ORGANISATION RÉVOLUTIONNAIRE ANARCHISTE

RAGE CLIMATIQUE S’OPPOSE 
À NORTHVOLT

CONTRE le capitalisme vert et la culture du char 
contre l’impérialisme et le colonialisme

En septembre dernier, Legault et Trudeau officialisaient leur offre de 7 milliards à une compagnie suédoise pour l’implantation d’une méga-usine de batteries à McMasterville. Ceci se produit dans un contexte où le gouvernement provincial, depuis près de 40 ans, réduit radicalement le financement des sociétés de transport en commun. Ces événements sont l’expression d’une stratégie d’écoblanchiment qui amène une croissance économique excessivement dommageable, à la fois pour la planète, l’écologie locale, les communautés autochtones et nos portefeuilles. 

Détruire les derniers vestiges de la biodiversité périurbaine

Quelques mois avant l’officialisation du projet, le gouvernement provincial a modifié la Loi sur la qualité de l’environnement afin qu’une évaluation environnementale (un examen du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement) ne soit plus exigée. Même les faibles lois environnementales du gouvernement ne permettraient probablement pas la construction de cette méga-usine. Même qu’en mars dernier, le ministère de l’Environnement avait d’ailleurs bloqué un projet immobilier de ce même terrain parce qu’il portait “atteinte à la conservation de la biodiversité.” Ce terrain est connu pour être l’un des derniers refuges pour de nombreuses espèces menacées, dont au moins 8 espèces censées être légalement protégées. En détruisant treize hectares de milieux humides (les derniers de la région), ils feront disparaître un site riche en biodiversité qui servait entre autres à la nidification et à la migration de 142 espèces d’oiseaux, notamment les hirondelles de rivage, dont la population s’est effondrée de 99% au cours du dernier demi-siècle. Des centaines de scientifiques et d’habitant·e·s dénoncent les accords en coulisses qui ont permis de réaliser ce projet sans consulter le public ni faire une évaluation indépendante de son impact environnemental.

Les experts en greenwashing et la destruction de la terre

Northvolt est considéré comme le plus gros investissement privé de l’histoire du gouvernement québécois. La justification de cette destruction de territoires repose uniquement sur la fausse science et le greenwashing à l’échelle mondiale. Le gouvernement et cette entreprise suédoise nous font croire que la fabrication de nouvelles batteries, principalement pour les véhicules électriques, est un moyen viable de réduire les émissions de carbone.

Ce qu’on sait, c’est que cette transition vers l’électricité n’est en rien un projet vert. En réalité, il n’y a pas de décarbonation possible sans décolonisation ni sans décroissance. En effet, à l’échelle mondiale, des centaines de nouvelles mines seront ouvertes pour remplacer les technologies de transport basées sur les hydrocarbures par  des solutions électriques à base de batterie, nécessitant des processus dangereux et polluants pour l’extraction, la purification et le transport des minéraux. Une telle transition ne serait que la continuation de la dépossession des peuples autochtones de leurs terres, pour ouvrir de nouvelles mines, et de la destruction environnementale par le capitalisme, le tout accéléré par l’urgence de la crise climatique. NorthVolt n’est qu’un des symboles de cette transition capitaliste, laquelle rend nécessaire la production de milliards de nouvelles voitures.

Une grande partie des changements climatiques viennent en fait de la dépendance structurelle aux voitures des pays du nord global. L’aménagement des villes pourrait facilement être revu afin de faciliter des solutions de transport beaucoup moins onéreuses et polluantes. Toutefois, ceci ne peut se faire, parce que les gouvernements priorisent toujours la croissance économique aux dépens de la crise climatique. Les gouvernements fédéraux, provinciaux et municipaux favorisent la construction de banlieues et l’étalement urbain, ce qui accroît notre dépendance à la voiture, notamment par le financement des hypothèques (par le biais de la SCHL), le zonage restrictif (qui empêche la construction d’appartements dans des grandes zones de la ville), les exigences de stationnement minimal (qui exigent un nombre minimal de stationnements pour toute construction), ou encore la construction d’autoroutes, au lieu d’investissements dans les transports en commun et d’autres alternatives qui ralentiraient cette logique destructrice. Pour stimuler la consommation et les investissements immobiliers, ils font des voitures un choix beaucoup plus attrayant qui ne devrait pas l’être.

Pensez également à la forte diminution de la durée de vie de la batterie de votre ordinateur ou de votre cellulaire à mesure qu’il vieillit et vous pouvez déjà apercevoir la quantité colossale de déchets électroniques qui seront produits avec les systèmes de batteries de voiture. L’une des promesses la plus dangereusement trompeuse et illusoire de NorthVolt est celle de son usine de recyclage de batteries à McMasterville. 

Les technologies permettant de recycler les batteries ont toujours existé, mais les coûts relatifs associés au recyclage signifient qu’il n’existe tout simplement aucune incitation économique à le faire, et ce, même à grande échelle. Il est bien plus rentable de continuer à déposséder les peuples autochtones de leurs terres où se trouvent des métaux précieux à mesure que les batteries et les véhicules usés s’accumulent dans les décharges.

De plus, le gouvernement canadien a tout intérêt à financer les compagnies de batteries, puisqu’il est un paradis fiscal pour les minières. En effet, 75% des entreprises minières mondiales sont basées au Canada. Elles profitent de nos réglementations laxistes pour échapper aux violations des droits humains de partout dans le monde. Au soi-disant Québec, ceci se produit à l’encontre des communautés autochtones qui résistent contre les projets d’extraction comme au Lac Barrière contre une mine de cuivre et de nickel, ou encore dans le sud de la province où la coalition Qlaim agit contre l’envahissement des minières sur le territoire. Il ne s’agit donc pas simplement ralentir un projet capitaliste douteux, mais aussi de s’attaquer directement à l’extractivisme et au colonialisme canadien en réduisant les débouchés pour leurs produits nocifs.

Quoi faire ?

Nous pouvons résister à cette logique. Les investissements massifs de NorthVolt sont à un jet de pierre de Montréal et sont très vulnérables étant donné les délais de construction et les hausses de coûts à prévoir. En bloquant NorthVolt et sa chaîne d’approvisionnement, on est solidaires des groupes autochtones qui protègent leurs terres de l’exploitation minière. On s’attaque aussi à l’impérialisme, à une logique de transport nuisible et à un projet d’écoblanchiment qui justifie la dévastation environnementale globale et locale.

Des syndicats aux organisations environnementales, une foule de groupes s’organisent présentement contre NorthVolt. Rage Climatique est un groupe parmi ceux-ci qui s’organise de manière égalitaire et horizontale dans une perspective anticapitaliste, anticoloniale, antipatriarcale et antioppression.

Écrivez-nous au rageclimatique@proton.me ou visitez rageclimatique.org

Nous serons heureux·ses que vous joigniez vos efforts aux nôtres !

À bas le capitalisme vert de Northvolt !
Bloquons la construction de l’usine Northvolt au soi-disant Québec !

Rage Climatique