suivi, c’est-à-dire sans assemblée, comment les deux comités crées vont être redevables envers l’organisation? Est-ce que ce sera envers le comité de suivi? Ou une nouvelle structure (un inter-comités?)? La proposition ne l’adresse pas.

 

4. Pour moi, une assemblée est une réunion large délibérative et décisionnelle (et l’instance avec le plus de légitimité, tel qu’adressé dans le paragraphe antérieure). On peut changer de terme, si vous voulez, et adopter cette terminologie. Ces « réunions larges délibératives et décisionnelles » peuvent aussi être semi-fermées, pour répondre à la préoccupation quant à la composition du public de l’assemblée. En plus des personnes très actives dans les comités, les personnes pouvant participer à ces assemblées/réunions pourraient être :

  • Des gens dans les comités mais qui ne sont pas très actifs/actives;
  • Des gens qui sont allées à au moins une assemblée;
  • Des gens qui ne sont allés à aucune assemblée ni rencontre des comités, mais qui sont intéressées par l’organisation et qui ont eu une rencontre (téléphonique, présentiel, etc.) avec une personne de l’organisation pour s’assurer que la personne soit au courant des décisions votées jusqu’à maintenant, etc.

 

Je crois qu’il doit avoir un moyen d’inclure dans le processus de création de l’organisation des personnes avec moins de temps et d’énergie que les personnes les plus actives et impliquées dans les comités.

 

5. La proposition telle qu’écrite actuellement est propice à trop d’interprétations et ainsi donne trop de « pouvoir » aux comités. Par exemple, il est mentionné que le travail des comités se fera jusqu’à un « congrès de fondation ». Cependant, les modalités de ce « congrès de fondation » étant laissées à la discrétion des comités, un « congrès de fondation » pourrait être, de ce que j’ai compris des discussions concernant la proposition, une rencontre fermée entre les personnes des comités où le travail des comités est officiellement adopté.

 

6. Il me semble que dans les besoins qui ont motivés le processus de création de cette organisation, il y avait l’idée de pouvoir amplifier le travail existant des organisations, groupes et collectifs dans l’extrême gauche, d’améliorer la coordination entre ceux-ci, bref, d’être en connexion avec ce qui existe déjà. Par ailleurs, un des objectifs ayant été votés à la première assemblée fût « Appuyer les autres organisations et amplifier les luttes ». Je crois que la formule de passer UNIQUEMENT à des comités de travail va à l’encontre de cet esprit-là. Dans un des petits-groupes de discussion du matin de la première assemblée (structure je crois), il était nommé qu’il faut composer avec le fait que beaucoup de personnes sont occupées avec le travail qu’elles font dans d’autres groupes et il ne faut pas rajouter de la lourdeur. Ainsi, il faut comprendre que pas tout le monde intéressé par l’organisation va pouvoir s’impliquer à fond dans le travail des comités.

 

7. OUI AUX COMITÉS DE TRAVAIL. Rien de ce que je dis dans ce texte va à l’encontre de l’idée de créer des comités de travail. Je crois effectivement que ceux-ci vont aider à ce que le processus soit plus efficace et plus intéressant. Je crois que l’idée du texte « FINDING A BALANCE BETWEEN EFFICIENCY AND PARTICIPATION: BETTER ASSEMBLIES, NOT LESS OF THEM » concernant la publication et diffusion des travaux des comités (dans la liste de diffusion ou autre) est très intéressante De cette façon-là, le travail des comités pourra être enrichi par les contributions des autres personnes moins actives dans les comités. Également, les comités pourraient aussi appeler à des réunions larges lorsque certaines questions plus « touchés » sont abordées. Les personnes qui sont moins actives mais qui voudraient s’impliquer un peu pourraient alors venir à celles-ci.

 

8. Je crois que la façon de procéder proposée par le comité de suivi n’est pas antidémocratique. Cette façon de s’organiser peut très bien convenir. Cependant, pour moi, elle se rapproche de la forme d’un groupe (plus ou moins) affinitaire et n’est pas propice à la forme d’organisation large, ouverte et publique que l’on souhaite(ait) faire.

Propositions pour aller de l’avant ensemble

Que l’on fonde des comités de travail dont la fonction sera de produire en vue d’une ou des assemblées de fondation des propositions concernant les objectifs et principes de l’organisation (charte, visées, etc.) et la structure (membrariat, financement, dynamiques métropole-régions, etc);

Que l’on ne tienne pas d’autres assemblées où sont discutés des principes généraux et structurels avant cette ou ces assemblées de fondation;

Que le travail de ces comités de fondation provisionnels soit présenté lors de cette ou ces assemblées de fondation pour adoption et que la délibération et modification puissent être possibles séance tenante, le tout dans une logique de respect envers le travail accompli par les camarades desdits comités et de reconnaissance du degré d’implication varié;

Que les comités de fondation provisionnels décident le nombre d’assemblée(s) de fondation jugée(s) nécessaire(s) pour la présentation-discussion-adoption des propositions travaillées par les comités (une seule assemblée de fondation pouvant être une option, la terminologie de celle-ci laissée à la discrétion desdits comités et pouvant ainsi être nommée « congrès de fondation »);

Que le degré de publicité de cette ou ces assemblées de fondation ne soit pas moindre que celui jusqu’à présent adopté pour les assemblées, c’est-à-dire que cette ou ces assemblées soient annoncées dans la liste de diffusion;

Que les comités de travail tiennent des réunions larges et semi-ouvertes (le degré d’ouverture pouvant être limité à la diffusion de ces réunions sur la liste de diffusion) lorsque ces comités de travail jugent opportun de le faire (par exemple, lorsque des questions plus sensibles sont traitées ou lorsque les comités jugent pertinent de délibérer en plus grand nombre), méthode ayant été employée par le comité de suivi en janvier dernier;

Que les comités de travail puissent adopter d’autres méthodes (par ex. courriels, appels de textes, etc.) pour recevoir l’avis des personnes intéressées et impliquées dans le processus à un degré moindre ainsi que des contributions d’autres collectifs, organisations, groupes qui existent déjà et avec lesquels l’organisation veut être en lien (voir la proposition adoptée à l’assemblée du 1er octobre à l’effet qu’un des objectifs de l’organisation serait d’appuyer les autres organisations);

Que les comités aient la liberté d’organiser des événements de nature publique, conviviale et/ou ludique afin de faire connaître l’organisation à de nouvelles personnes et/ou à des fins de réseautage militant, construction d’un sentiment d’appartenance, etc.

Assemblée en mixité choisie du 11 février 2023

Contexte et appel de textes pour rencontre du 11 février

Lire l'appel de textes et le contexte pour une rencontre en mixité choisie sans hommes cis
Contexte
Il y a un sentiment grandissant dans le milieu anarchiste: nos réseaux informels et groupes affinitaires sont inadéquats. Une discussion a eu lieu à l’été 2022 à propos de nouvelles façons de s’organiser qui seraient en mesure d’accueillir de nouvelles personnes et d’offrir un espace plus formel pour que nous puissions travailler ensemble à travers différents milieux sociaux.  Depuis, il y a eu deux assemblées. Ces assemblées ont pris quelques décisions: que cette nouvelle formation soit une organisation (et non une fédération ou un réseau), que cette nouvelle formation soit anarchiste, et que cette nouvelle formation soit ouverte et publique. Ajoutons que la structure organisationnelle de prise de décisions d’une telle organisation est en cours de réflexion.

À travers la mixité choisie, nous souhaitons trouver une manière d’être en lien avec cette organisation. Plusieurs formes peuvent être envisagées; des possibilités allant d’une organisation parralèle à la formation d’un comité de l’organisation large ont été discutées 
et toutes les décisions restent possibles.

Pourquoi une assemblée en mixité choisie de genre sans hommes cis?
Il existe plusieurs raisons pourquoi nous souhaitons former un tel espace.  Les rassemblements de Maillages sont une des inspirations principales. La mise sur pied de ces rencontres politiques  été généré par des années de frustration liées à l’organisation avec des hommes cis. Le premier rassemblement de Maillage s’est déroulé en août 2018: il s’agissait d’un rassemblement féministe, anti-raciste, anticapitaliste sans homme cis. Cette rencontre a été inspirée par plusieurs projets et écrits féministes dont le LIES journal, volume II. Dans ce journal, le collectif LIES aborde des pratiques d’organisation en mixité choisie sans homme cis:
Nous sommes arrivé-es à une pratique autonome construite autour de l’exclusion des hommes cis, plutôt qu’autour d’une notion statique de « féminité, une notion genrée-essentialiste et cis-suprémaciste liée au biologisme ou d’une notion insuffisante et problématique du « séparatisme lesbien ». En tant que collectif d’une composition hétérogène, nous avons tenté de nommer et de confronter les tensions que nous avons rencontrées autour des différentes identités, pouvoir et expérience. Le problème tient ses racines dans la suprématie blanche, le patriarcat, et les enjeux de classe, qui ensemble sont fondamentaux à la reproduction de relations sociales capitalistes – et ainsi nous cherchons à construire une pratique qui englobe ces différentes parties d’un tout. De s’engager dans un tel projet implique de continuellement lutter les un-es avec les autres, et avec nous-mêmes.

(Nous ajoutons le colonialisme de peuplement (settler colonialism) qui en Amérique du Nord est la toile de fond des problèmes identifiés par le collectif LIES pour reproduire les relations sociales coloniales-capitalistes.)

Dans la même lignée que Maillages et LIES, nous proposons une journée de rassemblement sans hommes cis pour pour réfléchir aux enjeux, aux intentions et aux possibilités d’une nouvelle organisation anarchiste. Ce rassemblement s’oppose à l’idée selon laquelle « sans les hommes cis, nous sommes tous les mêmes », mais trouve néanmoins utile d’exclure ces hommes afin de laisser la place à de nouvelles idées, de nouvelles énergies et de nouveaux relations. Nos principaux objectifs sont de parler de politique, d’organisation, de résistance, etc. Nous savons que les dynamiques patriarcales perdurent dans nos milieux, mais au lieu de nous concentrer uniquement sur ces dynamiques, nous souhaitons prioriser la discussion de nos objectifs, de nos rêves et de nos idées pour cette nouvelle organisation.  

Appel de propositions
Pour préparer l’assemblée, nous lançons une invitation à l’envoi de propositions réflexives sous forme de texte suivi, de mémo vocal, de points ou de toutes autres façons que vous jugerez favorables. 

S’il-vous-plait, nous les faire parvenir
 à:

Assemblée du 4 décembre 2022

Résumé de la rencontre du 4 décembre

Lire le résumé de l'assemblée du 4 décembre

Adopté :

  • Que l’on crée un groupe anarchiste autonome.
  • Que le mode d’organisation du groupe se fasse autour d’assemblées générales régulières.

Non-adopté :

Objectifs de l’organisation:

  • Que l’organisation soit une maison commune pour les anarchistes. (Mise en dépôt)
  • Qu’elle soit active dans les mouvements à des fins d’amplification des luttes et de conservation de militantes.
  • Qu’elle soit active dans la société à des fins de prise de parole publiques et de présence sur le terrain. (mise en dépôt)

 

Structure de l’organisation

  • Que les assemblées générales se tiennent en deux temps : une assemblée de gestion interne exclusive aux membres et une assemblée ouverte.
  • Que les assemblées soient réservées aux membres et que des camps de formations soient organisés pour les nouvelles personnes
  • Qu’à des fins de diffusion, de réflexion et accueil, l’on organise à deux-trois reprises par année, un camp de formation qui soit jumelé à l’assemblée et que des assemblées d’accueil aient lieu environ 4 fois par année.
  • Group starts in Montreal, open to people from other regions, with the possibility of expanding. Montreal based, other individuals are free to join.
  • Que les fonctions suivantes soient couvertes par des comités:

– Communication (médias, discours, matériel)

– Formation (accueil, camps de formation, recrutement)

– Suivi (assemblées, finances, suivi général)

 

Membres:

  • Que les membres des comités permanents soient mandaté-es par l’assemblée générale et redevables à celle-ci
  • Open assemblies, we know who is a member of subcomittes, do their vouching intenally. Open to discussion, voting possibly restricted to a membership.
  • pas de gate keeping, mais pour être membres décisionnel, engagement dans les tâches visibles ET invisibles au préalable (tout en évitant capacitisme)​​​​​​
  • Caucus queer (sans homme cis) qui serait autonome, mais lié à l’organisation avec un droit de véto
  • Caucus en mixité choisies diverses (à créer dès maintenant pour réfléchir à comment engager les personnes concernées dans ces caucus). Mais soutient en parallèle des groupes BIPOC, neurodivergents, en situation de handicap, etc. dans leurs initiatives
  • Que le statut de membre soit individuel et relié à une cotisation modulée pour assurer l’accessibilité financière des personnes à faible revenu. Open to dues associed with membership, as long as its not a barrier to entry-ie. 1% of income
  • Que le fonctionnement des comités et de l’assemblée permette la non-mixité.

Autres discussions:

  • Que l’organisation se dote d’un code d’éthique et d’une instance de gestion de conflits ainsi que d’un code d’éthique qui prendrait en charge les éventuels cas d’exclusion. & Que le statut de membre soit conditionnel à l’endossement de la charte et du code d’éthique.
  • That the organization operates physically out of existing anarchist spaces, while supporting them and maintaining good relations.
  • That the organization assess its need for its own physical space, approx. 1 year after its formation.
  • Financial structure not dependant on student union money (but will not say no to AFESH money).
  • Having our texts translated into different languages (creation of a translation comittee)
  • Que l’on créé d’autres projets/comités ad hoc au besoin.
  • Qu’il y ait le moins de comités possible.

     

Pour la prochaine assemblée:

  • Que l’on produise un modèle et une politique d’accueil d’ici la prochaine assemblée
  • Pour la prochaine assemblée: réservation d’une salle en parallèle pour les hommes cis et autres intéressé.e.s pour qu’iels réfléchissent aussi à des solutions pour changer les dynamiques de pouvoir (pour partager la charge mentale, pour explorer des propositions de personne non socialisée femme, pour échanger sur des comportements déjà modifié, etc.).

Procès-verbal de la rencontre du 4 décembre

Lire le procès-verbal
Assemblée anarchiste – 4 décembre 2022
Procès-verbal

Ordre du jour
1) Retour des groupes de discussion
2) Plénière
3) Propositions

1) Retour des groupes de discussion

  •     Tous les groupes présentent une synthèse de leurs discussions. Des notes écrites ont aussi été transmises au secrétariat.

2) Plénière

  • Les discussions sont variées. Parmi les principaux axes, nous relevons :
    • Les rapports entre les luttes antioppressives et l’anarchisme;
    • La question du rapport entre soi-disant Montréal et les groupes régionaux;
    • La question du rapport entre les objectifs et la structure;
    • Les réflexions sur la question des étapes du processus et de l’inclusion des personnes;
    • Les dynamiques de genre en assemblée.

3) Propositions

  • Que l’on crée un groupe anarchiste autonome.
    Adoptée à la majorité.
  • Que le mode d’organisation du groupe se fasse autour d’assemblées générales régulières.
    Adoptée à la majorité.

Note : Aux deux propositions adoptées s’ajoute une dizaine de propositions mises en dépôt ou soumises à l’assemblée à titre indicatif en fin de journée. Ces propositions ont été reléguées à un comité ad hoc du Comité de suivi afin d’être reprises, reformulées et retransmises aux personnes participantes, pour pouvoir collectivement évaluer la suite des choses.

Appel de textes pour l’assemblée du 4 décembre

Lire l'appel de textes: Vers la création d’une organisation anarchiste
Appel de textes : Vers la création d’une organisation anarchiste
(english follows)

Le 1er octobre dernier s’est tenue une assemblée du milieu révolutionnaire montréalais. Cette réunion faisait suite aux discussions initiées lors des rassemblements stratégiques. De nombreuses personnes y avaient souligné les limites de nos formes d’organisations actuelles. Les rencontres n’ayant pas permis de creuser suffisamment la question, un comité a été chargé d’organiser un nouveau moment de discussion.

Cette nouvelle assemblée est tombée d’accord sur plusieurs choses. Tout d’abord, il est nécessaire de créer une organisation anarchiste ouverte, publique et visible œuvrant à l’abolition de l’État, à la destruction du capitalisme, de l’impérialisme, du racisme, du colonialisme, du cishétéropatriarcat et du capacitisme, ainsi qu’au respect des écosystèmes.

Cette organisation aura notamment pour fonction de recruter et de former de nouveaux et nouvelles militant·es, de produire des stratégies et des analyses théoriques, de faire de l’éducation populaire, d’avoir une présence culturelle sur la place publique, d’appuyer les autres organisations et amplifier les luttes, d’avoir des espaces physiques et/ou virtuels, et d’établir un réseau.

Bien que ces points d’accord clarifient certaines questions politiques, l’assemblée n’a pas eu le temps de se prononcer sur la structure la plus à même de remplir ces objectifs. Une deuxième assemblée se consacrera donc aux discussions autour des questions de structure. De plus, ces objectifs ne sont que des grandes lignes et mériteraient d’être mieux définis. Afin que nos débats soient fructueux, nous appelons donc tous·tes les camarades intéressé·es par le projet à nous faire parvenir par écrit le fruit de leurs réflexions et de leurs débats, incluant des questions ou des propositions à adresser à l’assemblée. À titre d’illustration, les textes peuvent traiter des sujets suivants :

  • la question de l’adhésion/ membrariat (qui peut adhérer, qu’est-ce qu’implique une adhésion, y-a-t-il différents statuts de membrariat);
  • la prise de décision (quelles sont les instances de prise de décision, comment procède-t-on pour prendre des décisions, sur quels sujets veut-on prendre des décisions, quelle est la force contraignante des décisions);
  • comment les positions politiques de l’organisation (anarchisme,  antiracisme, anticapacitisme et autres) devraient se manifester autant au niveau externe qu’à l’interne;
  • le code de conduite (doit-on se doter d’un, comment peut-on améliorer la bienveillance et le respect dans les discussions et les prises de décision).

Le site web recensera également les suggestions de textes produits par d’autres groupes ou organisations sur le sujet. La prochaine assemblée aura lieu avant les fêtes. Prenez contact avec nous pour obtenir toutes les informations nécessaires. Envoyez vos textes et vos suggestions à orga-revolutionnaire@riseup.net

Par ailleurs, des réflexions découlant de la première assemblée, mais aussi des rassemblements stratégiques et de différents milieux militants ont souligné la nécessité et le désir de lieux d’organisation et de discussions politiques en mixité choisie de genre, sans hommes cis. Le comité de suivi appelle donc à une assemblée féministe révolutionnaire en mixité choisie de genre au début de l’année 2023. Cette rencontre pourra notamment traiter des enjeux pratiques d’organisation, des réflexions autour du cishétéropatriarcat, des processus de justice réparatrice et de redevabilité, mais également plus largement aux problèmes du capitalisme et du colonialisme, à l’exclusion, au racisme et au capacitisme qui profitent à ces systèmes. Les camarades intéressées à se joindre à l’organisation d’une telle rencontre nous contacteront à orga-revolutionnaire@riseup.net. Les textes, les questionnements et les esquisses de propositions sur les formes d’organisation s’intéressant spécifiquement aux enjeux de genre et d’inclusion sont aussi les bienvenues.

Considérant que cette assemblée aura lieu après l’assemblée de l’organisation anarchiste en décembre, nous proposons provisoirement deux choses : 1) des groupes de discussion en mixité choisie de genre se tiendront au matin de la deuxième assemblée et 2) lors de l’assemblée, les enjeux et les modes d’organisation en lien avec les dynamiques de genre et d’inclusion qui feront débat ou qui nécessiteront une réflexion plus soutenue seront mis en dépôt et ne seront pas traités avant que les rencontres en mixité choisie le jugent opportun.

En résumé :

  • Il y aura une deuxième assemblée sur l’établissement d’une organisation révolutionnaire anarchiste en décembre 2022 et portera sur la question de la structure.
  • Une assemblée en mixité choisie de genre, sans hommes cis, aura lieu au début de l’année 2023. Contactez-nous pour être du groupe organisateur de l’événement.
  • L’appel de textes et de propositions vise spécifiquement la question de la structure, y compris par rapport aux enjeux de genre et d’inclusion.
  • Pour toute question, information, désir d’implication, précision, une seule adresse : orga-revolutionnaire@riseup.net

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Call for papers : Towards the Creation of an Anarchist Organisation

On October 1st, an assembly of the Montreal revolutionary milieu took place. This meeting followed discussions that were first initiated at the strategic gatherings. Many people had pointed out the limits of our current forms of organisation. Many people highlighted the limits of our current forms of organisation. Since the gatherings did not enable the question to be explored in sufficient depth, a committee was asked to organise a new moment for discussion.

This new meeting was able to agree on several matters. First of all, it is necessary to create an open, public and visible anarchist organisation working for the abolition of the state, the destruction of oppressive systems, namely capitalism, imperialism, racism, colonialism, cisheteropatriarchy and ableism as well as the maintenance of ecosystems. The functions of this organisation would include recruiting and training new activists, producing strategies and theoretical analyses, providing popular education, having a cultural presence in the public sphere, supporting other organisations and amplifying existing struggles, having physical and/or virtual spaces, and establishing a network.

Although these points of agreement clarify some political issues, the assembly did not have time to discuss which structure would be best suited to fulfil these objectives. A second meeting will therefore be dedicated to discussions on structural issues. Furthermore, these objectives are only broad outlines and would benefit from being better defined. In an effort to ensure that our debates are fruitful, we therefore call on all comrades interested by this project to send us in writing the results of their reflections and debates, including questions or proposals to be addressed at the assembly.

As an example, the texts may discuss the following topics

  • the question of membership (who can join, what does membership involve, are there different types of membership);
  • decision-making (what are the decision-making bodies, how are decisions made, on what issues do we want to make decisions, what is the constraining force of decisions)
  • how the political positions of the organisation (anarchism, anti-racism, anti-capacism and others) should be manifested both on the external and on the internal level
  • the code of conduct (should we have one, how can we improve caring and respect in discussion and decision making).

The website will also host suggested texts produced by other groups or organisations on the subject. The next assembly will be held before the holidays. Please contact us for more information. Send your texts and suggestions to orga-revolutionnaire@riseup.net

Moreover, reflections from the first assembly, as well as from strategic gatherings and from different activist circles, have underlined the need and desire for organisational spaces and political discussions in chosen gender mixity, without cis men The follow-up committee therefore calls for a revolutionary feminist assembly, with no cis men, in early 2023. This meeting could include practical organising issues, reflections on cis-heteropatriarchy, processes of restorative justice and accountability, but also more broadly on the problems of capitalism and colonialism, and the exclusion, racism and ableism that benefit these systems. Comrades interested in joining the organisation of such a meeting should contact us at orga-revolutionnaire@riseup.net. Texts, questions and proposals on forms of organisation that specifically address gender and inclusion issues are also welcome.

Considering that this assembly will take place after the anarchist organisation’s assembly in December, we tentatively propose two things: 1) discussion groups without cis men will be held in the morning of the second assembly and 2) at the assembly, issues and modes of organisation linked to gender and inclusion dynamics that raise concerns or require further reflection will be deferred until the meetings in chosen gender mixity feel it is appropriate.

In summary:

  • There will be a second assembly about establishing a revolutionary anarchist organisation in December 2022 and it will focus on the issue of structure.
  • An assembly SANS HOMMES, will be held in early 2023. Please contact us to be part of the organising group for this event.
  • The call for papers and proposals is aimed specifically towards questions related to structure, including issues of gender and inclusion.
  • For any questions, information, interest in getting involved, clarification, there is one address: orga-revolutionnaire@riseup.net

Textes de réflexion pour l’assemblée du 4 décembre

Réflexions sur la nouvelle organisation révolutionnaire anarchiste
Dans leur mouvance et pluralité, les luttes progressistes au soi-disant Québec accueillent souvent des militances anarchistes. En fait, des personnes anarchistes sont largement présentes au sein d’organisations de gauche, par exemple en faisant la permanence d’organisations communautaires ou en étant sur l’exécutif d’association étudiante. Ceci est d’une grande utilité pour le mouvement et permet d’allouer les fonds aux bons endroits. Malheureusement, en utilisant activement la stratégie de se fondre dans la masse, la diffusion des idées anarchistes est souvent reléguée au second en plan en raison de considérations pragmatiques, passant des droits des locataires aux luttes pour les sans-papiers. Il nous faut trouver le moyen de mener ces luttes essentielles, conserver les forces que nous possédons tout en renforçant le mouvement anarchiste. C’est pourquoi nous ne proposons pas une forme de structures définitive. Restons clair-e-s, la nécessité d’une organisation anarchiste publique nous semble indiscutable. Seulement, nous ne cherchons pas à dédoubler les initiatives essentielles de nos camarades. Alors, nous espérons que cette structure pourra servir à faciliter la cohésion du milieu en plus d’accueillir et de former de nouvelles personnes.
D’abord, les différentes organisations existantes réussissent à couvrir une base minimale de lutte et d’événements. Entre les manifestations qu’il faut complémenter d’un discours plus radical (manifestations syndicales, étudiantes, etc.), à celles qui sont directement issues d’une tradition libertaire (15 mars, 1er mai), en passant par des espaces explicitement anarchistes (DIRA, Insoumise, Black Flag) et alliés (l’Achoppe, B7), sans compter la frange insurectionnaliste ou autonomiste du mouvement, il semble important de ne pas ignorer les initiatives existantes et leurs calendriers propres. Idéalement la mise en place d’une organisation supplémentaire ne viendrait pas entrer en compétition, mais permettre de complémenter et de renforcer les liens existants entre ces groupes tout en développant des activités propres visant à rejoindre les populations les plus ignorées par les vagues de luttes. Il faut donc que l’organisation soit capable de se réinventer lorsque souffle une grève étudiante ou d’apporter de nouvelles campagnes dans les périodes où moins de travail venant d’autres organisations se produit.

Nous considérons donc que cette organisation doit nécessairement pouvoir offrir un espace de coordination au milieu. Ceci pourrait prendre la forme d’assemblées anarchistes tenues à fréquence régulière, auxquelles les différents groupes et individus actifs peuvent présenter les luttes et les projets en cours de manière à s’assurer que les plans effectués par l’organisation soient cohérents avec le reste du mouvement. Le but n’est toutefois pas de simplement organiser un mouvement diffus, mais de, premièrement, mieux répondre aux demandes de support et de solidarité et, deuxièmement, mieux saisir les opportunités offertes et les champs qui sont libres pour la lutte lors des différentes saisons. Le but est ainsi de s’assurer d’une action cohérente avec le reste du milieu et d’éviter que les relations soient seulement maintenues par des individus.

 

La nécessité pour notre mouvement de se renforcer, d’accueillir de nouvelles personnes et de les former a été pointée à de nombreuses reprises et semble faire consensus. Bien que la coordination des efforts de lutte prendrait une place importante dans le rôle de l’organisation, il semble beaucoup plus approprié que l’organisation soit constituée d’individus et non un simple réseau de groupes. En effet, bien que certaines organisations persistent dans le temps, nous voyons actuellement plusieurs limites dans l’accueil de nouvelles personnes au sein notre milieu. L’organisation pourrait avoir des comités semi-ouverts, dans lesquels les personnes impliquées peuvent décider d’inclure de nouvelles personnes au besoin, ainsi que des comités ouverts qui seraient annoncés publiquement dans les instances de l’organisation.

 

Puisque le but d’une telle organisation serait de perdurer par delà les hauts et les bas du milieu, il serait intéressant de penser à la possibilité d’un membership assorti d’une cotisation. Dans le passé certaines organisations demandaient 1 % du revenu à partir d’un certain niveau de revenu assurant ainsi l’inclusion des personnes plus démunies. De telles mesures pourraient faciliter la pérennité de l’organisation en cas d’assèchement des sources de financement étudiant.

 

Parallèlement, l’organisation devrait contribuer à la formation et au développement de capacité des nouveaux·elles militant·e·s de deux façons : en créant à la fois du contenu explicitement libertaire et des espaces qui permettent l’interaction avec des pensées révolutionnaires. Ceci répondrait au manque criant d’information accessible et permettrait le transfert des connaissances et des ressources disponibles dans le milieu vers les nouveaux-elles militant-e-s.

 

Il apparaît aussi important de prendre en compte les dynamiques de pouvoir qui peuvent survenir dans de tels espaces. Bien que le fait d’avoir une organisation formelle favorise une reddition de compte entre les organisateur·trice·s, il reste probable que des dynamiques de pouvoir se produisent et il est toujours intéressant de réfléchir à ces mécanismes avant que les problèmes ne surviennent.

 

En somme nous prônons que l’organisation anarchiste se dote d’un membrariat individuel, formel, et adjoint d’une cotisation et que son rôle divise en trois champs d’activité distincts et complémentaires :

 

  • Accueillir et former de nouvelles personnes
  • Offrir un espace de coordination et soutenir le milieu anarchiste
  • Mener ses propres luttes et activités.

 

Towards an open, public organization

This proposal is a conceptual vision of what this organization could be and do, building on the conversations I participated in and heard about during the last meeting on October 1st. I found that there was a surprising amount of consensus and shared understanding in those conversations about how the organization would fit into and contribute to our existing radical organizing context here. Specifically, how by focusing on being public, open, and actively connecting with many different kinds of people, it would contribute to our movement capacity in ways that are currently missing or underprioritized.

Before talking more about a proposed vision for the organization, I think it is important reflect on our current organizational and political context. I can think of a few radical projects and organizations in Montreal that have lasted for many years, have been public facing in various ways, and have to varying degrees recognized the importance of organizing in a way that brings new people into their struggles. Specificially, I’m thinking of Solidarity Across Borders (SAB), Montréal Antifasciste (MAF), and the CLAC. I support and respect all of these organizations, and I also see the limits they hit in terms of relating openly to new people. All three of them have a primary strategic orientation that they focus on the most consistently and forms the center of their work as an organization. There can also be secondary strategic orientations that come up along the way, but the central focus of activity doesn’t really change. Although all of them recognize the importance of connecting outwardly and bringing in new people, and all have worked on doing this to varying degress, this in itself is not their primary focus. Therefore there is a tradeoff that continually has to be balanced between doing the primary work of the organization, and bringing in new people who can then maybe contribute in some way to that work. This kind of tradeoff is exacerbated by the ways in which some parts of the primary work may be sensitive, or higher stakes, and require some degree of confidence that the people getting involved can be trusted in some basic but important ways.

One of the major advantages I see to creating a public anarchist organization is that it can have its primary focus be on connecting with people and making it easier for them to get involved with and relate to our movements. I want this organization to operate in a way that is actively supporting the work of existing organizations, such as SAB, MAF and CLAC, among others, and being able to focus on the kind of specifically outward-facing work that we all know is important, but don’t always have the time or capacity to focus on when there are always more pressing priorities. And I think the organization will be most effective at doing this if it operates in a way that minimizes the kind of security and sensitivity tradeoffs that make it more difficult to organize in an open and social way. Specifically, I think this means that the organization itself should not be a space for the organizing of actions, or other activities that could currently expect to be criminalized by the state. I think this is an important point, and I will elaborate more on it later.

Reflecting on the discussions from the first meeting, I arrive at three main kinds of activity or goals that this organization could focus on to contribute to the existing movement context. In order to make things less abstract, below each of these three categories I list examples of specific projects that they could include. For the most part these examples are not very detailed, and they are primarily intended illustrate some of the possibilities and get get brainstorming started. If any of these examples were actually going to be considered as a real project, they would need to be defined in much more detail.

Amplification, visibility, discourse

 

The organization will not be organizing the actions, but we definitely want to be helping spread the calls of those who are, and when it is helpful to do so, taking public positions in support of those actions. Especially for when actions are happening in the context of broader public discussions, it is significant to have a very supportive but not-directly-involved position from which to actively engage in the discussion in a way that the organizers of the action may either not be able to do for security reasons, or may have other priorities that make the public discourse harder to prioritize.

Examples of projects:
– Organizing widely publicized speaking tours of anarchist speakers from important struggles elsewhere in the world.
– Building intentionally towards wider-reaching communications and mobilization infrastructure.
– Creating ongoing spaces for our own internal discussions about when/how to engage in broader social debates in a timely way.

Openness, welcoming, training

The organization being very publicly visible means that it is more likely to be an early point of contact for people encountering or paying attention to anarchist movement activity in this city. We want to actively encourage further involvement by providing as many clear and inviting paths as possible for people to learn more, provide support, and participate. This could be both through the activities of the organization iself and its directly affiliated projects, and by directing people towards activities, projects and organizations in our context that are looking for people and support. And of course there is a significant amount of knowledge and skills that need to be shared as part of becoming more involved in movement activity, and one of the primary focuses of the organization should be this kind of political education work.

Examples of projects:
– Providing accessible information about regular events and activities people can show up to and get involved: perhaps through support and amplification of the good work already being done by resistancemontreal.org and/or through hosting of an instance of Mobilizon.
– Developing of workshop resources for priority topics for the integration of new people into movement activities.
– Supporting the organizing of regular events that are specifically oriented towards being welcoming to new people, providing spaces for socialization and connection, and providing information that is relevant for getting involved.
– Collecting information and resources that are useful for people to do their own self-organization, and making these broadly accessible.

Sharing, connecting, relations

In addition to bringing new people into movement activity, this organization could also be well-placed to facilitate, build, and maintain political relations within our movement spaces, as well as outside of them with other communities and movements with whom we can share relations of solidarity. This could include initiatives to facilitate and strengthen connections geographically across regions, inter-generationally between older and younger comrades, and socially across many divides, especially the structural lines of race, class, and colonization which are so foundational for the maintenance of domination in our society.

Examples of projects:
– Connecting with supporters/allies in relevant milieus or communities who may be interested in collaborating to organize an event, or host tables of related organizations/distros in their space during one of their events.
– Organizing participatory events that are specifically intended to be relevant across generational lines, and mobilizing for them in both older and younger networks.
– Supporting mutual aid projects that are politically focused on bringing people together along important social lines.
– Organizing support for those facing political repression in our context (and elsewhere), especially when the repression is happening outside of the context of the major events of organizations that will already offer this kind of support. This could perhaps take the form of an Anarchist Black Cross or anti-repression committee.

As discussed above, I think all of these kinds of public and social projects are important, and often on the backburner compared to other priorities. They are also all activities that are currently outside of the scope of plausible criminalization in our context. However, I also want to state the obvious: that organizing of actions should continue to be a central part of our movement activity! It is actually doing things that directly challenge domination that is ultimately going to be one of the biggest motivating factors for people inside and outside of our movements. This is why so many of our projects are currently prioritizing these kinds of actions, and rightly so. It is exactly this necessary prioritization of action that contributes to our current situation in which all of the important kinds of activities that are less compatible with an action-oriented mode of organizing become harder to do and often less prioritized. A public anarchist organization that does not organize actions can give us a way of dealing with this dilemma by opening up an outward-facing political space that directly supports other organizations, projects and networks in our context. This new organization will be better able to focus on the kind of open activities listed above by making different tradeoffs than other projects and not organizing actions.

Personally, I have stronger opinions about the content of the activities of the organization than I do about its organizational form. In general terms, I think that regular assemblies are a good idea. I think there would need to be some core committees that are dealing with the internal logistics of the organization itself (organizing assemblies, finances, admin tasks, etc). Most of the political work of the organization should probably be done by affiliated sub-projects, which could operate with varying degrees of autonomy from the assemblies depending on the nature of their work. It is possible that there are existing projects that may decide to affiliate themselves with the organization. It is also possible that people have ideas and proposals for initiating action-oriented projects that they see relating well to the activities of the organization. In those cases, for all the reasons outlined above, I think it will be best to rely on informal relations to faciliate for this kind of collaboration without formally joining the organization to those action-oriented projects.

Specific proposals:
– Focus on support existing projects and organizations with overlapping politics
– Do not organize actions or other plausibly criminalized activities
– Focus on doing three main kinds of activities:
– Amplification, visibility, discourse
– Openness, welcoming, training
– Sharing, connecting, relations
– Structured around assemblies, internal committees, and affiliated sub-projects.

Un groupe anarchiste à Montréal

L’assemblée du 1er octobre dernier a décidé la création d’une organisation anarchiste. Il est donc temps de poser les bases de cette structure pour qu’elle puisse bientôt participer au renforcement de notre mouvement et des luttes autonomes. En plus de la décision de créer une organisation spécifique, il a été décidé entre autres que son rôle principal sera de recruter et de former de nouveaux et nouvelles militant·e·s, mais aussi de proposer des réflexions tactiques, stratégiques et d’amplifier les luttes. Pour lui permettre de remplir ces tâches au mieux, il me semble que la meilleure structure possible est celle du groupe anarchiste local.

Soyons optimistes et considérons que la quarantaine de personnes présentes à l’assemblée rejoignent cette initiative. La capacité d’action d’un tel nombre de camarades au sein d’un seul groupe serait démultipliée. À n’en pas douter, il est plus aisé de fonctionner avec des groupes de taille réduite, mais cette limitation se ressent dans l’ampleur de nos initiatives et de nos manifestations publiques. Si nous avons la prétention de recruter de nouvelles personnes en nombre suffisant, il va nous falloir apprendre à fonctionner avec des structures plus larges. La tentation serait de diviser cette structure en de multiples groupes et de les fédérer au sein d’une organisation parapluie. Or, ceci risque de poser des problèmes encore plus importants. Tout d’abord, ces subdivisions successives risquent de créer des nécessités bureaucratiques et de coordination collective plus lourdes, alors que nous n’avons même pas commencé à agir ensemble. Ensuite, ces groupes risquent de perpétuer la division du milieu anarchiste en s’organisant par groupes d’ami·e·s ou tendances ; ces structures informelles étant justement un des problèmes pointés lors des rencontres stratégiques. Concentrons plutôt nos forces et tentons de répartir collectivement nos efforts. Pour toutes ces raisons, un groupe unifié me parait être la meilleure solution pour Montréal.

Il est cependant évident qu’un groupe conséquent va devoir se doter de structures internes. Ma proposition est donc d’établir un organisme ayant une certaine unité stratégique (des objectifs communs) et une forte autonomie tactique (les structures décident du meilleur chemin vers ces objectifs). Ainsi, je propose une organisation en trois temps ; Une assemblée trimestrielle, des fronts de lutte et des comités logistiques. Ces trois structures seraient idéalement doublées en internes de formes d’organisation non-mixtes ou en mixité choisie.

Organisation par fronts

Je commencerai par expliquer la raison qui me pousse à proposer cette utilisation de fronts de lutte, et cette terminologie. Il me semble tout d’abord important de véhiculer l’idée que la raison d’être de cette organisation est d’être un groupement de révolutionnaires anarchistes accueillant·e·s, actifs et actives dans les luttes. Utiliser le terme de « front » nous rappelle, à nous et aux nouveaux/nouvelles, que l’organisation est un outil d’intervention et de renforcement de la lutte révolutionnaire. D’autre part, cette terminologie est plus enthousiasmante pour les nouvelles personnes par rapport à la dénomination habituelle de « comités ».

Ensuite, ces fronts ne vont pas s’adresser aux mêmes populations, ni être forcément acteurs des mêmes luttes. J’identifie deux secteurs distincts qui s’adressent à des groupes sociaux différents mais essentiels à notre travail ; les étudiant·e·s (Front activiste) et les classes populaires (Front social). Il est évident que le type de propagande, les modes d’organisations, les formes de luttes etc., ne peuvent raisonnablement pas être les mêmes dans ces deux fronts. Dans le premier cas, un milieu éduqué, facilement politisable, propre à faire de l’agitation et dans l’autre, un milieu prolétarien, aux origines diverses, qui nécessite un travail sur le temps long par des soutiens à ses luttes et des pratiques d’entraide pour être acquis à notre cause.

Ces fronts doivent donc posséder des structures d’action, de communication, de formation et de recrutement indépendantes. Les comités logistiques peuvent fournir le matériel nécessaire, mais l’orientation et le contenu politique du matériel doivent être décidés par les membres du front.

Structure

Les fronts de lutte doivent avoir une large autonomie en termes de tactiques pour les actions, la communication, le recrutement et pour les formations. Le rôle de l’organisation est de fournir une aide technique si nécessaire ; en termes de production de matériel ou de redistribution de fonds par exemple. Cette forte indépendance tactique doit cependant se coordonner au sein d’une vision stratégique commune pour favoriser la synergie entre les fronts.

L’Assemblée trimestrielle est une structure de coordination où tou·te·s les membres peuvent participer à décider de la ligne stratégique de l’organisation. C’est donc avant tout un lieu de discussion et d’entraide, dédié au renforcement de l’efficacité du groupe. C’est aussi le lieu où les comités et les fronts font leurs retours et rendent compte de leur activité. Enfin, pour les projets d’ampleur, ou qui nécessitent d’importantes sommes, c’est le lieu de prise de décision dédié. L’assemblée valide aussi la participation des membres des comités, ces derniers ayant une grande responsabilité, il est important que les camarades aient confiance dans les personnes qui assument ce rôle. En cas d’urgence ou de problème interne majeur, une assemblée d’urgence peut être appelée par un·e membre de l’organisation, si nécessaire.

Les comités suivent les lignes politiques décidées en assemblée et doivent demeurer des structures techniques et logistiques, ils ne doivent pas se substituer au travail des fronts. Ces comités peuvent cependant prendre des décisions selon les prérogatives qui leur sont attribuées.

Dans l’idéal, toutes ces formes organisationelles devraient être redoublées de structures non-mixtes ou en mixité choisie afin que les camarades qui le souhaitent puissent s’organiser de façon autonome et faire entendre leur voix au sein du groupe. Les formes exactes devront évidemment être décidées par les personnes concernées.

Le front activiste

Il faut acter que l’essentiel de nos forces et de nos capacités d’action repose actuellement autour du milieu étudiant. On peut le déplorer ou s’en féliciter, en voir les limites et les avantages, mais les faits sont têtus : nous recrutons essentiellement dans cette catégorie sociale. Or, nous sommes légitimement mal à l’aise avec cet état de fait qui tend à reproduire notre milieu comme un mouvement largement blanc et déconnecté des classes populaires. Cette gêne est compréhensible, mais je pense qu’il est temps d’assumer pleinement que nous avons besoin de cet apport de militant·e·s et de ces ressources financières et logistiques. Il faut donc s’organiser en conséquence pour en tirer le meilleur parti.

Le front étudiant pourrait servir à encourager le lancement des grèves, à la diffusion de la propagande, à coordonner les activités anarchistes et à former les nouvelles générations à travers la ville. Ces camarades ayant généralement plus de temps pourront aussi être en activité dans toutes les luttes menées actuellement par le mouvement, de l’anticolonialisme à l’écologie.

En ayant une organisation qui recrute ouvertement et dont les activités sont dynamiques et utiles aux étudiant·e·s en plus d’ouvrir sur un milieu plus large, nous ne manquerons pas de nous implanter dans de nombreuses écoles et universités. Avec cette mise en place d’un travail spécifique, il est tout à fait imaginable d’avoir une position hégémonique dans ce milieu. Le renforcement de notre présence dans ces hauts lieux de politisation peut nous fournir un apport majeur en nouveaux et nouvelles anarchistes et en ressources diverses. En plus des luttes spécifiques de ce mouvement, il sera d’autant plus facile de venir renforcer les luttes populaires et le travail d’implantation locale par les subventions tirées de ce milieu et l’arrivée de nouvelles personnes.

De plus nous devrions ainsi limiter les départs de militant·e·s, qui quittent nos milieux une fois leurs études terminées. Cette organisation par fronts permet de proposer diverses façons de militer et des niveaux d’implications différents. Schématiquement, les plus jeunes camarades peuvent faire de l’activisme, les camarades qui ne peuvent s’exposer, ont d’autres responsabilités ou limitations, ou sont généralement plus agé·e·s peuvent participer à des activités d’implantation et de luttes sociales essentielles sur le long terme. La participation à ce front n’est évidemment pas réduite à une classe d’âge ou à une catégorie sociale, il s’agit simplement de prendre en conpte une forte tendance de notre milieu.

Le front social

Le pendant de ce qui a été dit au sujet du front étudiant est que nous sommes largement déconnectés des milieux populaires et des populations racisées spécifiquement. S’attaquer à ce problème majeur est un enjeu historique pour le milieu anarchiste occidental et nous peinons à être à la hauteur. Selon moi, les modèles organisationnels les plus prometteurs sont ceux des centres sociaux implantés dans des quartiers populaires. Cette analyse est le fruit de plusieurs constats. Tout d’abord, l’organisation sur le lieu de travail, sans être entièrement dépassée, laisse de côté une large partie du prolétariat (travail domestique, travailleur·euse·s migrant·e·s, personnes au chômage, précaires, etc.). Ensuite, l’expérience de ces centres sociaux en Grèce, Allemagne ou Italie, montre le poids local que peuvent avoir ces structures et leur importance pour la crédibilité du mouvement révolutionnaire.

Le centre social permet, de plus, plusieurs choses qui ont été nommées lors des rencontres stratégiques ; un lieu physique où s’organiser et un ancrage dans les luttes réelles pour l’amélioration des conditions de vie. Ce type de lieu peut être une vitrine extraordinaire pour notre mouvement qu’il est actuellement facile de catégoriser comme déconnecté des réalités sociales. Si le mouvement qui mène des luttes combattives est le même qui organise des soupes populaires, il est plus difficile de décrédibiliser nos propositions. Un lieu de ce genre, ouvertement anarchiste, propre et organisé avec sérieux, serait un outil majeur d’aide aux populations opprimées et un outil de recrutement sans précédent. Le front pourrait bien sûr organiser autre chose que le centre social, selon le quartier d’implantation. On peut très bien imaginer que ce travail fournisse un soutien majeur aux luttes de l’immigration ou du logement, par exemple.

Synergie

La séparation entre deux types de militantisme ne signifie pas que ces deux fronts cessent de se parler ou de collaborer, bien au contraire. L’idéal serait que nombre de camarades s’impliquent dans les deux structures. Mais même si ce n’est pas le cas, il est facile d’imaginer les bénéfices mutuels d’une telle coordination.

Les activistes peuvent participer aux campagnes de collage annonçant les activités du centre social, ou organiser les manifestations de locataires dans le quartier. Ces mêmes camarades peuvent à leur tour bénéficier d’une base d’appui populaire dans un quartier, d’un lieu où s’organiser et organiser des événements en rapports avec leurs luttes.

Ces deux structures ne fonctionnent pas l’une sans l’autre. Le front social a besoin de l’apport en argent et en énergie du milieu activiste. Le milieu activiste a besoin de ses camarades pour avoir des liens avec les milieux populaires et ne pas perdre toute raison d’être.

Les comités

Les comités de travail sont l’armature logistique de l’organisation, mais ne possèdent pas d’autonomie politique. Leur raison d’être est le soutien logistique pour les fronts. Néanmoins, étant donné l’importance des tâches et des responsabilités de ces structures, il faut que leurs membres et la définition des tâches à accomplir soient décidés collectivement par l’assemblée trimestrielle.

Trésorerie

Ce comité est responsable de la coordination des levées de fonds, de la trésorerie, du financement des activités des fronts, et de façon générale de tout qui a trait à l’argent au sein de l’organisation.

Production théorique

Sa fonction est d’organiser des temps de débats et d’autoformation internes à l’organisation pour clarifier nos lignes politiques et notre stratégie d’intervention. Le résultat de ce travail pourra ensuite mis en forme par les responsables pour présenter une position commune ou acter un désaccord et rendre compte des discussions.

Le comité peut aussi se charger de proposer des pistes de réflexions et de travail aux autres camarades. Il évidemment essentiel que les membres de ce comité soient acteurs des luttes. Pour insister sur cette nécessité, le travail de ces camarades doit aussi être d’assurer un suivi des luttes en cours, et de faire des retours à l’organisation.

Le groupe peut aussi exister en appui aux fronts dans la production de matériel théorique en tout genre ; aide à la formation, clarifications idéologiques, tracts, etc. De façon plus générale, ce comité doit se charger de produire de la théorie actuelle et utile aux militant·e·s ainsi que des pistes de réflexion et d’action pour l’organisation et le milieu anarchiste dans son ensemble.

Comité formation

Comme il a été dit, les fronts sont autonomes dans leur recrutement et leur formation. Néanmoins, un certain nombre de points d’accords non-négociables vont devoir être décidés à la création de l’organisation. Il va donc s’agir d’avoir du matériel et des personnes capables de faire ce travail d’éducation pour les nouvelles personnes. Ce travail pourrait par ailleurs tout à fait être réalisé en collaboration avec le comité théorique.

Par ailleurs le rôle du comité sera aussi de produire des formations internes et externes, sur des sujets techniques et théoriques. Des intervenant.es extérieurs pourront évidemment être solicités, il n’est pas attendu que le comité soit omniscient. Charge à lui néanmoins de créer et d’organiser ces espaces.

Gestion des conflits et redevabilité

Il est important qu’une structure de résolution des conflits soit mise en place. En effet, des désaccords et des engueulades vont certainement avoir lieu et il est important que ces problèmes soient pris en compte et résolus collectivement. Il est aussi possible que des cas plus graves de racismes, de sexismes, d’agressions et de violences aient lieu. Il vaut mieux se préparer à l’avance plutôt que d’attendre l’arrivée des problèmes et agir dans l’urgence. Le fonctionnement précis reste à élaborer, mais on pourrait déjà donner comme prérogative à ce comité le travail d’enquête, de suspension, d’éloignement, et de recommandations à l’organisation, en se basant notamment sur les principes de justice réparatrice. Il est évidemment essentiel que ce comité ne soit pas constitué exclusivement de petits bourgeois blancs.

Comité communication

Le groupe est chargé de produire du matériel de propagande sur demande des fronts, basé sur leurs besoins spécifiques. Le comité est aussi responsable de la gestion du site internet, des réseaux sociaux et de la gestion des listes courriel internes. Le groupe se retrouvant ainsi à la croisée des différentes informations, il est aussi chargé de l’organisation des assemblées.

Comité légal

Le comité légal se charge de l’aide aux victimes de la répression pour les membres de l’organisation. Dans la mesure du possible le comité peut aussi essayer de fournir une aide juridique pour toutes les victimes de la guerre sociale et les prisonniers révolutionnaires.

Si les fonds de l’organisation sont suffisants, un fond de défense doit être créé en lien avec la trésorerie, pour prévenir les coups durs et fournir une aide aux luttes anticarcérales. Étant donné les sommes souvents importantes et le travail sur le temps long, un comité permanent permet d’assurer la pérennité du projet. Le temps judiciaire étant généralement très différents des temporalités militantes.

Conclusion

Quelle que soit la décision prise par la future organisation, il me semble important d’insister sur les risques inhérents de voir le groupe se déliter si nous introduisons trop de subdivisions dans notre structure. L’objectif n’est évidemment pas de viser à une quelconque centralisation, mais de permettre un renforcement quantitatif et qualitatif du mouvement anarchiste. Or, pour cela il est nécessaire de concentrer nos forces. Il est temps de se risquer à tenter des formes d’organisations nouvelles et de faire des expérimentations. Étant donné nos forces et notre poids actuel, rien ne coûte d’essayer.

Annexes et réflexions

Plusieurs discussions et débats autour des questions qui suivent n’ont pas été tranchés ou n’ont pas eu le temps d’être élaborées. Ce qui suit est une tentative de donner des précisions et des pistes de réflexion.

Qui est membre du groupe anarchiste ?

La problématique des modes d’appartenance au groupe est une question importante pour toute organisation politique structurée, mais aussi pour tout rassemblement soucieux de sa sécurité et de son orientation politique. Il semble donc essentiel de savoir qui appartient ou non à l’organisation pour limiter les risques. Pour ce faire il faut que des camarades puissent tenir à jour des listes de membres. Il est évidemment possible d’utiliser un nom de guerre, mais ce nom doit pouvoir être associé à la personne correspondante.

Dans l’optique de ne pas reposer uniquement sur les sources de financement étudiant, le paiement d’une cotisation abordable et modulée selon les situations individuelles pourrait être un moyen de lever des fonds de façon autonome. Cette cotisation est aussi une bonne façon de savoir qui est un membre actif ou un simple sympathisant de l’organisation. Un des avantages du membre actif de l’organisation étant la participation aux mécanismes de prises de décision, être à jour de cotisation pourrait être un des minima exigé en plus de l’adhésion aux principes de base de l’organisation.

Comment augmenter la présence de personnes racisées dans nos milieux ?

Il est important de questionner la sous représentation de minorités racisées et autochtones dans nos milieux. Cependant, il est aussi important de ne pas faire de ce problème une condition sine qua non de l’existence de l’organisation. En effet, l’alliance avec des groupes racisés ou l’intégration de personnes de ces communautés dans nos milieux ne peut se faire efficacement en nombre conséquent sans l’existence préalable d’un groupe structuré et public.

Il s’agit de ne pas oublier que les communautés et les groupes racisés ont leur propre autonomie politique. Notre rôle ne devrait pas forcément être de chercher à recruter en leur sein. Nous devons, bien sûr, créer un cadre favorable pour que cette implication soit possible, mais la priorité est de construire une force d’opposition et de proposition crédible pour ces personnes. L’engagement sans faille d’une organisation politique en appui des luttes et de la défense de l’autonomie des opprimées est le meilleur moyen de convaincre des gens de nous rejoindre.

Ce ne serait pas mieux et plus simple de réunir les groupes qui existent déjà ?

Le milieu anarchiste possède déjà des groupes informels, des initiatives alliées  et des structures amies ou proches de nos mouvements. La création d’une organisation anarchiste ne devrait-elle pas servir avant tout à rassembler ces initiatives plutôt que d’exister séparément ? Cette question revient chez plusieurs camarades bien intentionné·e·s vis à vis de l’organisation et la question mérite en effet d’être posée.

Tout d’abord, il faut rappeler que le problème principal qui est nommé depuis le rassemblement stratégique est notre difficulté à renforcer le mouvement, à accueillir et à former de nouvelles personnes. Une organisation qui se contenterait d’être un groupe parapluie pour les initiatives libertaires ou apparentées ne résoudrait pas ce problème central. En effet, la plupart de nos groupes ne sont pas constitués de façon à accueillir facilement de nouveaux et nouvelles camarades et sont encore moins capables de les former.

Ensuite, ces groupes et initiatives n’ont pas nécessairement le temps ou l’envie de se consacrer à ce qui représente une importante quantité de travail si on veut le faire efficacement. Le simple travail de coordination entre les différents groupes risquerait d’ailleurs d’être une activité à plein temps.

Enfin, l’objectif principal doit être d’accueillir de nouvelles personnes. Cette forme d’organisation ne permet pas de dépasser les limites actuelles de notre mouvement, en plus d’être un travail chronophage. Il est urgent de faire entrer de nouvelles énergies et de nouvelles idées plutôt que de tenter de convaincre une multitude de camarades qui ont des habitudes et des pratiques établies de longue date.

Quels sont les objectifs du front activiste ?

Le front activiste, selon nos conceptions, est ce qui se rapproche le plus de nos pratiques actuelles, avec un certain nombre de nouveautés organisationnelles. Le front devrait avoir pour priorité d’étendre son influence là où il nous est le plus facile de le faire : le milieu étudiant. C’est là d’où proviennent déjà l’essentiel de nos militants et de nos sources de financement. La proposition consiste néanmoins à systématiser cette approche et à proposer une structure d’organisation aux militant·e·s étudiant·e·s. En ayant une présence publique dans les cégeps et universités, nous pourrions bénéficier d’un accès plus systématique à tout ce que nous pouvons arracher à ces institutions (locaux permanents, réservations de salles, évènements publics, financements etc).

Ce front va donc devoir se doter d’une forte structure de recrutement car c’est vraisemblablement par lui que l’essentiel des nouvelles personnes militantes vont continuer à arriver pour une période indeterminée. De même pour l’essentiel du financement de l’organisation dont va dépendre une grande partie de l’organisation. En dehors de ces deux nécessités logistiques majeures, le front devra aussi être le fer de lance des revendications étudiantes, ou au moins être un acteur majeur et une force de proposition en soutien aux luttes du milieu.

Cette nécessité activiste est à la fois pratique et politique : pour être une force politique crédible nous devons être capable de convaincre par la pratique et l’engagement de nos camarades. Trop souvent la quantité d’énergie dépensée dans ce milieu par nos ami·e·s ne permet qu’un renforcement relatif du mouvement révolutionnaire. Le manque d’opportunités organisationelles pour les personnes intéressées renforce le fait que nous perdions les militant·e·s qui finissent leurs études sans une idée claire d’où s’organiser après ces années formatrices.

Le front n’est cependant en rien tenu de réduire son activité à des sujets purement étudiants. Le mouvement écologiste et le soutien aux luttes autochtones ont prouvé qu’il existait un intérêt pour ces formes d’implication. Il est tout aussi possible de mobiliser sur ces questions, de fournir une cohérence entre les différents secteurs de lutte et de coordonner nos frappes. Ajoutons que les étudiant·e·s ont généralement le temps et l’énergie nécessaire pour être fortement actifs politiquement. Il faut éviter que nos camarades dépensent leurs énergies dans des luttes réformistes et sans perspectives révolutionnaires.

Quels sont les objectifs du Front social ?

Les objectifs de ce front correspondent à la réelle réorientation stratégique nécessaire au milieu anarchiste. L’objectif est ici de sortir de nos ghettos militants étudiants pour répandre nos idées et pratiques dans le reste de la population, auprès de « monsieur et madame Tout-le-monde », et en premier lieu chez les habitant·e·s des quartiers populaires. Les méthodes de luttes et les pratiques ne pourront donc pas toujours être les mêmes que celles du front activiste.

Pour nous, le point névralgique de ce front doit être une activité de territorialisation de notre action politique : un centre social, ouvert sur le quartier. Il est en effet nécessaire de développer nos propres activités politiques, d’éducation ou de solidarité en tant qu’anarchistes et à visage découvert pour espérer renouer les liens avec le reste de la population. Notre déconnnexion actuelle des classes populaires est une menace mortelle pour tout·e anarchiste qui essaye encore de penser la révolution. Par des soupes populaires, des luttes sur le logement, contre la vie chère, pour plus de démocratie locale, etc., nous pouvons espérer renouer avec ce qui faisait autrefois la force et la crédibilité de notre mouvement : sa base sociale.

Il ne s’agit pas de dire que ces activités ne sont pas déjà menées par des camarades, bien au contraire. Le lectorat averti aura immédiatement en tête diverses initiatives actuellement en cours à l’heure où nous écrivons ces lignes. Et c’est bien là le problème, ces activités menées globalement par des militant·e·s anarchistes ne sont que rarement identifiées comme telles et n’orientent presque personne vers l’engagement au sein de notre mouvement. Nous proposons de transformer l’essai en tirant pleinement parti de tout ce travail de terrain.

Une organisation anarchiste implantée localement, dans le quotidien de la population, ne peut pas échouer à se renforcer et à se diversifier. Il faut ici revenir sur l’importance cruciale d’un lieu d’organisation, et dans l’idéal, d’un ou de plusieurs centres sociaux. Cette forme d’organisation politique permet une forme d’implication et de défense des groupes opprimés qui ne se limite pas aux formes salariales de l’exploitation, tout en permettant une ouverture vers du travail purement solidaire, de l’éducation populaire, des initiatives culturelles et de sociabilité populaire.

Seulement quand nous orienterons nos activités vers les besoins des populations locales pourrons-nous espérer sortir des cadres établis où notre mouvement survit actuellement.

Comment s’articulent le front social et le front activiste ?

Les deux structures ne peuvent exister de façon indépendante et sont pensées pour se renforcer mutuellement. Il est donc nécessaire que chaque camarade ait à coeur de faciliter et de soutenir l’activité de l’autre, même si tout le monde n’aura vraisemblablement pas le temps ou l’envie de participer aux deux.

Les bienfaits principaux du front activiste ont déjà été nommés ; nouveaux et nouvelles anarchistes motivées et financement. Le front social de son côté fournit un lieu d’organisation durable et permet l’implantation de nos idées et pratiques dans la population.

L’assemblée générale devrait être une structure suffisante pour permettre à tout le monde de s’entendre et pour que le soutien des camarades à l’autre front se fasse autant que possible. Les deux structures pouvant, au besoin, avoir des spécificités organisationnelles et politiques, il est important qu’une forte vitalité politique, de nombreuses discussions et des activités sociales soient favorisées au sein de l’organisation pour permettre de renforcer la cohésion du groupe. En dehors de ça, il ne semble pas excessif d’attendre une solidarité entre camarades anarchistes et que les inévitables problèmes soient pris en charge par les structures prévues à cet effet.

Propositions :

Création d’un groupe anarchiste montréalais autonome

Le mode d’organisation du groupe se fait par assemblées générales régulières

Le groupe se structure en deux fronts de lutte : un front social et un front activiste.

Le front social vise à soutenir les luttes des opprimées à travers des activités de solidarité et son implication dans la lutte de classe.

Le front activiste est chargé des activités d’agitation et s’oriente notamment vers le milieu étudiant.

Des comités communs assurent la gestion collective de l’organisation en dehors des AG.

Le groupe anarchiste pourra se doter de structures en non-mixité mais attendra la réunion prévue par ces camarades pour ne pas empiéter sur leurs prises de décision.

Réflexions pour l'organisation révolutionnaire
J’aimerais tout d’abord souligner que le travail que nous avons entamé et dans lequel on semble s’engager est d’une grande importance pour augmenter la puissance révolutionnaire au soi-disant Québec. Il me semble en ce sens important de garder à l’esprit la vision de l’« organisation comme processus structurant plutôt que comme forme établie » (Correspondances Allemandes). Les bases organisationnelles que nous posons doivent donc se comprendre comme un moment dans le mouvement plus long d’organisation des forces révolutionnaires au soi-disant Québec. Ainsi, j’ai confiance que les décisions qui émergeront, même si elles ne vont pas ultimement dans le sens que je souhaite, sont celles qui sont nécessaires à ce stade-ci du processus qui s’entame à Tiohti:áke. Ceci étant dit, je pense qu’il est tout de même nécessaire que les différentes voix des camarades soient entendues dans la délibération, et ce de façon respectueuse (bon, ça dépend c’est quoi qui est dit et comment c’est sûr, mais vous voyez ce que je veux dire). En ce sens, j’inviterais les camarades qui sentent que leurs positions sont minoritaires à tout de même les nommer. En plus de pousser à ce que les positions majoritaires soient défendues et argumentées (ce qui n’est évidemment pas nuisible pour une organisation publique), l’articulation de positions minoritaires permet de renforcer la légitimité intra-organisationnelle des positions ultérieurement adoptées (pouvant prendre la forme de synthèse ou non), le tout en consolidant l’esprit de respect et de franchise camarades que l’on se doit.

Je voudrais maintenant adresser la question de la place que l’anarchisme en tant que notion explicite devrait prendre au sein de l’organisation. Nous avons décidé à la dernière rencontre large que la potentielle organisation sera anarchiste. Cependant, nous avons également décidé d’autres orientations politiques, soit que l’organisation œuvrera à l’abolition de l’État, à la destruction du capitalisme, de l’impérialisme, du racisme, du colonialisme, du cishétéropatriarcat et du capacitisme, ainsi qu’au respect des écosystèmes. Alors, malgré le fait que le comité de suivi ait nommé la deuxième rencontre « Vers la création d’une organisation anarchiste », techniquement, à ce stade-ci, il n’y a pas, d’après ma compréhension, de priorisation du principe anarchiste par rapport aux autres. Je pense que référer explicitement à l’anarchisme doit se faire lorsqu’on décrit les principes de l’organisation (par exemple, dans une section à cet effet dans le site web, lorsqu’on se présente à d’autres organisations pour faire des coalitions, etc.). Néanmoins, je suggère que l’anarchisme ne soit pas l’identité explicite principale de l’organisation, particulièrement dans le titre de celle-ci. Je pense que cela est important pour sortir d’une dynamique de scène et de repli et pour grandir en nombre. Ce qui devrait nous intéresser davantage que l’étiquette ce sont les positions derrière celle-ci, notamment le refus et l’opposition frontale envers l’État et envers toute forme de domination, exploitation et oppression et la défense de l’autonomie et l’autogestion. Vous comme moi savons également que l’histoire de l’anarchisme ou des anarchistes n’est pas exempte d’oppressions (à la fois de façon très explicite [pensons à Proudhon ou à d’autres soi-disant anarchistes mainstream actuels], mais aussi de façon plus subtile). D’où la nécessité de nommer les systèmes d’exploitation et d’oppression auxquels on s’oppose (comme on l’a fait). Il sera donc toujours important de continuer à les nommer et de grâce pas à travers la formule « liste d’épicerie » qui jette du discrédit sur l’importance de ces axes de lutte (bien que je comprends que ce ne soit pas l’intention de personnes ayant prononcé cette expression).

Se pose donc la question de la structure organisationnelle qui serait la plus à même de refléter nos positions politiques et servir nos objectifs efficacement.

Tout d’abord, je pense qu’il serait bénéfique d’avoir des assemblées (trimestrielles pourquoi pas) où ce sont des personnes à titre individuel qui participent à la prise de décision. Autrement dit, je ne pense pas qu’on devrait créer une fédération où les membres sont des groupes (existants ou à venir). Voir les textes « Un groupe anarchiste à Montréal » et « Un groupe anarchiste autonome à Montréal » qui expliquent pourquoi cela ne serait pas une bonne idée — du moins dans le contexte actuel. Ceci n’implique pas que les groupes déjà existants n’auront pas de place ou de voix dans l’organisation. Au contraire, il est important pour l’organisation « to operate in a way that is actively supporting the work of existing organizations, such as SAB, MAF and CLAC » (Towards an open, public organization). Que la prise de décision se fasse à titre individuel n’exclut pas que les groupes puissent soumettre des textes de réflexion/propositions (par exemple, avant la tenue d’une assemblée). Ou encore qu’il y ait des comités de l’organisation qui décident de fonctionner d’une façon où les membres dudit comité représentent des groupes en particulier (par exemple, un comité « coordination entre les différents groupes »). Bref, je pense que l’assemblée est une instance nécessaire pour qu’on réfléchisse des lignes stratégiques à adopter, pour nommer des besoins qui ne sont pas répondus et pour la redevabilité des comités.

Bien que je pense que la réflexion et production théoriques soient des importantes composantes de la lutte (et en ce sens j’approuve fortement l’idée d’un comité spécifique à cet effet), je ne pense pas que l’assemblée devrait passer beaucoup de temps à définir des positions théoriques (du moins pas dans les premières années de son existence). Il est davantage convenable d’arriver à des accords stratégiques étant donné les divergences théoriques entre nous.

Concernant les comités, je pense qu’ils devraient jouir d’une certaine autonomie. Je ne pense pas a priori qu’il faille adopter tous les membres du comité dans l’assemblée. Aussi, je n’ai pas encore d’idées fixes sur le nombre de comités et les thèmes de ceux-ci et je pense qu’il faudra garder une certaine flexibilité par rapport à cela.

Finalement, l’idée de deux fronts proposés dans le texte « Un groupe anarchiste à Montréal » m’a suscité quelques réserves, inquiétudes et réflexions que je me permets d’adresser ici. Je comprends que le « public cible » de deux fronts proposés n’est pas le même et nos actions doivent s’ajuster en conséquence. Lors de la dernière rencontre, le groupe Alliance avait d’ailleurs souligné qu’il y avait des différences dans le type d’alliance à construire avec des acteurs comme les syndicats, groupes communautaires, associations étudiantes d’une part, et avec des groupes et communautés avec qui on est davantage dans une posture de solidarité comme les personnes racisées et noires et les communautés autochtones, les ouvri.ère.s ou encore les personnes détenues. (Bien sûr, certain.e.s de nous appartiennent ou ont appartenu à ces classes, mais l’organisation en soi est pas ouvrière racisée mettons.) Par contre, lors de la discussion, il a été amené que finalement, les différences ne sont peut-être pas si grandes et que d’autres facteurs vont influencer également le type d’alliance à construire. Les nuances et complexités de ces réalités ont amené le groupe à articuler la proposition suivante : « Une organisation devrait être capable de construire différents types d’alliances que ce soit au niveau de la temporalité (long terme, dans le cadre d’un mouvement ou de façon sporadique), au niveau de l’espace (soit localement ou à distance [ROC ou à l’international]) ainsi qu’au niveau des acteurs et milieux impliqués (communautés autochtones, communautés noires et racisées, milieux syndical, communautaire et étudiant, etc.) ; le type d’alliance pouvant être notamment influencé par le niveau d’affinité politique avec le groupe en question ».

Je pense que cette proposition intérimaire reflète que nos liens avec d’autres milieux, d’autres communautés et d’autres luttes sont complexes et doivent encore être étudiés et ne peuvent pas se réduire à un seul facteur. Ainsi, je pense que la proposition de faire deux fronts, un visant les étudiant.e.s (« facilement politisable[s] » — et donc « activiste »), et l’autre visant les milieux populaires et personnes racisées (donc « social ») ne rend pas justice à cette complexité. Par exemple, les groupes universitaires de solidarité palestinienne, principalement investis par des personnes racisées, tomberaient où ? Je pense que cette division de deux fronts permettrait la continuation d’une logique où on considère que les camarades d’extrême gauche sont blancs et les personnes racisées ou prolétaires sont celles qu’on aide. Il y a des groupes de personnes racisées avec qui on est proches politiquement et d’autres avec lesquels on l’est moins. Je pense que notre structure doit être suffisamment flexible pour répondre adéquatement à cela. Cela étant dit, je suis d’accord avec beaucoup d’idées proposées dans le texte (par exemple, les centres sociaux, les soupes populaires, etc.). Mon problème est vraiment avec la division binaire et les termes associés.

 

 

Assemblée du 1er octobre 2022

Procès-verbal de la rencontre du 1er octobre

Lire le procès-verbal
Procès-verbal de la rencontre en grand groupe

On ouvre l’assemblée (14h10) par des résumés des discussions et propositions issues des différents sous-comités de l’avant-midi (Élargissement, Alliances, Structures, Principes).

Les comptes-rendus des discussions des différents sous-groupes sont disponibles dans un autre document sur le site web.

On procède ensuite à aborder les questions semblant faire consensus en se gardant les questions moins consensuelles pour la fin et/ou une autre rencontre: 

-Que la potentielle organisation soit ouverte, publique et visible.

Adopté à majorité

-Que la potentielle organisation soit anarchiste.

Adopté à majorité

-Que la potentielle organisation oeuvre à l’abolition de l’État, à la destruction du capitalisme, de l’impérialisme, du racisme, du colonialisme, du cishétéropatriarcat et du capacitisme, ainsi qu’au respect des écosystèmes.

Adopté à majorité

-Que la potentielle organisation soit ancrée dans les luttes réelles pour l’amélioration des conditions de vies des personnes opprimées et exploitées.

Adopté à majorité

-Que la potentielle organisation ait comme fonctions de:

Réseautage

Rectruement et formation

Stratégies et analyses théoriques

Éducation populaire

Présence culturelle et sur la place publique

Appuyer les autres organisations et amplifier les luttes

     Avoir des espaces physiques et/ou virtuels

Adopté à majorité

 

Aide mutuelle

Mis en dépôt

-Que l’on procède à un appel de textes sur la forme et structure de la future organisation (fédération, organisation, réseau, etc.) afin de préparer les débats pour la prochaine rencontre. Que les gens soient invités à faire parvenir des propositions sur ces questions.

Adopté à majorité

-Que l’on inclut dans l’appel de textes une invitation à réfléchir une forme de code de conduite.

Adopté à majorité

-Que l’on prenne un moment en petits groupes lors de la prochaine rencontre afin de réfléchir à des moyens pour avoir des discussions en grands groupes qui soient plus bienveillantes et à réfléchir sur la manière individuellement de mieux participer aux discussions.

Adopté à majorité

-Que la prochaine rencontre ait lieu en décembre d’ici les sois disantes fêtes. La date sera déterminée par le comité de suivi.

Adopté à majorité

-Les personnes intéressées à se présenter comme relève au comité de suivi se manifestent maintenant. Elles seront vérifiées par le comité de suivi et le rejoindront.

Adopté à majorité

La rencontre est levée à 16h40

Résumé des groupes de discussion thématiques

Groupe de discussion autour de la notion d'alliances
Le groupe est arrivé au consensus autour des propositions suivantes:

  • Une organisation devrait être ancrée dans les luttes réelles pour l’amélioration des conditions de vie de personnes opprimées et exploitées par le capitalisme, le colonialisme, l’impérialisme, le racisme, le cishétéropatriarcat et le capacitisme. 
  • Une organisation devrait être capable de construire différents types d’alliances que ce soit au niveau de la temporalité (long terme, dans le cadre d’un mouvement ou de façon sporadique), au niveau de l’espace (soit localement ou à distance (ROC ou à l’international)) ainsi qu’au niveau des acteurs et milieux impliqués (communautés autochtones, communautés noires et racisées, milieux syndical, communautaire et étudiant, etc.); le type d’alliance pouvant être notamment influencé par le niveau d’affinité politique avec le groupe en question. 
  • Que l’on soit transparent·e·s dans nos alliances en ce qui concerne qui on est (et donc que l’on se présente avec une définition claire) bien qu’on reste ouvert·e·s à être transformé·e·s par les communautés avec lesquelles on s’allie. 
  • Que l’un des rôles de l’organisation soit la transmission des connaissances des luttes en solidarité avec d’autres communautés, que ce soit au niveau de l’histoire, des structures des communautés (par ex. structures des communautés et nations autochtones), au niveau culturel ainsi qu’au niveau des expériences concrètes et du savoir-faire sur le terrain.

Le groupe a aussi soulevé les préoccupations suivantes :

  • Discussion sur les différences et similitudes entre les alliances avec des acteurs comme les syndicats, groupes communautaires, associations étudiantes d’une part, et avec des groupes/ communautés avec qui on est davantage dans une posture de solidarité comme les personnes racisées et noires et communautés autochtones.
  • Nous ne sommes pas les (seul·e·s) sujets révolutionnaires.
  • Importance de ne pas juste se centrer sur la lutte des classes.
  • Importance d’appuyer les luttes anticoloniales et luttes pour la défense du territoire.
  • Importance d’être en solidarité avec les personnes détenues.
  • Importance d’être en solidarité/lutte avec les ouvrier·ère·s
  • Importance d’être en lutte avec les communautés LGBTQ+.
  • Adresser les dynamiques oppressives à l’intérieur de l’organisation doit être une priorité – cela sape le potentiel de puissance.
  • Les communautés autochtones, racisées et noires ne sont pas des groupes monolithiques. Importance d’embrasser la complexité des groupes/ communautés (et donc de développer nos connaissances sur les communautés / groupes).
  • Importance de l’étude et analyse des communautés et groupes / augmenter notre compréhension. S’auto-instruire, faire perdurer les connaissances dans le temps, pour ne pas repartir à zéro à chaque fois. Formations à l’interne pour augmenter nos connaissances collectives. Cela peut inclure notamment des cours de langues (bref, des connaissances au niveau culturel), mais également des choses pratiques comme « comment être un bon camarade allié dans un blocage autochtone » (c’est aussi à nous de gérer nos camarades). Compilation des informations et chaîne des savoirs.
  • Discussion sur le fait de ne pas être dans une logique d’instrumentalisation des communautés opprimées. Nuance à apporter avec le mot « stratégique » – veut-on juste aider un groupe opprimée si cela est stratégique pour nos buts révolutionnaires?
  • Discussion – pourquoi s’allier ? S’allier ce n’est pas de la charité. Cela ne doit pas se faire par culpabilité. Nous faisons ça parce qu’on croit au projet politique des personnes opprimées en lutte. Nous faisons ça parce qu’améliorer la vie des gens est un de nos buts.
  • Certaines alliances doivent se réfléchir à long terme. Lorsqu’un mouvement démarre et qu’il n’y a pas eu de contact au préalable, c’est parfois trop tard. Il faut donc un intérêt préalable sur comment ça se passe pour ces communautés. Il faut un intérêt sincère.
  • Ne pas être juste dans les paroles, mais en situation, dans le mouvement réel, concrètement dans les lieux.
  • L’intérêt réel et sincère implique l’ouverture à se laisser transformer par les communautés et groupes avec lesquels on s’allie.
  • Discussion sur l’importance de créer des relations avec les groupes / communautés locales. Mais aussi importance de voir ce qui se passe d’important ailleurs, ça peut avoir des résonances aussi localement.
  • Les connaissances qu’on compile, acquiert, consolide, bâtit, nous permettent de traverser des moments de faible intensité, nous permettent de durer dans le temps : 1) en dehors de moments de luttes et 2) on peut perdurer et exister à travers une crise (ex. COVID). Ça permet une flexibilité pour s’adapter au contexte et une capacité augmentée pour une réponse rapide.
Groupe de discussion autour des enjeux liés à l'élargissement du mouvement
Le groupe s’est penché sur les caractéristiques d’une organisation permettant l’élargissement du mouvement en remarquant qu’il faudrait :

  • que ce soit une organisation basée sur un principe d’ouverture et d’inclusivité, qu’on pourrait appeler de type above ground.
  • qu’elle ait un caractère public et soit reconnaissable.
  • que cette organisation n’organise pas d’activités criminalisables.
  • que cette organisation soit basée sur une affinité politique commune (pas sur une identité commune).
  • que son action soit adaptée aux contextes locaux.

Le groupe a souligné q’une potentielle organisation devrait avoir une présence dans des lieux qui existent déjà ainsi que dans les médias et les espaces virtuels.

Le groupe a relevé un certain nombre de buts de cette organisation, à savoir :

  • qu’elle permette d’offrir un point d’entrée à de futur·e·s militant·e·s.
  • qu’elle fasse de l’éducation politique.
  • qu’elle ait une présence culturelle.
  • qu’elle participe aux conversations publiques (ex : réseaux sociaux, médias).
  • qu’elle diffuse des idées politiques et des outils d’organisation.
  • qu’elle amplifie et appuie les luttes existantes.
  • qu’elle appuie le travail d’autres organisations.
  • qu’elle permette une constance dans le temps et une présence continue, pensée dans le temps long.
  • qu’elle soit complémentaire au travail d’autres organisations, qu’on évite de faire du travail qui est déjà fait par d’autres groupes.

Une certaine tension quant à savoir s’il s’agirait d’un outil de coordination des luttes en cours s’est fait sentir.

Le groupe a relevé qu’une partie du public cible d’une organisation est composée d’ancien·ne·s militant·e·s, de la jeunesse et des gens isolés en région.

Enfin, concernant de potentiels moyens d’action, le groupe a identifié qu’il serait pertinent de :

  • diffuser des textes.
  • tenir des conférences mensuelles (sur les imaginaires de lutte).
  • créer des événements culturels et funs.
  • donner des camps de formation.
  • créer des rassemblements.
  • offrir des ateliers sur différents sujets pratiques et compétences (skills).
  • permettre la diffusion d’outils d’organisation.
  • pouvoir assurer une présence dans les médias.

 

Groupe de discussion sur les formes d'organisation
Le groupe a identifié plusieurs obstacles à la mise sur pied d’une potentielle organisation :

  • la potentielle répression et les niveaux de sécurité entre organisation formelle et informelle; les enjeux soulevés par un travail politique public.
  • la difficulté de donner une image de puissance sans hiérarchiel; l’intégration et le travail en commun de plusieurs personnes; la compétition entre les groupes au sujet de nouvelles personnes; les pratiques d’accueil.
  • les disponibilités et les difficultés de participation et d’organisation (par exemple : travail, enfants, contraintes budgétaires, contraintes liées à l’âge), mais aussi l’énergie nécessaire.
  • la tension entre l’absence de lutte à long terme avec la prolifération de luttes spécifiques lancées de manière défensive.
  • la tension entre l’action immédiate et directe et l’action à long terme de manière large; la diversité des tactiques qui n’est pas mise en pratique; la tension entre les groupes en lien avec les tactiques; le manque d’explicitation des divergences et des convergences; le manque de vision commune sur les priorités.
  • la tension entre une organisation large et les formes d’organisation affinitaire; la tendance à une organisation informelle plutôt qu’à une organisation large; le manque d’adhésion à la structure puisque les décisions sont prises de manière informelle.
  • la gestion de conflits personnels et politiques; les rapports de pouvoir; les rapports de genre, de domination et d’exclusion; les types de militance; les capacités individuelles à pouvoir se développer; l’intégration des expériences des personnes marginalisées; les obstacles systémiques.
  • le manque de partage des informations sur ce qui se passe; le manque de ressources et d’énergie; le manque de lieu physique.
  • les limites inhérentes à l’horizontalité.

 

Le groupe a aussi identifié des aspirations, parmi lesquelles :

  • une organisation pour l’entraide et la vie quotidienne; la possibilité de vivre et de faire autrement; des transformations micro qui permettent la cohabitation de plusieurs types de communautés; la nécessité de rencontres fréquentes; la formation de personnes accompagnatrices; la nécessité de favoriser le développement politique grâce à des tâches stimulantes; la formation pour mieux comprendre la révolte; l’établissement de relations de confiance et de camaraderie; l’établissement de lieux de rencontre ouverts à tous·tes, comme les centres sociaux.
  • la lucidité à être dans l’ouverture, à aider aux niveaux des enjeux d’anxiété
  • les réflexions autour de l’autonomie politique, des moyens d’être ensemble, de prendre position collectivement, des différents modèles d’organisation.
  • la prise en charge de différents types d’activités : vie quotidienne, manifestations,
  • des ponts avec des luttes et des groupes sans culture révolutionnaire; les enjeux de légalité des luttes.Le groupe a travaillé à identifier plusieurs dizaines d’expériences et d’enjeux qui suscitaient de l’enthousiasme politique et qui pourraient alimenter des formes d’organisation.
Groupe de discussion sur la notion de structure
Le groupe a identifié une question fondamentale : comment dépasse-t-on ce qui existe déjà et comment dépasse-t-on notre manque de ressources (matérielles, énergie, temps)? Le réseautage ressemble à ce qui existe déja, alors qu’une nouvelle organisation est en contradiction avec le manque de ressources.

Le groupe s’est demandé à quels besoins doit répondre cette structure :

  • aux besoins de base, répartis en trois pôles : production, reproduction, défense.
  • aux lacunes et aux besoins des projets, des groupes et des lieux déjà existants.
  • à la nécessité de saisir un moment, de mettre en place une nouvelle vision du monde et la création d’alternatives.
  • à la coordination : réseautage, partage de ressources, échanges formels et informels, aux enjeux synthésistes et plateformistes.
  • à la mobilisation publique et au recrutement : intégration, accueil, redirection, formation, connecter les gens aux luttes, inclure les partisan·e·s, rétention, sécurité et solidarité.

Le groupe s’est demandé par où commencer :

  • La communication et le recrutement pour former la base de l’organisation:
    • Rassembler les gens, voir leurs besoins et ce qui émerge.
    • Comment amener les gens à sortir de leur cercle organisationnel actuel?
    • Quels sont nos besoins collectifs partagés?; quels sont les éléments minimaux consensuels?
  • Avoir un local parmi les lieux qui existent déjà.
  • Que ferait cette organisation dans les premières années?
  • Qu’est ce qui nous parle dans cette idée? (Frustration, lacunes, besoins)
  • Partir de ce qui existe déjà: plusieurs groupes +- formels qui ont une façon majoritairement informelle de s’organiser. Cette structure ne les remplacerait pas mais leur permettrait de mieux se coordonner, pourrait les assister.
  • Personnes et énergies requises: est ce que cette structure va nous donner une nouvelle énergie, en libérant notre temps et nos énergies pour les mettre ailleurs, par exemple?
  • Quel niveau de complexité aura cette structure?
    • Pas nécessairement une structure complexe au début.
    • Nous avons besoin d’une structure qui ferait qu’on travaillerait plus ensemble comme groupes militants : une structure de négociation, coordination sans instance décisionnelle, répond aux besoins de recrutement et de protection mais ne répond pas au besoin d’ouverture à d’autres milieux.
    • Partir simplement: site internet, petites rencontres, formaliser les nébuleuses.

Le groupe a également identifié des tensions à propos de:

  • Féderer versus coordonner/réseauter des groupes autonomes (subsumer vs réseauter)
  • Soutenir du pouvoir / subsistance et protection
  • Structure décisionnelle ou non-décisionnelle; dans cette tension il faut différencier, dans le pouvoir de décision, le power to vs le power over. Il faut éviter la tyrannie de la non-structure, on ne veut pas poursuive dans l’informalité, mais on veut une structure qui peut prendre des décisions.
  • Regroupement de groupes vs regroupement d’individus.
  • Appartenance à nos groupes vs appartenance à l’organisation.
  • Les personnes qui ont le plus besoin de cette organisation sont les personnes qui ont le moins de temps et d’énergie pour s’y impliquer.

De là a émergé la proposition qu’il doit exister une organisation anarchiste publique avec une fonction d’organisation et de réseautage et recrutement, et une fonction de stratégie et réflexion politique.

Textes de réflexion de la rencontre du 1er octobre

La jeune génération et le nouveau projet militant
Si on constate présentement dans les réseaux radicaux montréalais une démobilisation des actions et des membres, ainsi qu’une désorganisation des structures démocratiques qui tiennent les différents groupes en place, c’est majoritairement par un manque de transmission des savoirs, de tactiques et de valeurs entre nos prédécesseurs anarchistes, appelons-les affectueusement la « vieille-garde », et la nouvelle génération de jeunes adultes radicaux de gauches. La COVID-19 ayant sans doute aidée à creuser ce clivage générationnel, il est évident que cette division cause maintenant des torts difficilement remédiables au sein de certains groupes radicaux. Sans relève qualifiée, motivée et supportée, nos mouvements, notre base militante et nos ressources s’essoufflent. Pourtant, il est apparent que l’engouement pour l’anticapitalisme et la lutte aux structures d’oppression a rarement dans l’histoire été aussi populaire. Les jeunes adultes et adolescent.es militent, parfois malheureusement sans grand raisonnement critique, pour la lutte aux changements climatiques, la justice sociale, la reconnaissance du territoire et des droits autochtones et, dans des épisodes si récents qu’ils sont encore frais dans notre mémoire, le définancement de la police. Un sondage récent démontre que 51% des jeunes entre 18 et 29 ans rejettent le système capitaliste. Même dans leurs discours politiques de tous les jours, la jeune génération semble consciente des fautes du système, ou plutôt que c’est la faute au système. Leur réflexion sur le sujet est parfois limitée, mais elle est néanmoins l’ébauche d’un discours anticapitaliste populaire émergeant. Les preuves contre l’hégémonie néo-libérale ne sont plus à faire; la nouvelle génération en est consciente, nos politicien.nes en sont conscient.es, et les chef.fes d’entreprises en sont conscient.es.

Alors pourquoi cette jeune masse militante ne se retrouve-t-elle pas disproportionnellement dans des groupes radicaux? Pourquoi les actions directes anticapitalistes se font-elles de plus en plus rares, et pourquoi les manifestations annuelles des collectifs radicaux se font-elles de moins en moins nombreuses, et de moins en moins pertinentes? Où se trouve donc cette jeunesse militante et politisée contre laquelle les médias de masse nous mettent en garde? La réponse se trouve dans un manque d’accessibilité aux réseaux militants de gauche, et dans l’adoption de l’esthétique révolutionnaire par des mouvements de contestation essentiellement néo-libéraux. Les collectifs anticapitalistes adoptent généralement une posture méfiante, et éventuellement isolée, par rapport à leurs nouveaux membres et à toute médiatisation, contrôlée ou non, de leurs actions. Les raisons derrière cette attitude gardée sont plus que justifiables : infiltré une fois shame on them, infiltré dix fois shame on us. Mais il n’en découle pas moins un manque de portes d’entrée pour des nouvelleaux militant.es, celleux qui ont souvent le plus d’énergie à accorder à de tels mouvements, et celleux qui ont sans doute le plus besoin d’un cercle d’action radical afin de pousser leur militantisme plus loin que les congrès de Québec Solidaire. Après tout, ce sont souvent elleux qui manquent le plus de réflexes lorsqu’il s’agit de culture de sécurité ou qui adhèrent à des valeurs anticapitalistes sans pour autant être en mesure de formuler une critique du système néo-libéral qui va plus loin qu’un simple appel à une réforme du mode de vie individuel, des revendications qui sont en fin de compte inutiles. Bref, la jeunesse est motivée, mais peu éduquée sur les idéaux anticapitalistes.

Ainsi, dans la perspective de la création d’un nouveau réseau radical anarchiste à Montréal, il est primordial que ce mouvement soit accessible à tous.tes, peu importe leur niveau de littéracie militante, qu’il soit vocal et public, non pas en dépit de la culture de sécurité, mais par soucis de sécurité pour tous.tes ces nouvelleaux militant.es qui ont besoin de toute l’information disponible. Si nous pouvons instaurer ce mouvement et, dans une perspective anarchiste et démocratique, y intégrer graduellement la force d’action que représente la nouvelle génération, ce sera un pas de plus vers la révolution.

Partir de rien - Une tentative d’organisation en région
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C’est en regardant de temps à autres les Geais bleu par la force du nombre s’approprier le dehors, tenter tantôt de se percher maladroitement sur l’armoise en graines ou de faire une razzia sur je ne sais trop quelle graminée -qu’en ville on m’aurait obligé de couper- que j’entame l’écriture de ce texte. La lumière de fin d’après-midi s’estompe, le bruant, toujours de bonne compagnie, chante, et je n’ai pas entendu de véhicule tout-terrain depuis presque une heure.

Hier, c’était la troisième édition de l’événement sportif contre le racisme et j’ignore si c’est ça ou l’arrivée soudaine de l’automne mais je me suis retrouvé aujourd’hui avec une motivation sereine: il y a tant à faire, et pourtant, il s’agit tout bonnement d’essayer.

J’habite le Kamouraska, région sise quelque part entre Québec et Rimouski, au milieu des Cabourons. Si l’on avait accès à la carte mentale du Bas-Du-Fleuve militant/alternatif/’’anarchiste-friendly’’des camarades de Montréal, il y a de bonnes chances que ce soit la région des Basques, plus précisément Trois-Pistoles, qui ressorte de manière significative. Les allers et venues entre Montréal et Trois-Pistoles sont très courant. En témoigne par exemple la conversation messenger anarchovoiturage dont le fil est alimenté quotidiennement. Quant à la région du Kamouraska, par contraste, il est probable qu’elle soit associée, voire réduite, au village du même nom. Et perçue au mieux comme un havre pour les touristes et estivants fortunés.

Dès mon arrivée, ressentant l’envie de me lier à d’autres personnes sur des bases politiques, désirant trouver des gens.e.s avec qui j’aurais des affinités, j’ai pris l’initiative de rassembler autour de rencontres à caractère politique des personnes chez qui je soupçonnais des envies similaires.

L’idée était d’abord d’apprendre à se connaître, de réfléchir et de s’éduquer ensemble, et d’éventuellement, qui sait, de s’organiser.

Ça a commencé par un ami qui m’avait suggéré d’organiser un petit exposé sur une expérience de lutte. Je lui ai expliqué que je n’étais pas chaud à l’idée d’en parler publiquement, mais que son désir de discussion sur ces sujets rejoignait le mien, et que j’allais entreprendre une petite tournée d’ami.e.s et ami.e.s d’ami.e.s pour leur proposer.

C’est comme ça que je me suis retrouvé à aller cogner chez des personnes qui m’étaient jusque- là inconnues, mais que j’avais brièvement croisé lors d’une petite action en solidarité avec ce qui se passait dans l’Ouest. J’appris alors qui’illes faisaient partie d’un petit collectif informel et qu’illes étaient les organisateur.ice.s de la manifestation. Il s’avérait toutefois que leur activité avait été quasi-inexistante depuis. Illes reçurent ma proposition avec beaucoup d’ouverture et d’enthousiasme, ce qui fût rafraîchissant pour moi aussi.

Depuis, nous sommes un noyau de six ou sept personnes qui se rencontrons sur une base assez régulière, à toutes les deux semaines.

Il me semble que je sois le seul à s’identifier en tant qu’anarchiste mais tous.te.s ont, dans leurs discours, à différents degrés et articulés à leur manière, des éléments que l’on pourrait qualifier de libertaire au sens large du terme. Cela dit, mon impression est que ces éléments résultent moins d’une proximité avec des milieux anarchistes et d’une compréhension des idées et pratiques elles-mêmes que d’une frustration vis-à-vis ce qui cloche avec le monde dans lequel on vit. Bref, nous partageons pour l’instant une sensibilité marquée envers les valeurs propres à la gauche en général.

J’aurais envie de lister quelques-uns des points qui touchent autant aux acquis – ce qui est déjà présent au sein du groupe – ainsi qu’aux défis ou limitations auxquels nous faisons face.

Je mentionnerai ensuite, ce qui, actuellement, en tant que militant.e.s, pourrait être nos forces et nos faiblesses dans notre contexte. Je finirai avec quelques-uns des besoins potentiels advenant que la rencontre du 1er octobre ou la suivante nous mène à penser un réseau de camaraderie interrégional.

Acquis :

Intérêt notable pour l’environnement. Les membres du groupe sont informé.e.s et critiques au regard de plusieurs enjeux en lien avec l’écologie et ont une volonté très nette de rompre avec le statu quo de ce point de vue.

Féminisme. Plusieurs personnes assignées femmes composent le groupe et leur vécu, leur révolte, par moment est communiquée. Il y a à mon sens clairement un espace pour ça.

Ouverture à des logiques de solidarité avec des groupes autochtones. Ça a été évoqué quelques fois; tous.te.s ne se sentent peut-être pas investi.e.s de la même façon, mais mon sentiment est que l’importance du lien entre la lutte contre les changements climatiques et l’anticolonialisme est compris pour ce qui est des grandes lignes.

Volonté d’agir. Ça revient souvent. Les gens.e.s ont envie d’être dans l’action, de contester ainsi que de construire et de proposer des alternatives, etc.

Limitations :

Comment s’organiser, de quel genre de structures/visées/moyens se doter? Nous avons tous.te.s dans notre groupe des expériences en termes d’organisation qui sont valides, mais il me semble que peu d’entre nous aient de l’expérience du point de vue de mettre sur pied un groupe, et de se donner des directions communes et à portée stratégique. Pour paraphraser un extrait du zine Anarchy in a Small Pond écrit par des camarades de l’ ‘’Ontario’’, le fait est qu’il n’en tient qu’à nous d’organiser des actions car personne ne le fera à notre place. On ne peut pas se fier, comme parfois en ville, sur d’autres pour organiser des évènements. Toutefois, cela requiert des compétences qui passent souvent par une transmission au contact de personnes avec de l’expérience, etc.

Pas vraiment de culture de l’anarchisme. Il me semble que les connaissances quant aux spécificités de l’anarchisme et qui, à mon avis peuvent faire sa force (diversité des tactiques; culture de sécurité, etc.) sont partielles, voire absentes, du moins si je me fie à nos conversations.

Pas vraiment de culture de confiance qui nous permettrait de tisser des liens avec les quelques possibles anarchistes de plus longue date du coin.

Avantages:

Nous sommes sur le territoire; l’extractivisme pourrait être visibilisé et confronté dès le début de la chaîne de production/exploitation.

Moins de surveillance. Contrairement à la ville, les ressources et les infrastructures de ce point de vue sont nettement moindres.

Difficultés:

Possiblement beaucoup de gens.e.s réfractaires à de l’agitation (comme partout, bien sûr). C’est gens.e.s là sont nos voisin.e.s immédiat.e.s et peuvent avoir des intérêts dans ou dépendre de l’exploitation du territoire et de certaines catégories de personnes.

Besoins possibles :

Accès à des ressources qui nous permettraient de nous éduquer, que ce soit via de la documentation (genre zines), des ateliers de partage de savoirs, etc.

Avoir l’opportunité d’interagir avec d’autres groupes, notamment des regroupements plus expérimentés. En faisant partie d’un réseau, les contacts seraient plus évidents, la confiance pourrait se construire et les liens se tisser.

Camps de formation à l’action directe. C’est une pratique courante au travers les courants anarchistes, notamment écologistes – pensons à Earth First !, entre autres – et je pense que ce genre d’événements se prêteraient bien à l’inclusion de personnes curieuses de l’anarchisme sans qu’elles n’aient jamais vraiment eu l’occasion d’être initié.e.s à ses pratiques.

Références

small-pond-reading.pdf (north-shore.info)

Pour la version française, écrire à l’adresse suivante: aumilieudenullepart@riseup.net

Réflexions du Projet Accompagnement Solidarité Colombie PASC

Voici certaines idées émises par quelques personnes du PASC suivant l’appel à contribution pour penser une organisation révolutionnaire:

 

Besoins
  • point d’entrée pour nouveau-elles miliant-es
  • éviter dédoublement et meilleure coordination
  • ralliement
  • baisser l’isolement de nos luttes
  • augmenter le pouvoir d’action (momentum plus fort)
  • réseautage en vue d’augmenter les capacités organisationnelles
  • partage d’outils d’éduc pop
Principes et valeurs communes
  • tendances anti-capitaliste, anti-coloniale, anti-patriarcat, féministe, mais pas de rigidité
  • plus d’affinités entre tendances différentes
  • ouverture à visions différentes
  • appréciation et respect
Objectifs et champ d’action
  • inter-régional
  • inter-tendances, organisée autour de principes de base mais pas de plateforme
  • réseautage
  • augmenter les rapports de force et la visibilité des discours « radicaux »
  • lutte contre la montée de la droite
  • augmenter la visibilité des luttes et les capacités de mobilisation
Un groupe anarchiste autonome à Montréal
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La création d’une structure révolutionnaire nécessite de se poser la question de son rôle dans le contexte actuel et des besoins qu’elle viendrait remplir. Le risque est de ne produire qu’une coquille vide dont la gestion épuisera un peu plus des camarades déjà surmenés. Il est néanmoins essentiel d’envisager des pistes organisationnelles pour espérer se renforcer. Il semble qu’un nombre croissant de personnes aient identifié la prédominance des formes d’organisation affinitaires comme une limite. Ainsi, lors des rencontres stratégiques, le besoin de créer une structure publique, capable d’accueillir et de former de nouveaux et nouvelles militant.e.s a été soulevé par nombre de camarades.

La question sur laquelle risque d’achopper le débat est celle des formes d’organisation et de l’identité d’une telle structure. Malgré les injonctions à se concentrer sur l’analyse des besoins il me parait impossible de ne pas placer ce problème au cœur de nos questionnements. En effet, le groupe anarchiste autonome est selon moi le meilleur outil pour combiner recrutement, action et implantation. Je ne pense pas qu’il soit nécessaire de passer de long mois à tenter de convaincre des indécis ou celleux qui n’en voient pas la nécessité. La priorité est de renforcer le mouvement, non de persuader celles et ceux qui sont déjà là.

Groupe anarchiste, fédération et réseau

La forme du groupe anarchiste autonome est une structure versatile qui permet d’allier clarté idéologique, visibilité et capacité d’action. Ces trois éléments sont essentiels pour intégrer de nouvelles personnes. Il est en effet nécessaire d’avoir un niveau d’accord politique suffisant entre les membres pour expliquer les bases politiques du groupe autrement que par une liste de course de ce que nous combattons. L’histoire du mouvement anarchiste et des luttes populaires autonomes est suffisamment divers pour inspirer un riche imaginaire révolutionnaire. Cette identité, ces références politiques, loin d’être de simples étiquettes sont des facteurs importants d’engagement et de cohésion, qui nous placent dans la continuité des luttes passées.

Au cours de plusieurs discussions, certains camarades ont évoqué une organisation de type « fédération anarchiste ». Tout d’abord, ce débat n’a pour moi de sens que si des groupes locaux ayant une existence publique décident de se coordonner. Ensuite, les structures de ce genre ont une fâcheuse tendance à se scléroser et à devenir plus encombrantes qu’utiles. Je propose donc dans un premier temps de structurer nos forces et de ne pas mettre la charrue avant les bœufs.

L’autre option évoquée est celle d’un réseau révolutionnaire multiforme, pour ne pas dire informel, ce qui reviendrait ni plus ni moins qu’à une coordination de nos faiblesses actuelles. J’ai peur que de longues et usantes discussions cherchant à faire coexister le plus de tendances possible au sein de cette structure ne finissent par accoucher d’une souris.

Recrutement, action et implantation

Le triptyque primordial au développement d’une organisation révolutionnaire se base selon moi sur les éléments suivants : recrutement, action et implantation. Ces trois fronts se soutiennent et reposent les uns sur les autres. Le recrutement permet d’avoir les forces nécessaires pour mener des actions politiques et pour développer une implantation locale ; les actions politiques et l’implantation locale permettent de recruter et de répandre nos idées, etc. Or il est difficile d’imaginer être efficace sans une ligne politique et une identité suffisamment claire pour être compréhensible par la population. Je pense que la trop grande timidité de beaucoup de camarades à revendiquer ce qu’ils sont politiquement rend difficile la compréhension de nos actions. Prenons l’exemple d’une distribution gratuite de nourriture dans un centre social : quelle différence entre une action de ce type organisée par un groupe communautaire et celle organisée par des camarades ? Une personne n’ayant pas déjà une connaissance fine du milieu révolutionnaire est incapable de faire la différence. Une activité politique efficace, mais non revendiquée est perdue dans la masse des initiatives de toutes sortes et ne contribue que marginalement au développement du mouvement révolutionnaire. Cette façon de faire pose un autre problème.

Au cours des rencontres, notre incapacité à accueillir des personnes venant d’autres milieux que le nôtre (c’est-à-dire blanc et étudiant) a été relevée à plusieurs reprises. À n’en pas douter, ceci est un problème d’importance qui doit être adressé par le mouvement. L’origine de cette situation ne me semble pas difficile à comprendre. Tout d’abord, la composition de classe du mouvement révolutionnaire fait que nous recrutons majoritairement des personnes qui nous ressemblent et donc des étudiant.e.s blanc.he.s. La première chose à faire pour moi n’est pas de chercher à collaborer avec des organisations déjà existantes, mais d’exister comme force de proposition dans les luttes et les quartiers populaires. Cependant, ceci ne suffira pas à rendre nos milieux accueillants pour les prolos et les personnes racisées. En effet, la difficulté à comprendre le fonctionnement de nos mouvements et l’identité politique des participant.e.s est un frein à ce travail. Certains ont l’air de penser qu’en ne revendiquant pas d’étiquettes politiques nous serons plus à même de rassembler largement autour de nous. Je pense à l’inverse qu’il est plus rassurant pour une nouvelle personne de savoir où elle met les pieds et quelles sont les bases politiques qui nous rassemblent. Ceci permet de l’aider à s’instruire, s’impliquer et s’autonomiser. Je pense que cette franchise est bien plus rassurante que des personnes hautement politisées faisant semblant d’être des gens comme les autres.

Identité et pratiques politiques

Cette franchise passe donc par la nécessité d’assumer une identité politique et de cesser de tourner autour du pot quand on nous pose la question. Il est bien évident qu’une étiquette ne suffit pas à définir ce que nous sommes politiquement aussi précisément que nous aimerions, mais ce n’est pas son but. Cependant, par simplicité et comme base d’unité large, le groupe anarchiste autonome me parait suffisamment apte à accueillir une large famille anti-autoritaire.

Enfin, d’un point de vue plus personnel, je ne cesse de rencontrer des gens qui aimeraient qu’une structure anarchiste montréalaise existe, sans pour autant avoir l’énergie de se lancer dans l’aventure.

Les camarades de la librairie l’Insoumise ou de DIRA pourront témoigner que nombre de personnes cherchant à rejoindre le mouvement anarchiste se tournent vers elles et eux, faute d’organisation spécifique. D’autres structures comme la CLAC jouent aussi ce rôle alors que ce n’est pas leur raison d’être. Il y a donc une demande évidente de la part d’un certain nombre de nouvelles personnes de rejoindre un groupe anarchiste. Ces personnes ne se tourneront pas nécessairement vers quelque chose qui ne revendiquerait pas cet héritage révolutionnaire.

Personnellement, je ne comprends pas la nécessité d’organiser des réunions à rallonge sur ce sujet. Je propose donc que ce groupe anarchiste autonome soit créé rapidement avec les personnes intéressées, ne serait-ce que pour éviter de perdre bêtement les énergies qui se présentent spontanément à notre milieu, sans même qu’il soit nécessaire d’effectuer le moindre travail de recrutement.

A Specific Anarchist Organization in Montreal
« creating an organisation that can fulfil the tasks of anarchism, not only in times of preparing the social revolution, but also afterwards. Such an organisation must unite all the revolutionary forces of anarchism and immediately concern itself with the preparation of the masses for the social revolution and with the struggle for the realisation of the anarchist society. » – Nestor Makhno

There are already libertarian groups in Montreal. They are not federations or specific organizations. Existing groups are based on affinity, on secrecy, on trust. These groups do not often or ever self-identify as “anarchist.” They avoid using the term in public. Calls for membership are, evidently, not publicized. These groups do network and share their actions with one another, but not in a formal or assuredly consistent way.

The consequence has been that, although Montreal’s anarchist movement is secure, it is marginal.

This is too bad, not because our goal, per se, is for everyone to go around calling themselves an « anarchist. » But, for there to be anarchists – coordinated, consistent, and growing numerically – is to create the best preconditions for revolution. Anarchism encourages direct action, the autonomy of movements from hierarchy or cooptation, combativeness, solidarity and a revolutioanry (not reformist) perspective on oppression. Whenever we have been disappointed as anarchists involved in social struggles, it is because of a lack of anarchist tactics or anarchist-minded people.

It’s true, over the past few years, anarchists in Montreal have been leaders in decolonial and antifascist movements. However, in labour, community, and increasingly student or ecological circles, there is no anarchist presence or it is irrelevant. We have failed to take advantage of several opportunities that have presented themselves, letting non-profits, politicians, carreerists, reactionaries and social democrats to take advantage, sabotage, or coopt struggles.

When classes start, in most universities, there is no anarchist group there to welcome students with more radical ideas. The same can be said for our presence in other areas. If it wasn’t for our bookstore and library, newcomers to Montreal would be forgiven for thinking there was no anarchist presence in the city at all! The potential to further radicalize people and grow our movement is being lost.

This is not a new problem. The « Montreal model » of anarchism, with the same pitfalls, has existed, at one point or another, in other countries.

It is up to us anarchists to take the intitative of forming a specifically (the origins of the term « especifismo: » an organizational model offered by comrades in Uruguay and Brazil) “anarchist” organization. Under the especifist tradition, the specific anarchist organization is an organization that is composed exclusively of anarchists, which identifies as anarchist, which produces anarchist theory, popular education, and coordinates its members’ actions or strategy. Members of this organization through consensus or majority decision-making would have a common agreement on what they believe in, and their strategy. The idea is not that anarchist militants agree with each other on everything. We have to occassionally make strategic concessions to the overwhelming majority of our comrades so to maintain a unified and effective movement.

The core of the militant work done by this organization would be very similar to what anarchists already do in Montreal, but in a more coordinated, consistant, paced, and explicit way. The organization would coordinate “social insertion” of its members into social movements. Essentially, an anarchist should involve themselves in all kinds of popular organizations (such as trade, student, or tenant unions) and struggles (such as the George Floyd uprising, 2012, or Shut Down Canada) to ensure that these movements use the following methods to their best extents: Force, Combativeness, Direct Action, Class Struggle (meaning the struggle of all oppressed classes for liberation, including women, people who are queer, indigenous people, etc), Autonomy, Direct Democracy and Federalism, Solidarity, Internationalism, Mutual Aid, Popular Education, and Revolutionary Perspective.

Even if it does not call itself anarchist, social movements are fighting for and building towards a revolution if they use all these methods. Some people, particularly in Montreal, think it’s enough to just start a « mutual aid » organization, or to just do « direct action » with their small groups, but by just doing so, we create incomplete sets of strategy that are unsatisfactory as preconditions for revolution and that will never have the capacity to become mass organizations.

To do the work of « social insertion » requires that anarchists emerse themselves in non-anarchist spaces and lead by example. One way to do this is alone or with a few comrades from the organization. An organization can create fronts (such as a trade union, community, and student front) with committees to focus on the organizations’ engagement with specific struggles that interest the anarchists involved.

Another model, that is often useful, is to create splinter groups that are autnomous from the anarchist organization and regroup anarchists and non-anarchists with common commitments to organize the public. The IWW or the Montreal Autonomous Tenants’ Union resemble these last kinds of organizations (some call them « groupings of tendency » but that’s a clunky technical word) because they are not explicitly anarchist, but use methods such as direct action and direct democracy. They are good organizations for an anarchist organization to maintain strong relationships with and use as the basis for « social insertion. » Unlike a vanguard party, the goal is not to take over an organization or to have it pledge fealty to one or another idea. The goal is to encourage a consistent and powerful set of tactics among the public that would set even non-revolutionaries on a revolutionary course.

Like most groups, the anarchist organization would have a gradation of militant involvement, depending on people’s own choice and desire to put their time into the anarchist organization. People could take on supporter roles, and stay in a supporters network, attending events, actions, helping postering, etc, without the need to involve themselves in the organization’s core decision-making or to burn themselves out.

The anarchist organization would conduct political education, which could include organizing film screenings, study groups, lectures, offering a canon of zines and books, and throwing together public assemblies to put forward the anarchist perspective on issues getting mainstream attention. There could be different kinds of educational programs, some intended for people familiarizing themselves with anarchism, and, on the other end of the spectrum, for long-time anarchist comrades within the organization.

Some people, especially in Montreal, doubt the value of education or « theory, » maybe because « theory » is used by many people to just mean late 19th century thinkers and their direct followers. But the theory an organization values is entirely up to them. It can be based on a canon written entirely in the past ten years, or include non-explicitly anarchist texts, such as queer or feminist writings. The key perspective is that there is no such thing as the absence of a theory (or strategy) on how we to approach action. Therefore, it is in our collective interest to understand, improve, share, and – to the greatest extent possible – agree upon the theory we are using, and countinuously release our own theory that relates to our local context.

Some anarchists in Montreal may also be skeptical of having an organization that is actively recruiting. Unfortunately, if we do not do this work, reformists, NGOs and Marxist « vanguards » will be more than happy to take our place. If it is security we’re concerned about, it’s important to know that the specific anarchist organization does not need to be the centre for publically coordinating illicit activity. This is where the affinity group model continues to work best. The anarchist organization can then function as a place where the strongest and most affinities are created.

Proposal to host an instance of the Mobilizon platform
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This proposal comes from organizers of the anti-colonial abolitionist zine distro Sabordage. One of the intentions of that project is to bring our politics into social spaces where there are new people coming through and potentially being exposed to those ideas for the first time. As part of that kind of outward-facing focus, we want to be able to orient people towards opportunities for connecting further with movement activities that are open to new people getting involved. We believe it is a huge strategic problem for all of us that such opportunities are often limited and hard to find.

Sabordage will table flyers for a few upcoming events when they are available, but these are usually only for larger mobilizations and less often for smaller events. There is the Résistance Montréal website, which does a good job of sharing posts that can be automatically collected from websites (via RSS), as well as any additional events that can manually be added by the administrators of the project. However, RSS and manually collecting events is still only covering a fraction of the relevant events that are actually happening in our context. The unfortunate reality, which is the focus of this proposal, is that our broader movement spaces still rely heavily on facebook for promotion and mobilization of our socially-oriented events.

At this point everyone is very aware of the problems with facebook, so we won’t list them here. It is easy to name all of the obvious reasons to not use this platform, but it is much harder to find alternatives to meet the real needs of organizers. Mobilizon is a decentralized, open source software tool for organizing events and groups. It was specifically designed to meet the needs of socially-oriented activist groups and networks and provide a practical alternative to dependence on facebook.

Over the past years it is clear that facebook is in decline, especially among younger people. It is rapidly being replaced by more algorithmically-targetted and addictive capitalist platforms such as instagram or tiktok. However, these new platforms are less directly useful than facebook as tools of activist infrastructure, especially for publicly-oriented events. This leftover usefulness of facebook explains its continued presence in our context, despite being increasingly less relevant for reaching younger networks.

Development of Mobilizon only started in a serious way in 2019, so it is just in the past year or so that it is has become stable and ready for more widespread use. With facebook continuing to decline in both social reach and legitimacy, and Mobilizon just becoming ready as a viable alternative, now is the time to strike!

By hosting an instance of the Mobilizon platform for use in our region, we provide a path forward for our networks to move away from more than a decade of heavy dependence on facebook for organizing events. This will start as a marginal impact at first, used in smaller contexts, and perhaps in parallel to facebook for bigger mobilizations. Gradually, it can become more known and useful in broader movement spaces. All of this would be laying the groundwork for moments of hightened social struggle when it will be crucially important to be able to more broadly rely on social organizing infrastructure that is not completely controlled by capital and the state.

One of the the authors of this proposal is also involved in Kolektiva, a global anarchist internet-infrastructure project that is currently running two services: a PeerTube instance for video hosting at kolektiva.media and a Mastodon instance for twitter-like social media at kolektiva.social. Based on that experience, we can imagine there being three main categories of tasks involved with this kind of project:

  • Moderation: One of the major advantages of Mobilizon is that it allows groups to create and manage their own events directly, without the bottleneck of manual aggregation and posting by administrators. However, this user autonomy inherently makes it more necessary for administrators to do work to moderate the content on the instance. This can include drafting and updating a terms of use / code of conduct / basis of unity kind of documents, and then using them to inform decisions about which uses of the platform are not supported, and how to deal with politically contentious behaviours/disputes when they inevitably arise.
  • Promotion: a social tool becomes more useful when more people are using it, and so we have to put work into explaining why and how to use Mobilizon instead of facebook, supporting groups to get setup to use it, and working our way towards a cultural shift in which using our own autonomous infrastructure for our events has become the obvious thing to do.
  • Tech: Mobilizon is a very lightweight web application, written in the Elixer programing language, and also relying on NodeJS and PostgreSQL. The tech tasks involved are the usual responsibilities of sysadmin work: setup of a Linux server, installing the configuring the Mobilizon software, and then keeping on top of routine maintenance, upgrades, backups, expansions, security, etc.

Both the moderation and promotion tasks very clearly benefit from coordination among many volunteers from various different locations, networks, and groups that are using the service. This is one of the important ways in which it would be beneficial for the hosting of a Mobilizon instance to be the project of a broader regional revolutionary organization.

The tech task is more specialized, so there are fewer people with the skills to do it well, and it can unfortunately be very easy for it to either fall on a single individual or be neglected completely after the initial setup work is done. It is also a task with higher degrees of trust and accountability involved – since Mobilizon is not end-to-end encrypted, someone with backend access to the server can in theory get access to all of the private communications passing through the instance. These factors should be taken into account when figuring out the composition of a tech team. It should probably have at least two individuals at a time who are formally given access to the backend of the server and are responsibe for maintenance (with a set of potential replacements available if necessary).

Effectively and ethically navigating the inherent power dynamics involved in the management of this kind of shared movement infrastructure is a clear example of how it is important for this revolutionary organization to be inherently anti-authoritarian. Both in terms of its formal principals and basis of unity, and as a priority informing the design of our forms of organization. I’m sure we can all think of examples of what can go wrong when what is supposed to be broader movement infrastructure has control inadventantly centralized around a certain group or individuals that do not share an anti-authoritarian approach.

Mobilizon itself is designed with this kind of decentralized, anti-authoritarian approach in mind. Every instance can be federated with any other instances so there is no one central server that everyone depends on using. In practice, this also means that if this project were successful in spreading the use of Mobilizon in our region, then smaller autonomous instances can be easily setup in specific locations or contexts while still participating in the growing online network. Federation is also possible with a whole open source world of software using the same standard communications protocol (ActivityPub). This includes instances of PeerTube and Mastodon, such as those run by Kolektiva. For a much more detailed exploration of this kind of federated software and how it could be relevant to revolutionary politics, see Fedizine: an anarchist introduction to federated social media.

Correspondaces allemandes
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Présentation et traduction de quelques textes de la post-autonomie allemande.

À propos

Suite aux discussions du 1er octobre dernier, l’assemblée a décidé d’aller de l’avant vers la création d’une organisation anarchiste. Elle correspondrait à une structure ouverte, publique et visible œuvrant à l’abolition de l’État, à la destruction du capitalisme, de l’impérialisme, du racisme, du colonialisme, du cishétéropatriarcat et du capacitisme, ainsi qu’au respect des écosystèmes.

L’objectif de cette deuxième assemblée consistera donc à définir la forme organisationnelle et les fonctions concrètes qui en découlent. Nous vous suggérons de réfléchir dès maintenant à ce sujet et d’en discuter avec vos camarades. À ce titre, il est toujours possible de répondre à l’appel de texte qui circule déjà.    

La matinée sera consacrée à des débats en petits groupes, dont certains en mixité choisie de genre donc sans hommes-cis. Il a aussi été décidé que les enjeux et les modes d’organisation en lien avec les dynamiques de genre et d’inclusion qui feront débat ou qui nécessiteront une réflexion plus soutenue seront mis en dépôt et ne seront pas traités avant que les rencontres en mixité choisie sans hommes cis n’aient eu lieu à l’hiver 2023.

L’assemblée plénière de l’après-midi sera l’occasion de faire un retour des groupes, puis d’adopter des propositions. À ce titre, et afin de rendre le déroulement de l’assemblée le plus efficace possible, nous vous inviterons à donner vos propositions par écrit, qu’elles soient issues des discussions du matins, de votre propre réflexion préalable, ou bien d’une synthèse des échanges en assemblée.

Nous en appelons aussi à la bienveillance dans les débats et à la camaraderie dans les échanges. Ce genre d’assemblées est propice à l’expression de désaccords tranchés. Il s’agit donc de faire preuve de mesure et de garder à l’esprit qu’un objectif commun plus précis nous réunit désormais.

Pour toute question concernant l’assemblée ou pour nous faire parvenir vos contributions, n’hésitez pas à écrire directement à orga-revolutionnaire@riseup.net.

Code de procédures

Pourquoi un code de procédures?
Le présent code de procédures a été conçu pour répondre aux problèmes encourrus lors des dernières assemblées. En effet, où la souplesse permise par l’absence de procédures a pu avoir pour conséquence bénéfique une prise de parole plus libre pour certain·e·s, elle n’a certainement pas rendu possible de progresser dans les ordres du jour copieux que nos matinées de discussions nous laissaient sur les bras. Qui plus est, il n’est pas dit que le manque de cadre pour la conversation soit dans le fait réellement aidant à prendre parole librement, ni que de ne pas encadrer nos discussions soit la manière la plus démocratique qui soit pour les avoir.

Parmi les problèmes concrets encourrus par l’animation : l’absence de réglement permettant de décider comment traiter des appels à passer au vote, à suspendre la discussion, à passer à tel ou tel point. Ces décisions, sans code de procédure, sont remises à l’arbitraire de la présidence de l’assemblée, ce qui est cause de malaise pour la salle et pour le praesidium.

Il nous a donc semblé judicieux de proposer des manières réglées de traiter des propositions soumises à l’assemblée. Par exemple, le code proposé empêche la confusion quand est soumise une proposition de modifier une proposition sur la table, ou encore, empêche que les appels à clore la discussion soient reçus ou refusés par le seul arbitraire de la présidence.

Si nous espérons prendre des décisions collectivement, il est nécessaire de se questionner sur les modalités des discussions et processus décisionnels. Nous espérons que l’outil que nous nous offrons pourra nous engager sur la voie d’une plus grande transparence à nous-mêmes en tant que groupe, quant à ce que nous croyons être de bonnes manières de porter ensemble et de partager des jugements sur les affaires qui nous concernent.

Code de procédures (FR)
Animation et ordre du jour

Le comité organisateur, en plus de la logistique, se charge de préparer une équipe d’animation (Animation, Secrétariat, Senti) et un ordre du jour. Ce dernier est présenté au début de l’assemblée et est modifiable selon les modalités prévues plus bas (voir Amendements).

 

Tours de paroles et propositions

L’assemblée fonctionne avec des tours de paroles et des propositions performatives et recevables dans le point donné. Ainsi, dans un point de l’ordre du jours donné, les participant-e-s de l’assemblée peuvent prendre un tours de parole afin de soumettre une proposition à la salle si cette dernière est:
1) Performative, c’est-à-dire qu’elle mène à une action qui se produira dans un temps court ou une prise de position de l’organisation;

2) Appuyée par une autre personne participante;
3) Recevable dans le point de l’ordre du jour en cours, c’est-à-dire qu’elle est raisonnablement en lien avec le thème du point en cours. Si l’animation juge que la proposition n’est pas recevable dans ce point elle doit:

  1. Dans le cas où un autre point de l’ordre du jour s’y prêterait, notifier la personne de revenir avec sa proposition lors de ce point.
  2. Dans le cas où aucun autre point de l’ordre du jour tel qu’adopté ne s’y prêterait, l’animation doit immédiatement soumettre à l’assemblée une proposition de rajouter un point à l’ordre du jour pour pouvoir traiter de cette proposition ultérieurement. Si l’assemblée vote en faveur de l’ajout d’un point, ce dernier sera placé immédiatement après le point en cours.

Une fois une proposition acceptée par l’animation, une période de débat s’ouvre où les personnes participantes peuvent prendre des tours de paroles pour s’exprimer sur la question. Lorsqu’il n’y a plus de tours de paroles ou que la question préalable (voir plus bas) est adoptée, la proposition est soumise au vote. 

Les propositions sont adoptées lorsque qu’au moins 50%+1 de l’assemblée vote en faveur. Si 50%+1 mais moins de 66% (⅔) votent en faveur d’une proposition, l’adoption est considérée faible, si 66% (⅔) ou plus votent en faveur d’une proposition, celle ci est considéré forte.

 

Tours de paroles

Afin de favoriser la participation de toutes et tous, les tours de paroles sont limités à 2m par interventions, et les personnes ne s’étant pas encore exprimées sur une proposition ont priorité sur celles l’ayant déjà fait.

 

Propositions particulières avec débat

Amendements: Lors d’un débat sur une proposition, un-e participant-e-s de l’assemblée peut prendre un tour de parole pour proposer un ajout, retrait, modification ou scindage de la proposition qui ne modifie pas le sens de cette dernière (au jugement de l’animation). L’animation doit alors demander à la salle si l’amendement convient à tout le monde. S’il y a opposition, l’animation ouvre alors une nouvelle série de tours de paroles sur l’amendement au terme duquel un vote sur ce dernier aura lieu. On revient ensuite sur la proposition principale, telle qu’amendée ou non. Une proposition de sous-amendement n’est pas recevable en tant que telle mais l’animation peut consulter la salle afin de voir si elle ferait l’unanimité. Dans le cas contraire, la personne l’ayant proposée est invitée à revenir après l’adoption ou le rejet de l’amendement.

 

Reconsidération

1) Si l’adoption d’une proposition est forte, le sujet est considéré clos et il n’est pas possible de revenir plus tard dans l’assemblée sur la proposition ou sur le thème de celle-ci.

2) Si l’adoption d’une proposition est faible, OU si la proposition a été rejetée, il est possible pour un-e participant-e de prendre un tour de parole au même point que la proposition X adoptée OU rejetée afin de proposer une autre proposition sur le thème couvert par la proposition X dans l’objectif de dégager un plus large consensus. En ce qui concerne plus spécifiquement les propositions ayant été rejetées:

  1. Il n’est pas possible de reprendre telle qu’elle une proposition rejetée.
  2. L’animation est en droit de refuser une proposition qui lui semble identique à la proposition rejetée outre des reformulations cosmétiques.

 

Ajournement ou levée de l’assemblée: L’ajournement est la suspension de l’assemblée avec promesse de retour pour continuer l’ordre du jour. La levée est la fin de l’assemblée. Il est possible à n’importe quel moment de l’assemblée pour un-e participant-e de prendre un tour de parole et de faire une proposition de levée ou d’ajournement de l’assemblée. Dans le cas d’un ajournement, une heure ou une date de retour doit être inclue dans la proposition. Si, suite à débat cette dernière est adoptée à 50%+1, l’assemblée est ajournée ou levée. 

 

Propositions particulières sans période de débat

Les propositions suivantes respectent les mêmes règles que les autres précédentes mais ne déclenche pas de débat et sont immédiatement soumises au vote de la salle.

 

Plénière/Discussion en comités: Lorsqu’une question demande un débat plus large que ce qui est possible dans le cadre d’un débat sur une proposition, l’animation ou la salle peut proposer que l’on tienne une discussion libre sur un thème pour une durée donnée. La plénière peut soit se dérouler avec l’entièreté de l’assemblée ou diviser celle-ci en plus petits groupes de discussions. Adoptée à 50%+1.

 

Revenir ou passer à un autre point de l’ordre du jour: Bien que l’assemblée progresse automatiquement dans l’ordre du jour lorsqu’il n’y a plus de propositions ni de tours de paroles dans un point, il est possible d’accélérer le processus ou de revenir à un point précédemment complété. Adoptée à 66% (2/3) ou plus.

 

Question préalable

Dans le cadre d’un débat sur une proposition, une personne participante peut, entre deux interventions, demander à mettre fin aux débats et passer directement au vote. La question préalable doit être appuyée et n’est pas sujette à débat. L’animation peut la refuser si elle considère qu’elle est de mauvaise foi ou qu’elle vise à étouffer les débats. Adoptée à 66% (⅔).

 

Point d’information

À tout moment, entre deux interventions, une personne participante peut poser une question à l’animation sur les procédures ou pour mieux comprendre où en est rendu l’assemblée. 

 

Code de procédures (ENG)
Animation and agenda

In addition to logistics, the organizing committee takes care of gathering a facilitation team (Chair, Secretary, Caretaker) and an agenda for the meeting. The latter is presented at the beginning of the meeting, and can be amended according to the modalities discussed below (see Amendments).

 

Speaking turns & motions

The meeting respects speaking turns takes place in an orderly fashion in regards to turns to speak, and functions with performative proposals (Motions) that are discussed in the relevant item on the agenda. In a given item, members of the assembly may take a speaking turn to submit a motion that is:

  1. Performative, i.e. that leads the organization positioning or action in a short period of time;
  2. Seconded by another member of the assembly;
  3. Fit to the current agenda item, i.e. judged reasonably related to the theme discussed. If the chairperson judges the motion unrelated to the item presently discussed, they shall:
    1. If another item on the agenda fits the motion, inform the proposer to bring their motion back then; 
    2. If no other item on the agenda fits the motion, a motion to add one to the assembly so that the motion can be discussed then shall be immediately submitted. If the motion to add an item to the agenda is adopted, it is placed immediately after the one presently discussed.

Once a motion is received by the chairperson, a debate period begins and members of the assembly may take turns discussing it. When no more turn to speak is taken, or the previous question (see below) is called for, the motion is submitted to a vote. 

Motions are adopted when at least 50%+1 of the assembly vote in favor. If 1) more than 50% but less than 66% (⅔) of the assembly votes in favor of a motion, it’s adoption is considered weak;  if 2) 66% (⅔) or more vote in favor, it is considered strong

So as to encourage everyone to participate, speaking turns are limited to 2 minutes per intervention, and participants who did not yet speak on a motion are prioritized over those who did. 

 

Peculiar motions with debate period

Amendments: During a debate on a motion, a member of the assembly may use a speaking turn to propose an addition, withdrawal, or modification of certain words or sentences of a motion, as long as it does not profoundly change its meaning (left to the judgment of the chairperson). One may also propose to divide the motion in different questions, discussed separately. The chair then asks the assembly if the amendment is suitable. If one opposes, a new discussion is opened regarding the motion to amend the motion hitherto debated, at the end of which a vote is held on the amendment. An amendment to an amendment cannot be discussed, but the chair shall ask the assembly if it receives it unanimously. Otherwise, the proposer of the motion to amend an amendment is invited to bring its proposal to modify the main motion back after the vote on said amendment has been held. 

 

Reconsideration: A motion adopted with a strong majority is considered a case closed, and it is not possible to reconsider it or its theme later in the same assembly.

  1. A motion adopted with a weak majority OR a rejected motion is open to reconsideration, and a member may use a speaking turn in the same item on the agenda to propose another motion covering the same theme in order to obtain a larger consensus. Regarding rejected proposals:
    1. It is impossible to propose again a rejected proposal;
    2. The chair would be in its right to refuse a motion which seems identical to a rejected motion with minor reformulations.

 

Motion to adjourn or dismiss the meeting: Adjournment is the suspension of the meeting with a promise to return and consider the rest of the agenda. Dismissal is the end of the meeting. At any point, it is possible to use a speaking turn to propose to adjourn or dismiss the meeting. In case of an adjournment, a time to return has to be included in the proposal. If after discussion, 50%+1 of its members vote in favor of the motion, the meeting is adjourned or dismissed. 

 

Peculiar motions without debate period

The following types of motions are subject to the same rules as the aforementioned, but their proposal immediately leads to a vote. 

 

Plenary/Committee discussion: When a question demands larger debate than that which is possible in the context of discussing a proposal, the chair or a member of the assembly can move to hold a free discussion on a theme for a given time. The plenary may take place with the assembly as a whole, or the latter can be divided in smaller discussion groups. Adopted with 50%+1.

 

Motion to return to, or to skip to an item in the agenda: Although the meeting progresses through its agenda automatically when no speaking turn is taken nor motion considered, it is possible to accelerate the process or to come back to a past item. The chair may refuse it if they consider the motion to be proposed in bad faith or in order to silence debates. Adopted with 66% (⅔).

 

Call the question

When debating a motion, a member of the assembly may, between any two interventions, ask that the debates be stopped and the motion voted on immediately. Calling the question has to be seconded and cannot be discussed. The chairperson may refuse it if they consider the motion to be proposed in bad faith or in order to silence debates. Adopted with 66% (⅔).

 

Point of Inquiry 

At any time, between two interventions, a member of the assembly may ask the facilitation animation team a question about procedures, or to better understand where the meeting is at.