ORGANISATION RÉVOLUTIONNAIRE ANARCHISTE

Finding a balance between efficiency and participation: better assemblies, not less of them

Ce texte a originellement été publié en marge de l’assemblée publique du 26 février 2023 à titre de texte de réflexion dans le processus ayant mené à la fondation de l’Organisation révolutionnaire anarchiste (ORA). Ce processus s’est étalé sur près d’un an et demi et a rassemblée plusieurs dizaines de militant-es autour de comités de réflexion et d’assemblées publiques.

Dans le cadre de la dernière rencontre large du comité suivi, il a été décidé de soumettre à l’assemblée la proposition d’arrêter de tenir des assemblées publiques et de passer à un mode de travail en comité pour poursuivre la création de l’organisation révolutionnaire en question. Ces comités de travail auront comme but de créer des propositions d’objectifs, de principes et de structures qui seront discutés puis adoptés à un futur congrès de fondation qui marquera la naissance officielle de l’organisation. Voici un court texte pour défendre cette proposition et pour appeler l’assemblée à voter en faveur de celle-ci.

Premier argument. Les assemblées sont arrivées aux limites de ce qu’elles peuvent faire. Bien qu’elles ont eu un rôle essentiel et positif au début de ce processus, notamment pour rallier une quantité significative de personnes au projet et accueillir différentes idées et propositions, elle n’est manifestement plus capable de nous mener plus loin afin d’atteindre notre but. On a pu observer ceci dans la dernière assemblée notamment, où de nombreuses propositions et idées ont été mises de l’avant dans les groupes de discussion, mais où il a été impossible de prendre des décisions et d’avancer lors de l’AG. Il est vital de reconnaître l’impuissance de ce modèle à ce moment-ci pour nous mener plus loin et de le changer pour un autre qui pourra continuer le travail, tout en préservant les éléments positifs qu’ont amenés les assemblées (rallier plusieurs personnes, générer des idées et propositions, etc.).

Deuxième argument. La formation des comités et le remplacement de l’assemblée pour les comités et leurs travail ne représente pas quelque chose de non démocratique ou pire « d’antidémocratique. » Ce qui est proposé n’est pas une « scission » dans le processus de constitution de l’organisation révolutionnaire entre les personnes dans les comités et les personnes dans les assemblées, mais une suppression du modèle de l’assemblée et son remplacement par des comités de travail dans lesquels toutes et tous les personnes intéressé.e.s et prêt.e.s à faire du travail sont invité.e.s à se joindre. En d’autres mots : ce n’est pas une « division » du processus et des membres du processus, mais une « métamorphose » de la forme par lesquels ce processus est mené. À la place de tous.te.s se rencontrer en assemblée pour tenter d’adopter des propositions, on se joint à un ou des comités pour faire du travail interne sur des points particuliers (tout en communiquant et se coordonnant ensemble entre comités). Il en suit que c’est absurde de dire que cette proposition est non démocratique ou « anti-démocratique » parce qu’elle ne serait pas « redevable » à « l’assemblée ». Selon cette proposition, il n’existerait plus d’assemblée et plus personne qui feraient partie du processus de création de l’organisation qui ne serait pas dans un comité. Il n’y a donc rien ni personne envers lesquels les comités devaient êtres « redevables ».

Troisième argument. Bien que les comités (tout comme le modèle des assemblées d’ailleurs) et le travail de comité peuvent présenter des problèmes, dont le plus grand est celui de l’accessibilité, ceux-ci peuvent être résolus en grande partie. Voici quelques propositions pour rendre plus accessible l’appartenance et la participation aux comités de travail : s’assurer de faire les rencontres à des moments où les gens ne travaillent généralement pas, organiser des évènements/rencontres/discussions informelles, publiques et ludiques pour donner de l’information aux gens et leur montrer comment iels peuvent s’impliquer, voire s’il est possible de faire de l’entraide pour des camarades ayant besoin d’un coup de main matériel ou financier afin que celles et ceux-ci puissent participer, etc.

L’assemblée doit prendre conscience de soi et de ses limitations en reconnaissant qu’elle ne peut plus jouer un rôle positif dans le processus de construction de l’organisation révolutionnaire. Elle doit donc se dissoudre elle-même et former à la place des comités de travail. Les gens qui assistaient (ou pas) aux assemblées et qui sont intéressé.e.s de travailler à la construction et éventuellement à la participation dans une organisation révolutionnaire sont invité.e.s a se joindre à un ou des comités pour continuer le processus sous cette nouvelle forme.